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Castor

Le castor est connu comme étant un véritable architecte paysagiste. Il est capable de transformer la nature comme personne. S’il ne trouve pas un abri approprié, il construira lui-même un barrage pour se créer l’habitat parfait !

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Reconnaître le castor (castor fiber)

Un castor n’est pas facile à observer, mais trahit indéniablement sa présence dans le paysage. Arbres rongés, branches grignotées, barrages en bois et forteresses dans l’eau… Tout indique que des castors sévissent dans les parages ! Ils sont principalement actifs la nuit et au crépuscule. Lorsque les jours s’allongent, vos chances d’en repérer un augmentent. Les nuits étant plus courtes, le castor se permet de sortir un peu plus tôt. Voici comment vous reconnaître le plus gros rongeur d’Europe :

  • 100-135 cm du bout du museau à l’extrémité de la queue
  • pèse environ 20 kg, avec des pics à 30 kg
  • une queue plate et écailleuse de 30 cm de long
  • pelage marron et dents orange impressionnantes
  • pattes courtes, petits yeux et oreilles 
  • le déplacement du castor est un peu maladroit sur terre, mais rapide dans l’eau

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Le castor est herbivore ou végétarien. Il recherche principalement de la nourriture végétale dans et autour de l’eau. Le castor ronge tous types d’arbres pour construire ses structures. Le bois tendre, comme le saule et le peuplier, a sa préférence. Le castor ne mange pas le bois en lui-même, mais tout ce qui est attaché au tronc : écorce, brindilles, feuilles... En raison de la présence de bactéries spéciales dans son cæcum (partie du colon), il peut également digérer la matière ligneuse.

Les castors n’hibernent pas et sont même assez actifs en hiver. Ils prévoient néanmoins une réserve hivernale de branches qu’ils stockent sous l’eau, réserve également accessible lorsque la surface de l’eau est gelée. Lorsque la température passe en dessous de zéro, ils restent parfois dans leur tanière bien isolée pendant des semaines.

Habitat

Avec ses dents ultras résistantes et ses puissantes mâchoires, le castor se construit lui-même l’habitat qui lui convient. Il le fait au bord de l’eau : fossés, ruisseaux, rivières, marais, étangs, lacs… Tant qu’il y a suffisamment d’arbres disponibles. Les bois permettent en effet au castor de construire un barrage ou des fortifications sur la rivière. Les castors se trouvent donc principalement dans les zones forestières des régions humides, mais ils s’adaptent facilement. Ils peuvent aussi apparaître dans des zones agricoles voire même en milieu urbain !

Une hutte de castor est une construction impressionnante. Habituellement, un tel assemblage est construit sur la terre ferme et un couloir est aménagé pour rejoindre la rive (sous l’eau) et se termine par un grand « nid » de branches et de plantes, maintenues ensemble avec de la boue. Si la berge ne convient pas, le castor construit un nid flottant accessible uniquement par en dessous. Le castor ne construit pas systématiquement une hutte. Si le bord de l’eau s’y prête, le castor se contentera d’un trou. Un barrage n’est pas non plus systématique. Il sera uniquement construit si l’eau est trop agitée ou trop peu profonde (moins de 50 cm). C’est pourquoi barrages et huttes de castors sont principalement visibles en Wallonie. En Flandre, on en trouve exceptionnellement dans de petits affluents.

Burcht van bevers

Le castor et l’amour

Les castors vivent en famille dans leurs huttes sur l’eau. Les castors Père et Mère sont monogames et s’accouplent dans l’eau en hiver. Deux ou 3 jeunes naissent après trois mois et demi. Ils ne quittent pas la hutte pendant les premières semaines et l’allaitement se poursuit jusqu’à l’âge de trois mois. Les jeunes peuvent rester dans le repère parental pendant deux ans et aider à élever leurs frères et sœurs. La troisième année, ils atteignent leur maturité sexuelle et partent à la recherche de leur propre territoire.

Relation avec l’homme

Le castor était une espèce très chassée à cause de sa fourrure et de sa viande. Il a ainsi disparu de notre paysage au milieu du XIXe siècle. En 2003, une vingtaine de castors ont été illégalement relâchés dans la vallée du Demer. La population a survécu et s’est répandue dans la région. Des populations ont également été introduites (officiellement) en Wallonie, en Allemagne et aux Pays-Bas. Depuis, le castor se retrouve dans presque toutes nos provinces. En mars 2020, un castor est apparu pour la première fois en Flandre occidentale, dans le centre de Bruges !

Les castors modifient activement la structure du paysage. Ils peuvent donc provoquer des inondations et creuser des trous susceptibles d’endommager des zones agricoles. Cet impact est réduit grâce à l’aménagement des rives pour qu’elles répondent aux besoins du castor, des zones qui peuvent aller jusqu’à 20 m de l’eau. Si le castor trouve tout ce dont il a besoin « près de chez lui », il n’a plus à chercher de nourriture et les nuisances restent limitées.

Saviez-vous que le castor…

  • et ses constructions font l’objet d’une protection ?
  • donne du goût à la glace vanille ? Le castoréum est une sécrétion huileuse produite par les castors dans des glandes situées près de l’anus et utilisée pour graisser son pelage et délimiter son territoire. Mais c’est aussi un exhausteur de goût de vanille meilleur marché. Heureusement, de nos jours, ce castoréum est reproduit de manière artificielle.
  • prend soin de son pelage grâce à un « peigne » spécial sur sa patte arrière ? Ce peigne est en fait un orteil pourvu de deux griffes.
  • a les pattes arrières palmées et utilise sa queue comme un gouvernail ?
  • peut rester sous l’eau pendant plus de dix minutes sans respirer ?
  • possède une paire supplémentaire de paupières transparentes, qui agissent comme une sorte de masque de plongée ?
  • est pourvu d’un cloaque, comme les oiseaux ? Urine et selles empruntent en effet la même sortie.