10 questions-réponses sur la Processionnaire du chêne
A partir de mi-mai, la chenille processionnaire du chêne est de retour dans nos régions et avec elle, de solides démangeaisons potentielles. Grâce aux réponses à ces dix questions, vous voilà parfaitement armé pour éviter les irritations excessives.
1. Comment reconnaître la Processionnaire du chêne ?
Lorsque les œufs de ce papillon éclosent, les chenilles sont encore orange et méconnaissables. Ils se transforment ensuite en chenilles grisâtres aux flancs plus clairs d'environ 3 cm de long. Deux de ses principales caractéristiques : la chenille processionnaire du chêne n'est presque jamais seule et son corps est couvert de longs poils. Vous trouverez des nids composés de soie, de mues de chenilles, d'excréments et de nombreux poils sur la face sud des chênes. La nuit, les chenilles quittent leur nid et se déplacent "en procession" pour dévorer les feuilles de chêne.
2. Pourquoi ces chenilles provoquent-elles de telles démangeaisons ?
Le venin de la chenille ne se trouve pas dans ses poils incroyablement longs, mais dans les poils irritants microscopiques qui apparaissent sur son corps après la deuxième mue. Ces poils ne mesurent qu'un cinquième de millimètre et sont donc très difficiles à détecter. Chaque chenille compte environ 700.000 redoutables poils urticants. La chenille peut projeter ses poils urticants lorsqu'elle est dérangée, mais ces poils peuvent également être emportés par le vent et rester irritants jusqu'à 8 ans après leur libération.
3. A quel point la chenille processionnaire du chêne est-elle dangereuse ?
Quiconque entre en contact avec les poils de cette chenille constatera sur sa peau des éruptions rouges et ressentira des démangeaisons dans les huit heures. La peau exposée peut être facilement affectée mais les minuscules poils peuvent également se propager à travers les vêtements lorsque l'on se gratte ou en se déplaçant sur la surface de notre corps grâce à notre sueur. Les poils urticants dans les yeux provoquent initialement des douleurs et des écoulements. Si les poils pénètrent plus profondément, de graves infections oculaires peuvent se développer, conduisant à la cécité dans le pire des cas. Les irritations se produisent également en inhalant ou en avalant des poils.
4. Que faire si vous êtes entré en contact avec des Processionnaires du chêne ?
Selon la gravité des symptômes, vous pouvez soulager vous-même les démangeaisons ou consulter un médecin.
- L'hospitalisation est indiquée lorsque l'exposition s'accompagne d'un mauvais état de santé général (vomissements, fièvre, nausées, vertiges).
- Si le contact se limite à la peau, retirez d'abord tous vos vêtements (avec des gants!). Le lavage à haute température (> 60°C) et le séchage en séchoir rendent les poils inoffensifs. Vous pouvez enlever les poils irritants de votre peau avec du ruban adhésif et laver abondamment avec du savon et de l'eau. Si les démangeaisons sont trop importantes, consultez un médecin.
- En cas de contact avec les yeux, une visite chez l'ophtalmologiste est nécessaire. Il nettoiera vos yeux et examinera s'il reste des poils urticants.
- En cas d'inhalation ou d'ingestion, il est préférable de consulter un médecin pour déterminer la gravité de la situation.
5. Pouvez-vous devenir immunisé après un contact avec la chenille ?
L'éruption provoquée par la chenille processionnaire du chêne se produit en raison de la libération d'histamine - une substance liée aux réactions allergiques. Lors d'une deuxième exposition, la réponse du corps est généralement pire que la première fois. Chaque fois que le corps est attaqué par les poils urticants, la réaction devient plus extrême. Dans les cas très graves - par exemple chez les personnes qui entrent souvent en contact avec les chenilles - un choc anaphylactique potentiellement mortel peut survenir.
6. Comment empêcher l'irritation générée par la chenille processionnaire du chêne ?
La plupart des gens savent qu'il ne faut pas toucher les chenilles situées à proximité d'un chêne. Mais une plus grande prudence s'impose, surtout dans les zones à risque. Les poils urticants peuvent se répandre jusqu'à une centaine de mètres d'une chenille, dans l'air et au niveau du sol. Dans les cas extrêmes, il est même conseillé de ne pas sécher le linge à l'extérieur, de laver abondamment les légumes du potager, de ne pas laisser les enfants jouer dehors et de se protéger lors de la tonte.
7. Que faire si vous remarquez un nid près de chez vous ?
Vous ne devez en aucun cas essayer de retirer le nid vous-même. Demandez aux services communaux d'intervenir ou contactez une entreprise spécialisée. Les vieux nids peuvent également causer des problèmes pendant des années. Une mauvaise gestion de ces chenilles ou le fait de s'en prendre, par ignorance, à de vieux nids de Processionnaire (par exemple avec un nettoyeur haute pression) peut provoquer la dispersion d'un très grand nombre de poils urticants dans l'environnement.
8. Comment combattre la chenille processionnaire du chêne ?
Il existe des méthodes efficaces pour bien contrôler les chenilles. L'élimination professionnelle se fait, entre autres, avec des aspirateurs industriels spéciaux équipés d'un microfiltre pour arrêter les poils. Il arrive aussi que les chenilles, une fois aspirées, soient placées dans un réservoir rempli d'eau, ce qui rend les poils inoffensifs. Brûler les nids est également une bonne méthode si elle est effectuée de manière professionnelle. Enfin, des pesticides biologiques peuvent être utilisés. On pulvérise par exemple une bactérie qui tue les chenilles sur les arbres. Malheureusement, ce genre de bactéries est susceptible de tuer plus de 100 autres espèces de chenilles vivant sur les chênes. Un dommage collatéral particulièrement lourd pour la biodiversité. Cette méthode est donc soumise à des règles strictes.
9. Les chenilles ont-elles des ennemis naturels ?
Dans un écosystème complet, les nuisances causées par la chenille processionnaire du chêne sont limitées, entre autres par la présence de guêpes et de mouches parasites qui ciblent la chenille. Les mésanges et autres oiseaux mangeurs de chenilles stoppent également ces nuisibles. Ces oiseaux mangent la chenille surtout en début de saison, quand les autres chenilles sont rares et quand les poils urticants ne sont pas encore développés. La chenille processionnaire du chêne représente donc principalement un problème sur les arbres isolés ou sur les rangées d'arbres où la biodiversité environnante est faible. La chenille est présente dans les zones boisées, mais sa présence y est équilibrée par la présence de ses ennemis naturels. Diverses initiatives sont actuellement en cours pour rendre les zones problématiques plus attrayantes pour ces combattants écologiques. Des caisses à mésanges sont par exemple suspendues, les bords des routes sont balayés et des parterres de fleurs sont plantés pour attirer plus d'insectes.
10. Est-il possible d'arrêter les chenilles avec du plastique?
On voit parfois des bandes de plastique enroulées autour du tronc d'un chêne. Hélas, ce procédé n'est pas super efficace. Les chenilles sont particulièrement têtues et inventives. Elles trouvent souvent très vite un moyen de franchir le plastique et de construire leur nid dans l'arbre. Une bande plastique combinée à un sac de produits qui attire les chenilles reste une méthode qui réussit avec la chenille processionnaire du pin mais se révèle inefficace pour la Processionnaire du chêne.
