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Quand les mouvements de jeunesse nous enseignent la nature

La sauvegarde de notre nature est un défi que nous devons relever ensemble. Pour ce faire, la sensibilisation des enfants – nos adultes de demain – est  une approche judicieuse. Chez Notre Nature, nous sommes convaincus de l’utilité de renouer avec la Belgique sauvage. Bien entendu, cette passion se développera plus vite chez nos bambins si leurs activités y sont liées. À l’occasion de la Journée des Mouvements de jeunesse, notre rédaction s’est penchée sur les tactiques mises en place par les différentes unités de Wallonie.

L’apprentissage dès le plus jeune âge

La fédération Wallonie-Bruxelles reconnaît officiellement cinq mouvements de jeunesse : les Scouts et Guides Pluralistes, les Scouts Baden-Powell de Belgique, les Guides, la Fédération nationale des Patros et les Faucons Rouges. Toutes défendent un but commun : rendre le monde meilleur. En raison de la situation sanitaire actuelle, la plupart des activités proposées ont dû être reportées ou modifiées, mais nos mouvements de jeunesse restent actifs pour transmettre les valeurs primordiales à nos bambins : plus de 100 000 enfants et adolescents font partie d’un mouvement de jeunesse en Wallonie et à Bruxelles. Mais quelles activités leur sont proposées ?

« Notre objectif est double : nous voulons évidemment sensibiliser les plus jeunes à la problématique de conservation de l’environnement, mais nous souhaitons aussi éveiller un intérêt pour la découverte de la nature en elle-même », nous explique Damien Bauduin, ancien scout. « Les enfants savent qu’ils doivent trier les déchets, mais c’est beaucoup moins clair pour eux de savoir ce qu’ils peuvent faire en-dehors de chez eux, par exemple au niveau des forêts ou de la propreté de l’espace public. Nous sommes là pour leur expliquer comment ils peuvent agir à leur niveau. Nous voulons qu’une fois ados, ils puissent émettre eux-mêmes ce genre de conceptions et les transmettre aux suivants. » Les scouts organisent notamment des activités de nettoyage des rues et surtout des bois et des rivières, pour que la jeune génération puisse se rendre compte qu’elle est aussi capable d’apporter sa pierre à l’édifice. 

Scouts en forêt

 « La nature est vraiment notre terrain de jeu », ajoute Romain Castelet, attaché de presse des Guides. « Nous défendons des valeurs telles que la solidarité, la confiance et la découverte. L’idée est de permettre aux enfants et aux jeunes de prendre un bon bol d’air et d’apprendre à se débrouiller partout, en ville comme à la campagne. Les Guides leur offrent une occasion de se déconnecter ». Un besoin des plus essentiels dans notre société ultra-connectée !

Le Patro, créé en 1799 pour promouvoir un « patronage » des pauvres par les plus aisés, organise lui aussi des camps dans le respect de la nature. Ils proposent à leurs animateurs d’employer des « malles » pour créer leurs activités, comme par exemple la « malle développement durable » qui aborde des sujets aussi vastes que l’énergie, la mondialisation ou l’environnement, ou la « malle cartographie », qui apprend aux animés à se servir de boussoles, balises et jumelles pour se repérer en pleine nature.

Opération zéro déchet

Les mouvements de jeunesse s’adressent à un public assez large car ils accueillent des enfants de 4 à 17 ans, répartis en plusieurs tranches d’âge.  Les activités y sont donc très variées : des bricolages pour les plus petits aux jeux de piste en pleine nature pour les plus grands, tous y trouvent leur compte. Le but ? Montrer tout ce que notre belle nature peut nous offrir, mettre en avant la débrouillardise et éveiller les consciences. Chaque année, les animateurs des Guides participent au Grand Nettoyage de Printemps organisé par l’association BE Wapp. Depuis 2015, cette ASBL tente de faire changer les mentalités et les comportements  en organisant une gigantesque opération de nettoyage des rues et chemins de campagne. Tous les citoyens sont encouragés à participer à cette initiative le temps d’un week-end. Suite au confinement, la dernière édition était plutôt le Grand nettoyage d’automne, puisqu’elle s’est déroulée du 24 au 27 septembre. À elle seule, elle a permis de rassembler plus de 47 000 volontaires et de récupérer 165 tonnes de déchets. Certes moins de bénévoles que les autres années à cause du Covid-19, mais un véritable élan de solidarité tout de même !

Les différents mouvements ont encouragé leurs sections à obtenir le label « Camps durables », un projet test lancé par la Wallonie en février 2019 et ouvert à tous les mouvements de jeunesse agréés. Cette initiative visait la transition écologique en favorisant le zéro déchet, l’alimentation biologique, locale et en vrac ou encore le « do it yourself ». Pour être éligible en tant que camp-pilote, un camp devait respecter plusieurs critères répartis en 5 axes : l’alimentation durable, l’hygiène et le cadre de vie, la gestion des déchets, la mobilité et la multimodalité ou encore les animations et activités de sensibilisation.

L’été 2019 a donc vu fleurir les camps durables en Belgique, dont certains ont pu recevoir les précieux conseils de Zero Waste Belgium. L’association se veut active et organise régulièrement des conférences et ateliers en entreprise, à l’école ou dans les mouvements de jeunesse sur les thèmes du gaspillage alimentaire, de la fabrication des cosmétiques et produits ménagers, de la couture, etc. Elle s’implique également dans l’événementiel.

Ramassage des déchets

Le respect de la nature dans tous ses aspects

Les Guides, les Scouts, les Faucons Rouges, les Scouts et Guides pluralistes et le Patro ont été nombreux à tenter l’expérience des camps durables. Le bilan ? Malgré des débuts difficiles dus au manque d’informations (recherche de producteurs locaux ou d’alternatives écologiques) et au budget plus élevé qu’à l’accoutumée, la consommation de déchets de ces camps particuliers s’en est trouvée réduite de plus de 75 % en moyenne grâce notamment au refus des emballages et du plastique. Les différents staffs ont aussi encouragé leurs animés à se rendre chez les producteurs et agriculteurs locaux, une initiative qui est récompensée par des subsides octroyés par l’Apaq-W. Certains ont eu la chance d’être livrés en produits frais et bios par la Rigaudière, une ferme bio spécialisée en permaculture et agro-écologie.

Les Faucons Rouges veulent aussi promouvoir l’écologie dans la vie de tous les jours et montrer comment mettre en pratique de petits gestes. Par exemple, lors des activités extérieures, les enfants et leurs animateurs se déplacent exclusivement à vélo ou en transports en commun et des camps itinérants sont organisés sur la thématique du déplacement à vélo. Le mouvement participe aussi régulièrement au Beau Vélo de RAVeL. Les Faucons ont même participé à la création d’un jardin partagé, pour encourager la consommation bio et locale.

Camp

Nos mouvements de jeunesse, par leurs actions, permettent aux enfants d’éveiller leurs sens, de se ressourcer et d’apprendre de manière ludique comment respecter notre monde, la nature et les autres. Des chartes ont d’ailleurs été créées en collaboration avec les communes afin que les camps et activités reflètent cette valeur primordiale tout en disposant d’un cadre légal. Une chose est sûre : les mouvements de jeunesse arment la nouvelle génération pour faire face aux défis tout en les ouvrant à la beauté de la nature.

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