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Alyte accoucheur

L’une des particularités de l’alyte accoucheur, appelé plus communément crapaud accoucheur, est que ce sont les mâles qui portent les œufs ! Une caractéristique plutôt rare dans le monde animal, ce qui explique que son nom s’y rapporte. L’espèce semble être doucement sur le déclin en Wallonie, et surtout en Brabant. Sa raréfaction inquiète les associations. Il est cependant encore présent au Pays de Herve et dans le Hainaut où les populations se maintiennent.

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Reconnaître l’alyte accoucheur

Alytes obstetricans

Il ne faut pas le confondre avec le pélodyte ponctué, appelé aussi « grenouille persillée ». Ce dernier est un tout petit peu plus grand, son museau est plus court, ses yeux sont moins proéminents et son aspect est plus ramassé. L’alyte accoucheur, lui, mesure en moyenne 4 cm. Ses jambes sont courtes et son museau pointu. Il est compliqué de distinguer le mâle de la femelle.

  • Sa peau est lisse avec des petites granules ou des verrues, notamment sur les flancs
  • Sa couleur oscille entre le gris, le vert olive et le brun
  •  Son ventre est blanchâtre avec des marbrures grises
  • Ses yeux sont proéminents, de grandes tailles et globuleux
  •  Sa pupille est verticale en forme de fente avec une iris de couleur doré et composée de petits vaisseaux noirs. Ceci est l’un de ses signes distinctifs comparé aux autres crapauds
  • Il pèse entre 5 et 14 grammes. Les femelles sont plus lourdes que les mâles
  • Il ne possède pas de sacs vocaux ni de pelotes copulatrices.

Au menu

Ce petit amphibien garde la caractéristique des anoures : il est opportuniste. Il va se nourrir de larves de mouches, d’araignées, de coléoptères, de limaces, de myriapodes (les mille-pattes) ou encore de lombrics. Les têtards sont herbivores et vont plutôt se nourrir d’algues et de plantes aquatiques diverses.

Habitat

L’alyte est grégaire et crépusculaire. Il aime se planquer sous les cailloux, il va y rester la plupart de son temps. On peut donc le retrouver sur des falaises naturelles le long de cours d’eau, dans des carrières, des pentes rocheuses, sur des terrils ou encore dans des ruines. On peut parfois le croiser en ville (jardins, cimetières) ou en milieu forestier, mais cela reste plus rare. Il apprécie les zones humides, là où il peut s’enfouir dans des terres meubles. Il va même parfois creuses des sortes de terriers avec ses pattes avant pour être totalement tranquille.

Il va par contre éviter toutes les zones inondables. Il peut arriver que pendant la journée, il parte à la recherche d’endroits ensoleillés.

L’alyte accoucheur et l’amour

La reproduction de cette espèce possède plusieurs traits caractéristiques. La période des amours débutent généralement au début du mois d’avril. Les alytes sont très fidèles à leur site de reproduction, les colonies peuvent rester des décennies à un endroit qu’elles affectionnent.

L’accouplement est lombaire et se fait sur la terre ferme. C’est d’ailleurs le seul anoure à procéder de cette façon. Le mâle va étreindre la femelle, celle-ci va alors pondre un chapelet d’œuf. Comme son nom l’indique, il va aider la femelle à mettre au monde ses petits.

Pendant plusieurs semaines, et ce plusieurs fois par an, il va porter à la base de son dos ces cordons d’œufs. Il va tout faire pour les conserver dans les meilleures conditions possibles. Ce crapaud est un véritable papa poule ! Lorsque ceux-ci sont assez forts pour nager, le mâle va les déposer dans les mares où ils pourront continuer de grandir. Une fois encore, l’alyte se distingue par le fait de ne pas déposer directement ses œufs dans l’eau.

Durant la période de reproduction, une femelle peut pondre jusqu’à quatre fois. Par an, le total d’œufs pondus peut aller jusqu’à 150.

 

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Relation avec l’homme

Comparé aux autres crapauds, l’alyte accoucheur semble moins menacé. Il parvient à mieux s’adapter à des milieux transformés par les actions des humains comme les carrières. Cependant, ses faibles capacités de déplacement le rend très sensible au fractionnement de son habitat. Comme pour beaucoup d’espèces, l’intensification agricole, la pollution et la perturbation de ses sites de pontes menacent l’espèce.

Saviez-vous que ?

  • En Suisse allemande, on le surnomme « grenouille sonnette » (Glögglifrösch) à cause de son chant qui se rapproche du son d’un flûte ?
  • Lorsqu’il se sent en danger, l’alyte accoucheur va se gonfler en rabattant ses membres contre lui pour faire peur à l’adversaire ?
  • Les têtards de l’alyte accoucheur peuvent passer l’hiver dans les mares ? Ils ont en effet souvent besoin de deux étés pour se développer.