En exclusivité : découvrez comment le lynx délimite son territoire
L'été dernier, nous pouvions enfin certifier que le lynx était de retour en Belgique. Une caméra piège avait alors pris la première photo claire d'un lynx dans la vallée de la Semois. Depuis, de nouvelles images sont apparues et nous vous les présentons dans cet article. Comment se passera la cohabitation avec ce mystérieux habitant des bois ?
Depuis les photos prises en septembre 2020, le lynx est étroitement surveillé – à distance, bien évidemment. Ces félins sont des prédateurs timides qui vivent en solitaire. Ils parcourent un territoire qui peut comprendre 450 km2. Pour pouvoir observer notre spécimen de plus près, le Département de l'Etude du Milieu naturel et agricole du SPW a installé un réseau de caméras pièges. Le but ? Enregistrer davantage d'images du « fantôme des bois » et rassembler divers matériaux génétiques.
Des images d'une précision extraordinaire
Les forêts de la vallée de la Semois (dont la localisation exacte est jalousement gardée secrète par les chercheurs) ont été équipées de caméras infrarouge à détection automatique, dont chacune est pourvue d'un dispositif pour récolter les poils. L'installation comprend un pied recouvert de tissu de camouflage. Les lynx marquent leur territoire en frottant leur tête contre un arbre – ou un pied de caméra – à la manière des chats domestiques. Ils y laissent ainsi des poils, une source d'ADN d'une importance cruciale. Une fois analysés, les poils récoltés pourront nous aider à déterminer l'origine de notre lynx.
Et le matériel ADN n'est pas le seul cadeau que nous avons reçu : le disque dur de la caméra a aussi livré des images infrarouges exclusives du lynx ! L'animal est passé au moins quatre fois devant le champ de vision de la caméra sur plusieurs jours.
Regardez comment ce chat géant délimite son territoire :
D'autres lynx pourraient-ils s'installer en Belgique ?
Durant l'été 2020, le WWF a étudié les sites potentiellement adaptés au lynx en Belgique. Cette étude montre que notre pays compte 3 000 à 4 000 km2 qui pourraient correspondre aux besoins de cet animal. Cette surface est répartie sur toute la Wallonie et pourrait accueillir en théorie jusqu'à 30 lynx, même si le manque de connectivité entre ces zones représenterait un problème pour la population de félins. Un habitat très fragmenté comprenant des villes, des zones ouvertes, des routes très fréquentées et tous les risques qui y sont liés forme une véritable barrière pour l'animal. Quelles solutions peuvent être mises en place pour relier les différentes zones d'accueil potentielles du lynx ? Pour cela, le WWF avance plusieurs propositions : planter plus d'arbres et de buissons dans les zones ouvertes, bâtir des écoducs et collaborer davantage avec les pays voisins pour proposer un habitat adapté qui permettrait aux populations voisines de traverser nos frontières.
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