Aller au contenu principale
vilda-137224-dwergspitsmuisje-rollin-verlinde-1900-px-58840.jpg
Rollin Verlinde

Musaraigne pygmée

Cette adorable petite « souris » n’en est pas vraiment une ; son régime particulier la distingue en effet des rongeurs. Du haut de ses 5 cm en moyenne, il s’agit du plus petit mammifère de Belgique.

fiche-musaraigne.jpg

Reconnaître la musaraigne pygmée

(Sorex minutus)

Son apparence générale la fait ressembler à une toute petite souris, et il n’est pas toujours facile de la reconnaître. Pour ne pas la confondre avec un rongeur (ou une autre musaraigne), voici à quoi vous devrez prêter attention :

  • elle possède un museau très pointu pourvu de longues moustaches et des yeux minuscules
  • elle pèse à peine 3 à 6 grammes et mesure entre 3,5 et 7 cm (queue non comprise)
  • son dos est couleur chocolat et son ventre est gris
  • sa queue est presque aussi longue que son corps, et plus velue que celle des autres musaraignes
  • les bords de ses dents ont une teinte rougeâtre
  • ses oreilles dépassent à peine de son pelage
  • chacune de ses pattes possède cinq doigts pourvus de griffes

Au menu

La musaraigne pygmée a un métabolisme très rapide. Elle consomme plus de 90 % de son poids chaque jour, raison pour laquelle elle doit chasser régulièrement. Elle alterne d’ailleurs ses nombreuses sessions de chasse avec des phases de repos qui ne durent que quelques minutes. En hiver, elle perd 6 à 12 % de sa masse corporelle. Elle mange moins de vers de terre que les autres musaraignes, auxquels elle préfère les coléoptères, cloportes, araignées, mille-pattes, limaces ou sauterelles.

vilda-42080-dwergspitsmuis-eet-sprinkhaan-yves-adams-800-px-58841.jpg
Yves Adams

Pour trouver ses proies sans peine, notre musaraigne pygmée dispose de plusieurs avantages : c’est une grimpeuse et une nageuse exceptionnelle. De plus, elle dispose d’un odorat très sensible qui l’aide à dénicher sa nourriture. Comme ses proies sont moins nombreuses durant la mauvaise saison, elle doit étendre son territoire habituel une fois l’hiver arrivé.

Habitat

La musaraigne pygmée préfère éviter les endroits secs. Elle opte au contraire pour les zones boisées et les milieux humides, comme les marais, les ripisylves et les tourbières. En général, elle évite les zones occupées par l’homme. Territoriale, elle n’hésite pas à défendre agressivement son territoire si un intrus se présente. Cependant, elle calme ses ardeurs pendant la saison de reproduction.

Côté aménagement, la musaraigne pygmée ne creuse pas de terrier mais se confectionne un nid douillet en rassemblant des brins d’herbe qu’elle installe sur le sol sous forme de boule bien camouflée dans la végétation. Il peut aussi lui arriver de réutiliser des galeries creusées par d’autres animaux.

vilda-4649-dwergspitsmuis-kijkt-uit-holletje-rollin-verlinde-800-px-58839.jpg
Rollin Verlinde

La musaraigne pygmée et l’amour

La saison de reproduction est le seul moment où les musaraignes pygmées acceptent de côtoyer d’autres individus de leur espèce. Les petits naissent entre avril et août après une gestation de 22 jours. Les femelles mettent au monde entre 4 et 8 petits par portée, et peuvent avoir deux portées par an, voire plus. Les bébés musaraignes sont nus et ne pèsent que 0,25 g à la naissance.

Comme sa vie est assez courte, tout se passe très vite chez ce petit mammifère : les petits sont sevrés après 22 jours et sont déjà prêts à se reproduire dès l’année suivant leur naissance. Heureusement, car peu de musaraignes pygmées survivent à leur première année ; celles qui passent ce cap vivent en moyenne 13 à 16 mois. Elles sont en effet les proies préférées de nombreux rapaces – du moins si l’on se base sur les pelotes de réjection – et figurent aussi au menu de carnivores comme le renard, les mustélidés (hermine, belette, martre) ou le chat.

Relation avec l’Homme

Même si ses populations ne sont pas menacées, la musaraigne pygmée pâtit de la réduction de son habitat. Drainage des zones humides et transformation des forêts en zones agricoles ne font naturellement pas bon ménage avec notre petit mammifère. De plus, les pesticides font disparaître ses proies et menacent donc directement sa survie.

Autre problème : le réchauffement climatique. Le climat toujours plus sec et chaud fait reculer les zones humides, dont les musaraignes pygmées dépendent fortement. Cependant, la discrétion des musaraignes pygmées en fait des sujets difficiles à étudier, et il n’est pas toujours facile de déterminer comment se portent les populations.

Saviez-vous que…

  • la musaraigne pygmée était le plus petit mammifère de Belgique et l’un des plus petits au monde ?
  • il existait plus de 300 espèces de musaraignes dans le monde ?
  • la musaraigne pygmée lançait de petits cris aigus quand elle se sentait menacée ?
  • la musaraigne pygmée avait un métabolisme si rapide qu’elle ne pouvait pas passer plus de 3h sans manger ?