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Lézard des murailles

Vous l’avez sûrement déjà rencontré lors d’une visite de château en France pendant les vacances d’été ou sur le mur blanc de votre maison provençale. Mais saviez-vous que le lézard des murailles s’est également installé chez nous ? En Wallonie, il vit depuis longtemps dans des carrières. Il a même gagné la Flandre… en train !

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Reconnaître le lézard des murailles (Podarcis muralis)

Vous rencontrerez surtout le lézard des murailles en automne, en train de se faire bronzer sur un mur. Voici comment le reconnaître :

  • 18 à 20 cm de long, dont ⅔ de queue
  • dos brun-gris, parfois avec un reflet verdâtre
  • ventre de couleur claire, parfois avec des taches noires
  • tête plate et étroite avec col cervical lisse
  • reconnaissable au motif ponctuel et aux rayures longitudinales foncées et claires alternées
  • certains lézards muraux ont des taches bleues au bas des flancs et aux pattes avant
  • longs orteils et longue queue

Au menu

Le lézard des murailles aime toutes sortes d’insectes : du moustique à la sauterelle et de l’abeille au papillon. Il aimera aussi les escargots, les vers et toutes sortes d’animaux qui donnent des frissons comme les araignées, les isopodes (cloportes) et les mille-pattes.

Habitat

Le lézard des murailles préfère rester dans des endroits chauds et caillouteux. Il aime s’y prélasser. À l’origine, il vivait principalement dans le sud de l’Europe, en Belgique sous le sillon Sambre et Meuse. Il préfère naturellement les roches orientées vers le sud dans les vallées fluviales, avec une préférence pour le calcaire et le grès. L’espèce s’adapte facilement et se sent également à l’aise dans le microclimat généré par les constructions humaines, par exemple dans les carrières, les murs en ville ou les accotements ferroviaires.

Aujourd’hui, on le trouve aussi dans toutes les provinces de Flandre et en Région de Bruxelles-Capitale. Il a débarqué plus au nord grâce à l’intervention humaine. D’abord via l’importation accidentelle d’œufs avec de la pierre naturelle des carrières. Des personnes pleines de bonnes intentions ont également voulu « sauver » l’espèce en la faisant sortir des carrières pour les placer ailleurs. En raison du réchauffement climatique, l’espèce parvient à survivre dans nos régions pourtant fort nordiques pour une telle espèce.

Le lézard des murailles et l’amour

Le mâle et la femelle ne peuvent s’accoupler que quelques jours par an. La femelle est prise en chasse par un mâle qui capte son attention en lui mordant doucement la queue. La parade nuptiale du lézard des murailles se poursuit jusqu’à ce que le mâle mordille les flancs de la femelle — il est si fougueux que ses dents laissent des cicatrices sur le corps de madame. Il s’enroule autour d’elle et pose son cloaque contre celui de la femelle. Ensuite, l’hémipénis (le pénis des reptiles est divisé en deux parties) sort du cloaque et le mâle passe à l’acte d’accouplement jusqu’à ce que la femelle le morde à son tour pour en finir… généralement pas plus d’une demi-minute plus tard.

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La femelle pond un maximum de six œufs qu’elle laisse couver par le soleil. Cela se passe pour la première fois en mai ou juin, au plus tôt. Les œufs n’éclosent que lorsque les étés sont suffisamment chauds, six à onze semaines plus tard, en fonction des conditions météorologiques. La femelle a deux à trois couvées par an. Certains lézards des murailles pondent des œufs en août, mais la probabilité qu’ils éclosent est presque nulle.

Les nouveau-nés sont livrés à eux-mêmes dès le premier jour. La première année, les jeunes grandissent à peine, ils ne commencent leur poussée de croissance que dans leur deuxième année de vie. Ils ne deviennent adultes qu’en troisième année, mais certaines femelles attendent encore un an avant de pondre pour la première fois. En moyenne, le lézard des murailles atteint l’âge de 4 à 6 ans. Il peut parfois vivre jusqu’à 10 ans.

Relation avec l’homme

En Flandre, l’expansion des lézards des murailles dépend fortement des humains. Il monte dans des trains de marchandises et s’installe près des gares de triage où les trains stationnent depuis longtemps. Le lézard des murailles arrive probablement dans ces trains lorsqu’il cherche un endroit chaud pour prendre le soleil. La plupart des populations vivent donc aux abords des chemins de fer. Il s’agit là d’un biotope alternatif idéal pour le lézard des murailles : les pierres chaudes des voies ferrées et les petits bâtiments sont parfaits pour se cacher et se réchauffer au soleil.

Saviez-vous que le lézard des murailles…

  • montre du respect envers un homologue dominant d’une manière amusante ? Il pédale avec ses pattes avant en l’air.
  • possède également une variante noire ? Une mutation produit un pigment supplémentaire. On parle alors de « mélanisme », l’inverse de « albinisme ».
  • se débarrasse de sa queue s’il est attaqué par derrière ? La queue se rompt au niveau d’une vertèbre plus faible et continue de se tordre pendant un moment pour distraire l’ennemi. Ensuite, un petit morceau repousse, mais elle n’atteindra plus jamais sa longueur initiale.
  • a été repéré pour la première fois en Flandre en 2004 ? Ensuite, quelques spécimens ont été vus le long d’une réserve ferroviaire à Muizen (près de Malines). Ils sont probablement issus d’une population déportée à Heverlee en 1999 par des personnes qui les avaient capturés dans une carrière wallonne.
  • est arrivé en Flandre-Orientale via de « l’humus » importé ? Cette terre s’est en effet retrouvée dans des serres chaudes et contenait des œufs de lézard des murailles.

Photo principale : Jelle Mollenvanger