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Rollin Verlinde

Putois

Ce mustélidé aux airs de bandit masqué est mieux connu sous les traits de sa version domestique, le furet. Pourtant, les putois sont toujours présents au sein de notre nature, et sont bien loin de l’image de nuisibles qu’on leur prête.

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Reconnaître le putois

(Mustela putorius)

Ce mustélidé, bien qu’ayant des points communs avec d’autres membres de sa famille, est l’un des plus faciles à reconnaître, même s’il ressemble à s’y méprendre à sa forme domestique, le furet. Comment l’identifier ? En repérant ces caractéristiques, évidemment !

  • il est de couleur brune à brun foncé, mais s’éclaircit en hiver car son sous-poil jaunâtre est alors davantage visible
  • son museau et le bord de ses oreilles sont blancs ; sa tête est souvent plus claire
  • il mesure environ 40-50 cm et pèse 750 à 1700 grammes pour les mâles, 450 à 900 grammes pour les femelles
  • à l’instar de beaucoup d’autres mustélidés, il a un corps allongé et des pattes courtes
  • il présente un masque facial semblable à celui de Zorro qui entoure ses yeux

Au menu

Notre mustélidé est un véritable opportuniste. De nature nocturne, il part en quête de nourriture après le coucher du soleil. Grenouilles, rats, campagnols, musaraignes… Aucune petite proie ne lui résiste. Il chasse même des proies parfois plus grosses que lui, comme des lapins de garenne. Le putois permet d’ailleurs d’endiguer les épidémies, comme la myxomatose, car il va s’attaquer aux lapins plus faibles et empêcher ainsi la maladie de se transmettre. Autre avantage de son régime : il est l’un des rares prédateurs des rats musqués, et évite donc que ceux-ci n’envahissent nos berges de manière incontrôlable. S’il a l’occasion de croquer un œuf ou un oisillon, il ne se prive pas, et il peut aussi occasionnellement ajouter des baies à son menu.

Son affection pour les milieux humides fait de lui un bon nageur. Son corps tout en longueur lui permet d’entrer dans les terriers les plus exigus pour trouver ses proies. Il les attrape entre ses crocs et leur perfore la boîte crânienne ou le cou grâce à sa puissante mâchoire afin de les tuer rapidement.

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Lars Soerink

Habitat

Le putois peut se retrouver dans tous les milieux sauvages, mais il a une préférence pour les zones humides et variées : bordures d’étangs, rives de cours d’eau, marais… Il s’y creuse un terrier qu’il cache sous les arbres, dissimulé par les racines. Il lui arrive aussi de réutiliser une tanière bâtie par un autre animal, et il peut même s’introduire dans un bâtiment s’il est trop près des habitations. Une fois ses valises défaites, notre mustélidé décore son antre de mousse et d’herbe et marque son territoire afin que tous ses congénères sachent que l’endroit est occupé. C’est là que le célèbre musc sécrété par ses glandes anales entre en scène. En hiver, il cherche un endroit plus chaud.

Le putois et l’amour

Comme le musc nauséabond émis par les putois sert à avertir ses congénères de sa présence, il est tout aussi utile lors de la reproduction et agit comme un aimant sur les putois de l’autre sexe. L’accouplement a lieu entre fin février et mai ; pendant cette période, les mâles se rendent dans les terriers de plusieurs femelles. De véritables Casanova ! L’ovulation des femelles est déclenchée par l’accouplement, et non l’inverse. Après une gestation de 6 semaines, Madame donne naissance à 3 à 10 petits aveugles et nus. Elle les allaite pendant un mois, et les bébés sont indépendants dès l’âge de trois mois. Au bout d’un an – voire moins – les putois sont à leur tour sexuellement matures.

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Yves Adams

Relation avec l’Homme

Le putois est plus fréquent en Wallonie, car il évite les zones urbaines. Cependant, le drainage et la régression des zones humides font baisser ses populations. Il semblerait que la régression des lapins affecte également notre mustélidé, qui ne trouve plus assez de proies pour satisfaire son appétit.

Le putois a malheureusement une mauvaise réputation injustifiée et fait aussi partie des animaux régulièrement qualifiés de nuisibles, mais il est en réalité très utile. Il peut certes lui arriver de se glisser dans les poulaillers, bien que son manque de proximité avec les zones urbanisées l’innocente la plupart du temps et que ces incursions soient de toute façon rarissimes. De plus, un poulailler bien fermé et entretenu résiste aux mustélidés. En revanche, le putois se nourrit d’espèces elles aussi considérées comme nuisibles, comme les rats, les rats musqués et les souris.

À l’instar de ses cousins, il est souvent victime de la circulation routière. Les routes omniprésentes fragmentent le territoire des mustélidés, les empêchant de passer d’un côté à l’autre. Résultat : ils sont nombreux à entrer en collision avec des véhicules.

Saviez-vous que…

  • le putois était souvent confondu avec la mouffette dans la culture populaire ? Pépé le putois et Fleur (Bambi) sont décrits comme étant des putois, même s’ils ont le physique de mouffettes. Leur seul point commun ? L’odeur dégagée par leurs glandes anales.
  • le putois pouvait libérer le contenu de ses glandes annales sous l’effet de la peur ? L’odeur dégagée a pour but de faire fuir les prédateurs et a donné naissance à l’expression « puer comme un putois ».
  • le furet était une forme domestiquée du putois ? Il a été apprivoisé il y a environ 2000 ans dans le but de chasser le petit gibier (comme les lapins) de manière plus efficace, car contrairement aux chiens, il peut entrer sans difficulté dans les terriers.
  • le putois, pourtant silencieux de nature, pouvait émettre des sortes de gloussements ou de sifflements en cas de danger ?