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Yves Adams

Perdrix grise

Cette cousine éloignée des poules était autrefois très présente dans nos paysages, mais ses effectifs se sont raréfiés au fil des années.

Tout sur la perdrix grise

Reconnaître la perdrix grise

(Perdix perdix)

Impossible de confondre son physique si particulier avec un autre oiseau. Elle se fait de plus en plus rare, mais si vous la croisez, vous pourrez la reconnaître aisément :

  • elle mesure environ 30 cm pour 45 à 48 cm d’envergure et pèse entre 310 et 570 grammes
  • sa morphologie est plutôt ronde
  • elle est majoritairement grise et ses flancs présentent des rayures châtain
  • quand elle prend son plumage nuptial, sa tête et sa gorge deviennent orange ; sa poitrine et sa gorge se rayent de fines stries plus foncées et les flancs sont également ornés de rayures blanches
  • le mâle présente une tache de couleur rouille en forme de fer à cheval sur la poitrine
  • la femelle présente quant à elle des rayures en croix, qui sont uniquement verticales chez le mâle
  • elle a des yeux foncés 
  • son bec est court et clair
  • sa queue est courte
À gauche, un mâle ; à droite, une femelle
Rollin Verlinde
À gauche, un mâle ; à droite, une femelle

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Bien que souvent considérée comme granivore, la perdrix est en réalité une omnivore. Elle apprécie effectivement les graines, mais peut aussi se contenter de petits insectes, de vers de terre, de fruits, de baies, de feuilles et de bourgeons.

Habitat

Ce petit oiseau vit principalement dans les zones ouvertes comme les champs, les friches et les jachères des régions limoneuses et sablo-limoneuses. Ses préférences alimentaires la dirigent plutôt vers les champs de céréales pourvus de haies.

En dehors de la saison de reproduction, les perdrix grises vivent en compagnies qui rassemblent plusieurs familles et ne migrent pas une fois l’hiver arrivé. Pendant la nuit, les perdrix émettent un cri qui ressemble à « kirr-ik » et qui se muera en « pit pit pit » si elles doivent alerter leurs congénères. Elles cherchent leur nourriture à l’aube et au crépuscule.

La perdrix grise et l’amour

En hiver, les mâles exhibent leur plumage nuptial et les rayures de leurs flancs pour plaire aux femelles : ils paradent en laissant tomber leurs ailes au sol et en déployant leur queue. Si Madame accepte les avances de Monsieur, le petit couple montrera son affection en se frottant le cou, la face et le bec.

La femelle pond une quinzaine d’œufs de couleur beige qu’elle couve dans un nid construit à même le sol. Si maman doit s’absenter pour se nourrir, elle recouvre les œufs de feuilles ou d’herbes sèches. Entre 21 et 26 jours plus tard, les petits sortent de leur coquille et quittent le nid environ une heure après leur naissance, même si maman et papa les nourriront pendant deux à trois semaines. Durant les dix premiers jours de leur vie, les petits mangent exclusivement des insectes. À l’âge de 15-20 jours, ils sont déjà parfaitement capables de voler.

Relation avec l’Homme

La perdrix était une espèce très courante dans notre pays, mais ses populations sont en forte régression depuis les années 1980 : chaque année, elles sont réduites de 7 % et sont à présent 6 à 8 fois moins nombreuses qu’à la fin des années 1970. Les jeunes étant exclusivement insectivores, l’emploi généralisé des pesticides a fortement réduit leur nourriture, et de nombreux perdreaux n’atteignent jamais l’âge adulte. Les perdrix ont également de très nombreux prédateurs naturels : renards, chats, fouines, putois, mais les œufs peuvent également être attaqués par les corneilles, les pies, les rats ou même les sangliers.

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Rollin Verlinde

Nos paysages ne comportent plus assez d’éléments naturels qui permettaient aux perdrix grises de s’abriter, comme les haies ou les terrains en jachère. La perdrix grise fait à présent partie des espèces les plus menacées de notre pays. Ce petit oiseau est en outre un gibier populaire, et ses effectifs insuffisants sont comblés par des lâchers de perdrix élevées en captivité. Le mélange des populations sauvages et des individus domestiqués complique la comptabilisation des perdrix grises sauvages. Les perdrix domestiquées peuvent en plus être porteuses de maladies qu’elles vont répandre au sein des populations sauvages.

Face à cette situation désespérée, la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux a introduit un recours au Conseil d’état afin que la chasse à la perdrix soit suspendue et a fini par obtenir gain de cause cette année, car les efforts entrepris pour sauvegarder son habitat ne sont pas suffisants pour combler le nombre de perdrix prélevées par la chasse.

Saviez-vous que la perdrix grise...

  • ne migrait pas en hiver mais se regroupait en compagnies ? Elle peut changer de zone pour éviter la neige, mais ne parcourra pas les centaines ou milliers de kilomètres accomplis par d’autres oiseaux.
  • se collait à ses congénères pour se défendre ? Très vigilantes, les perdrix alertent les autres individus de la compagnie en cas de danger. De plus, leurs rayures leur permettent de se dissimuler aux yeux de leurs prédateurs.
  • préférait courir plutôt que s’envoler en cas de danger ? Elle est pourtant bel et bien capable de planer et d’effectuer des vols courts, mais est attachée à la terre ferme.