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Yves Adams

Grive litorne

Quand l’hiver approche, nous recevons la visite d’oiseaux que nous ne voyons pas en d’autres saisons. Parmi eux se trouve la grive litorne, une chanteuse originaire de Fennoscandinavie.

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Reconnaître la grive litorne

(Turdus pilaris)

Cette grive hivernale est assez facile à différencier des autres grives grâce à ses couleurs particulières. Voici comment la reconnaître :

  • elle fait la taille d’un merle, soit 22 à 28 cm
  • sa tête et son croupion sont gris ardoise
  • ses ailes et son dos sont bruns
  • sa poitrine et ses flancs sont jaunâtres à orangés et mouchetés de noir
  • son ventre est blanc
  • ses pattes sont noires et son bec est jaune
  • sa queue est noire
  • les juvéniles n’ont pas encore leur jolie teinte grise et sont plus ternes

Au menu

La grive litorne a un menu varié qui change en fonction des saisons. Elle aime chercher les vers de terre dans le sol et attraper des insectes, mais en hiver, elle est aussi friande de baies de sorbier et d’argousier ainsi que de fruits comme les pommes.

Habitat

Ces grives colorées arrivent chez nous en grands groupes vers octobre-novembre pour passer l’hiver dans nos contrées, mais les premiers cas de nidification en Belgique ont été recensés dans les années 1960. Elles apprécient particulièrement les milieux boisés (forêts, lisières) peuplés de bouleaux, de conifères, de peupliers et d’aulnes mais aussi les prairies ouvertes. Elles s’installent souvent à proximité de zones humides comme les vallées de cours d’eau ou les marécages, et peuvent aussi fréquenter les vergers et les terrains agricoles à la recherche de nourriture. Chez nous, il n’est pas rare de les voir à proximité des sorbiers et des argousiers, car elles se nourrissent de leurs baies. Elles se regroupent souvent avec d’autres grives, comme la grive mauvis.

La grive litorne et l’amour

Après l’hiver (vers mars-avril), les grives litornes retournent dans leurs régions d’origine. La femelle rassemble des herbes pour construire un nid en forme de coupe qu’elle garnit de boue. Elle choisit d’installer son nid dans un arbre, sur une fourche épaisse. Les grives préfèrent nicher en colonies plutôt lâches – le parfait compromis pour avoir de la place et garder des relations sociales ! Madame pond 5 ou 6 œufs bleus mouchetés qui éclosent 10 à 14 jours plus tard. Les petits seront nourris par leurs deux parents pendant 12 à 16 jours ; après cela, ils sont prêts à voler de leurs propres ailes. Généralement, les grives litornes donnent naissance à deux couvées par an.

Et gare aux intrus et aux prédateurs qui osent s’approcher de la colonie : si les oiseaux moins menaçants comme les geais sont simplement chassés, les corneilles et les rapaces sont encore moins bien accueillis. S’ils montrent le bout de leur bec, la colonie les expulse… en leur déféquant dessus.

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Relation avec l’Homme

Vous avez constaté que des grives litornes passaient régulièrement l’hiver dans votre jardin ? N’hésitez pas à leur déposer quelques pommes ou poires pour qu’elles puissent passer la saison en toute sérénité. Vous pouvez même aller plus loin et planter des arbres ou arbustes à baies.

Saviez-vous que…

  • la grive litorne était assez bruyante ? En wallon, elle est parfois désignée par son cri, « tchak tchak »
  • les grives (et la litorne n’y fait pas exception) pouvaientêtre ivres ? Leur amour des baies les pousse parfois à manger toutes celles qu’elles trouvent, même quand elles sont fermentées
  • les grives litornes éloignaient les prédateurs en les bombardant de fientes ? Cela ne donne pas envie de se rapprocher des nids !