Grand cormoran

Cet oiseau aquatique est un excellent pêcheur et un remarquable plongeur. S’il se nourrit en solitaire, le Grand Cormoran est une espèce grégaire. A la période de nidification, des grandes colonies vont se former en bordure d’eau. La relation avec les pêcheurs est souvent tendue, cette espèce leur donne du fil à retordre étant donné leur facilité à capturer des poissons.

Reconnaître le grand cormoran

Phalacrocorax carbo

Cet oiseau de la taille d’une oie est complètement noir, avec des petits reflets métalliques qui font de bleu au bronze. Il ne faut pas le confondre avec ses cousin le Cormoran Huppé et le Cormoran Pygmée : ceux-ci sont plus petits et n’ont pas de jaune sur leur bec.

En plumage nuptial, il a la gorge blanche et une tâche blanche sur les flancs et le haut des cuisses. Cette tâche apparaît autant chez les femelles que chez les mâles.
Son bec est long, puissant et doté d’un crochet acéré dont l’extrémité est gris clair
La commissure des lèvres est cernée de jaune
Ses pattes sont courtes, palmées et noires
Il peut mesurer jusqu’à 94 cm
Le bec du mâle est plus large que celui de la femelle

Le Grand Cormoran n’est pas très difficile pour sa nourriture : il se nourrit principalement de poissons vivants. Il capture sa proie en plongeant, puis en remontant à la surface pour l’étourdir avant de la jeter en l’air pour l’avaler. Les poissons qu’il attrape font généralement une vingtaine de centimètres, mais il peut aussi se montrer gourmand en capturant certains qui pèsent plus d’un kilo. Sa ration quotidienne est d’environ 750 grammes.

Il pêche au lever du soleil, lorsqu’il quitte son dortoir. Une fois son repas englouti, il revient chez lui pour digérer et régurgiter une pelote blanche et humide. En dehors des poissons, il peut aussi se nourrir d’invertébrés aquatiques.

Habitat

Cet oiseau aquatique vit près des plans d’eau, qu’elle soit douce, saumâtre ou salée. Son environnement doit être riche en poissons. Il peut être vite dérangé par les forts courants, il préfère donc s’installer près des courants faibles ou nuls. Il va également privilégié les plans d’eau de taille moyenne, il ne faut pas que ceux-ci soient trop peu ou trop profonds. On peut le retrouver dans les estuaires, des lacs, des étangs et mêmes parfois dans les ports de plaisance. On va rarement le retrouver au grand large.

Lorsqu’il n’est pas en pleine chasse de sa prochaine proie, il apprécie s’installer en hauteur pour observer ses alentours. Les arbres qui lui servent de perchoir ont souvent les feuilles détruites dû à l’acidité des fientes. En Wallonie, cette espèce se fait plutôt rare. Seulement sept colonies ont été observées en 2019.

Le grand cormoran et l’amour

Cette espèce est grégaire, elle niche en colonie dès le mois de décembre jusqu’en août. Elle apprécie les falaises côtières, les bords de lacs ou sur des arbres près de plans d’eau. Les nids sont gros et construits avec des brindilles, des roseaux ou encore des algues sèches par le couple. Ceux-ci ne seront pas réutilisés l’année suivante. Le mâle et la femelle vont s’atteler à élever ensemble leurs progénitures.

Habituellement très silencieux, il peut laisser entendre quelques petits bruits et cris rauques sur son territoire de nidification. Lors de la période internuptiale, il va plutôt se regrouper en dortoirs.

Relation avec l’homme

Pendant longtemps, les Grands Cormorans ont été dans le viseur des pêcheurs : ils se présentent en effet comme de redoutables concurrents. Ils sont très gourmands en consommation de poisson, ils sont donc néfastes pour la pisciculture. Ils sont également persécutés pour les dégâts qu’ils peuvent causés aux arbres.

Cette espèce prolifère aussi dans certains endroits au point de devenir une nuisance. L’oiseau souffre également des champs éoliens installés près de ses habitats. Aujourd’hui, après avoir disparu pendant quelques années en Europe dont en Belgique, des efforts de conservations ont été mis en place. Son statut s’est stabilisé et l’espèce n’est plus menacée.

Le saviez-vous ?

En Chine, le Grand Cormoran est utilisé pour la pêche traditionnelle par les paysans. Les pêcheurs installent une bague autour du cou pour empêcher l’animal de manger le poisson et le retiennent à l’aide d’une corde.
Il est un remarquable plongeur. Il peut rester en apnée jusqu’à une minute et la profondeur moyenne atteinte est d’une dizaine de mètres.