Aller au contenu principale
vilda-115533-bultrug-yves-adams-1900-px-60175.jpg
Yves Adams

Baleine à bosse

Des baleines dans notre nature ? Non, vous ne rêvez pas : depuis fin mai, une baleine à bosse a plusieurs fois été aperçue au large de nos côtes. L’occasion rêvée pour faire le point sur ce magnifique animal.

fiche-baleine-a-bosse.jpg

Reconnaître la baleine à bosse

(Megaptera novaeangliae)

Les baleines à bosse sont rares chez nous, mais si vous avez fréquenté la côte ces derniers temps, vous auriez pu en apercevoir une ! Si vous avez un doute, voici comment reconnaître ce géant :

  • elle mesure généralement 13 à 14 m de long mais peut atteindre 18 m et pèse entre  20 et 40 tonnes maximum ; les femelles sont plus grandes que les mâles
  • son ventre est blanchâtre et son dos noir ou gris
  • sa tête et sa mâchoire inférieure sont ornées de protubérances caractéristiques (des follicules pileux)
  • ses nageoires pectorales peuvent mesurer jusqu’à un tiers de sa taille

Au menu

Avec une telle surface, la baleine à bosse doit bien se nourrir : elle peut manger jusqu’à 1300 kg par jour ! Pour ce faire, elle développe différentes techniques de chasse afin d’attraper ses proies. Elle peut par exemple se contenter de foncer, bouche grande ouverte, sur les bancs de krill, des petits crustacés dont elle raffole. Elle recrache ensuite l’eau qu’elle a avalée à travers ses fanons. Il peut aussi lui arriver de frapper l’eau de ses nageoires pectorales ou de sa queue pour assommer les poissons avant de les dévorer. Mais elle a aussi une botte secrète très originale : le filet à bulles. En groupe (12 à 24 individus), les baleines éjectent des bulles par leur évent en direction d’un banc de poissons afin de les aveugler. Les poissons sont alors obligés de se regrouper dans un cercle de plus en plus petit. Une fois les poissons confus, les baleines n’ont plus qu’à se goinfrer. Il s’agit de la baleine disposant du plus grand nombre de techniques de chasse.

Habitat

Généralement, les baleines à bosse séjournent dans les eaux froides au printemps et en été mais se rapprochent des tropiques durant l’automne. Elles peuvent ainsi parcourir 5000 km (parfois même jusqu’à 10 000) pour trouver un endroit propice à leur reproduction.

Ce cétacé se fait très rare dans notre pays, mais un spécimen – probablement jeune – a été repéré tous les jours depuis le 31 mai longeant les plages entre Knokke et Zeebrugge. Un surfeur s’est même retrouvé nez-à-nez avec l’animal. Ce n’est que la sixième fois qu’une baleine à bosse vivante est aperçue au large de notre littoral, le premier spécimen ayant été observé en septembre 2011. Il est possible que l’apparition de plus en plus fréquente de baleines à bosse soit due à une pénurie de nourriture dans la partie septentrionale de la mer du Nord ou à une simple augmentation de leurs populations dans l’Atlantique Nord, mais le réchauffement climatique ne semble pas en cause. Regardez ici les images de Natuurpunt.

Malheureusement, la baleine qui nous rendait visite a été retrouvée échouée sur l'île de Vlieland (Pays-Bas).

La baleine à bosse et l’amour

En automne, elles se dirigent vers les tropiques pour s’accoupler et donner naissance à leurs petits. Pendant la période de reproduction, les mâles chantent et peuvent se montrer très agressifs envers leurs rivaux : ils se chargent, s’empêchent de respirer, entravent leur nage… Ceux qui suivent les femelles sont appelés des « escortes ». Dotée d’un large choix, Madame aura plusieurs partenaires au cours de sa vie, mais ne se reproduit généralement que tous les deux ou trois ans. On connaît même des cas d’hybridation entre des baleines à bosse et d’autres cétacés (baleines franches ou baleines bleues).

shutterstock-1665841744.jpg

Le baleineau vient au monde après une gestation d’environ 11 mois. Il pèse alors 700 kg pour 4 m de long. Enfant unique, il sera allaité par sa mère pendant 10 à 12 mois et prendra rapidement des forces grâce à son lait riche. Il la quittera ensuite, quand il sera capable de se débrouiller seul, mais ne sera sexuellement mature qu’à l’âge de 5 ans.

Relation avec l’Homme

Autrefois, la baleine à bosse faisait partie des cibles de choix des baleiniers, car sa graisse permettait d’alimenter les lampes à huile. Cette chasse a continué jusqu’à la moitié du XXe siècle, faisant chuter la population de 90 %. Aujourd’hui, elle est heureusement interdite.

Si l’homme n’est plus un prédateur direct de la baleine à bosse, ses activités continuent pourtant de la menacer : enchevêtrement dans les filets de pêche, pollution sonore, collision avec les navires… Malgré ces difficultés, les nouvelles sont bonnes puisque la baleine à bosse n’est plus une espèce menacée, et ce à l’échelle mondiale à l’exception de certaines populations bien précises.

Saviez-vous que…

  • la baleine à bosse n’avait qu’une petite bosse de graisse située devant sa nageoire dorsale ? Son nom viendrait en réalité de sa façon de plonger en inclinant son corps, donnant l’impression qu’elle est bossue.
  • la baleine à bosse était aussi appelée rorqual à bosse ou mégaptère ? Le nom mégaptère signifie « qui a de grandes ailes » ou ici, de grandes nageoires pectorales.
  • la baleine à bosse possédait des replis sur son ventre qui lui permettait de dilater davantage sa gueule ?
  • les chants étaient émis par les mâles ? Ils délimitent probablement ainsi leur territoire et interagissent avec les femelles. Ils forment des séquences qu’ils répètent (ou non) et les transmettent à leurs congénères, un peu à la manière des oiseaux. Les baleines à bosse sont capables de déchiffrer 34 sons différents.
  • la baleine à bosse pouvait rester en apnée jusqu’à 30 minutes ? Comme c’est un mammifère, elle ne possède pas de branchies et doit donc régulièrement remonter à la surface pour respirer.
  • des balanes venaient parfois se fixer sur le corps des baleines à bosse ?
  • les baleines à bosse défendaient parfois d’autres animaux marins tels que les phoques ou les autres baleines contre les attaques de prédateurs (comme les orques) ? Une plongeuse scientifique des îles Cook a même dit avoir été protégée d’un requin par une baleine à bosse en 2017.
shutterstock-481010818.jpg