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Loutre d'Europe

Pratiquement disparue de notre pays il y a quelques années, la loutre fait son retour en Belgique ! Sa jolie frimousse a été observée à plusieurs reprises ces derniers temps et un piège photographique du WWF en a même photographié une en Wallonie l’année dernière. Lumière sur notre jolie fée des rivières.

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Reconnaître la loutre d’Europe

(Lutra lutra)

La loutre d’Europe est encore assez rare à ce jour en Belgique, et particulièrement en Wallonie. Elle préfère en plus se mouvoir sous le couvert de la nuit, ce qui la rend très difficile à observer. Néanmoins, si vous pensez en avoir croisé un spécimen, vous la reconnaîtrez à ces détails :

  • elle mesure environ 1m-1,25m de long et pèse entre 5 et 9kg, mais peut aller jusqu’à 15kg pour les plus gros individus
  • son dos est de couleur marron
  • son ventre est beige
  • ses pattes sont palmées, bien adaptées à la vie aquatique
  • son poil est très dense, ce qui lui permet de conserver la chaleur
  • ses narines sont situées sur le haut de sa tête, pour lui permettre de respirer dans l’eau

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que la loutre d’Europe adore le poisson. Elle dévore avec plaisir truites et épinoches, mais ne dédaigne pas les écrevisses et les amphibiens. Elle peut même croquer à l’occasion un oiseau ou un petit mammifère comme le ragondin ou le rat musqué. Sa seule exigence est d’avoir un nombre suffisant de proies pour pouvoir survivre tout au long de l’année, car elle n’hiberne pas.

Habitat

La loutre se plaît particulièrement le long des cours d’eau ou dans les zones côtières riches en poissons ; sa présence est d’ailleurs un excellent indicateur de la qualité des eaux. Ce mustélidé de grande taille a besoin d’un territoire plutôt vaste (plusieurs kilomètres de préférence) où il pourra trouver une cachette dans les rochers, les broussailles ou entre les racines des arbres, et ira même jusqu'à réutiliser un ancien abri de rat musqué. Ces terriers aménagés sont appelés des « catiches » et ont plusieurs entrées, dont certaines sont parfois immergées afin que la loutre puisse y entrer directement après sa session de chasse.

De nature territoriale, elle n’hésite pas à marquer son territoire de son urine et ses excréments afin d’indiquer sa présence à un concurrent potentiel, car elle est solitaire et peu partageuse. Elle change cependant régulièrement de gîte au sein de son territoire, raison pour laquelle sa zone de vie doit en abriter en quantité suffisante. Dans le cas contraire, elle risque de repartir et ses chances de reproduction sont affaiblies.

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La loutre d’Europe et l’amour

Ces mustélidés sont matures à l’âge de 2 ou 3 ans. Une fois qu’ils ont trouvé un partenaire, ils s’accouplent sous l’eau et repartent ensuite sur leurs territoires respectifs. La femelle donnera naissance à 1 à 3 loutrons une soixantaine de jours plus tard. Les petits seront allaités pendant quatre mois et ne quitteront leur mère qu’à l’âge de 8 à 12 mois pour trouver leur propre domicile.

Relation avec l’Homme

Durant plusieurs siècles, la loutre a été chassée à outrance pour sa fourrure particulièrement prisée pour ses qualités isolantes et hydrofuges. Elle était en outre considérée comme une nuisance qui réduisait à néant les viviers et les stocks de poisson. Pour cette raison, des pièges lui étaient spécifiquement destinés. De plus, son habitat a petit à petit été détruit : pollution, raréfaction des poissons et assèchement des cours d’eau ont eu raison de ce bel animal. Les grandes opérations de drainage et les aménagements de bassins ont entraîné avec eux une diminution de la qualité de ses zones de prédilection et ont fini par le faire fuir.

Dans les années 1970-1980, la loutre a enfin obtenu un statut protégé, mais elle avait entretemps presqu’entièrement disparu d’Europe. Elle a fini par timidement revenir chez nous et a d’ailleurs fait l’objet du Projet LIFE « Restauration des habitats de la loutre », financé et coordonné par l’Europe, la Wallonie et le Grand-Duché de Luxembourg entre 2005 et 2011. Le programme visait notamment la création de zones naturelles pourvues de catiches artificielles et de loutroducs, dont la végétation serait à nouveau adaptée à la loutre. Le but ? Rassembler différentes zones aquatiques afin de promouvoir les déplacements de l'espèce tout en évitant la collision avec des véhicules. Les berges ont également été sécurisées grâce à la collaboration des agriculteurs vivant dans les zones « à loutres » par la pose de clôtures et l’établissement de zones dédiées au bétail. En 2020, les vallées de l’Escaut, de la Meuse et de la Semois se sont également retroussé les manches pour améliorer les habitats potentiels pour l’espèce. En Flandre, le WWF, la région de l’Escaut et l’ANB se sont lancés dans un projet appelé « Otterland » qui a pour objectif de réinstaurer l’animal dans la région de l’Escaut, qu’il semble apprécier depuis son retour en Belgique.

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Saviez-vous que la loutre d’Europe…

  • n’élisait domicile qu’aux abords des eaux saines ? Elle est pour cela qualifiée d’espèce « parapluie », ce qui signifie que sa présence seule démontre que la région est également adaptée non seulement aux poissons, mais également à d’autres espèces aquatiques ou piscivores comme le héron ou encore le castor.
  • pouvait adapter sa vision quand elle était sous l’eau ?
  • était capable de rester 8 minutes en apnée ? Ses narines peuvent se fermer hermétiquement pour empêcher l’eau de rentrer.