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Yves Adams

Chêne sessile vs. chêne pédonculé

Le chêne est un grand feuillu qui peut vivre des centaines d’années. Parmi toutes les essences existantes, le chêne sessile et le chêne pédonculé sont les plus connues. Elles sont difficiles à différencier de loin, mais quelques astuces vous permettront de les distinguer de près. Lisez vite la suite !

Le chêne sessile pousse de préférence dans les sols limoneux ou sableux et offre beaucoup d’ombre. Il se plaît surtout dans les forêts composées de hêtres et de bouleaux. Le chêne pédonculé est plus commun dans notre pays : il se retrouve aux endroits lumineux, aime les sols riches, qu’ils soient secs ou humides, et partage son espace avec les autres chênes et les charmes. Autrefois, on plantait souvent des chênes pédonculés solitaires pour délimiter un terrain et ces arbres étaient aussi présents le long des avenues.

À gauche : feuilles de chêne pédonculé ; à droite : feuilles de chêne sessile
Rollin Verlinde
À gauche : feuilles de chêne pédonculé ; à droite : feuilles de chêne sessile

Les caractéristiques communes à tous les vieux chênes sont leurs feuilles lobées, leur écorce squameuse pourvue de profondes stries et les glands suspendus à leurs branches. Les feuilles du chêne pédonculé comptent en moyenne 4 à 5 lobes, sont larges et irrégulières. Les feuilles du chêne sessile sont plus étroites et ont une forme régulière pour 5 à 7 lobes. Il existe d’autres différences entre les deux chênes :

  • en hiver, le chêne sessile a toujours ses feuilles devenues brunes, alors que le chêne pédonculé est nu en cette saison
  • les pétioles du chêne sessile (10-29 mm) sont plus longs que ceux du chêne pédonculé (2-8 mm)
  • la cupule (capuchon) des glands du chêne sessile ne présente pas de tige – ou une tige très courte – alors que la cupule des glands du chêne pédonculé est attachée par une tige. 
Gland de chêne pédonculé
Yves Adams
Gland de chêne pédonculé

Reconnaître le chêne sessile

  • Hauteur : 25 - 30 m en moyenne.
  • Feuille : pétiole apparent (10-20 mm), ses lobes sont plus grands et plus réguliers (feuille de 8 à 15 cm) ; les feuilles apparaissent deux semaines plus tard que sur le chêne pédonculé.
  • Fleurs : les fleurs femelles sont regroupées en grappes de 2 à 6 exemplaires et ont une tige courte, voire pas de tige du tout.
  • Fruits : les glands sont persistants, restent un an sur l'arbre, ne présentent pas de stries et sont souvent plus petits et plus courts. Les années de mât sont très rares.
  • Écorce : de couleur gris-vert, rainures moins profondes, verticales et régulières.

Reconnaître le chêne pédonculé

  • Hauteur : 25 à 30 m.
  • Feuille : lobes irréguliers qui comprennent 3 à 7 découpes ondulées à la forme asymétrique ; pétiole court et pied en forme de cœur.
  • Fleurs : la floraison a lieu en mai, quand les feuilles apparaissent. Les fleurs mâles se trouvent entre les écailles des bourgeons et ressemblent à des chatons bruns, pendants et mous. Les fleurs femelles apparaissent au niveau des bourgeons des feuilles supérieures, sont rassemblées par grappes de 1 à 4 exemplaires le long d'une longue tige, sont rondes et présentent des stigmates rouge foncé. La floraison est particulièrement abondante tous les 2 à 5 ans.
  • Fruits : les glands sont attachés par une tige de 2 à 6 cm de long, souvent par deux. La cupule est peu profonde et ses écailles se chevauchent. Le gland mûrit et prend une teinte brune en octobre de la même année. Il est plutôt allongé et présente des stries sur la longueur. Les années de mât ont lieu tous les 6 à 10 ans.
  • Écorce : épaisse, de couleur gris-vert, rugueuse aux profondes rainures verticales.
À gauche : écorce de chêne sessile ; à droite : écorce de chêne pédonculé
Rollin Verlinde, Lars Soerink
À gauche : écorce de chêne sessile ; à droite : écorce de chêne pédonculé

Maladies du chêne

Au cours des dernières décennies, beaucoup de chênes sont morts soudainement. Les arbres avaient-ils été infectés par la chenille processionnaire du chêne, le coléoptère Agrilus biguttatus, la tordeuse verte du chêne ou la phalène brumeuse ? À ce jour, les scientifiques n'ont pas trouvé de cause unique à la mort des chênes. Les années de mât et l'acidité des sols peuvent aussi jouer un rôle dans la mortalité de l'essence, et les coupables sont donc probablement multiples.

Saviez-vous que...

  • les chênes sessiles avaient fait l'objet d'une importation massive provenant d'Allemagne après la Première Guerre mondiale pour compenser le déboisement et la destruction des forêts flamandes ?
  • il existait un hybride naturel entre le chêne pédonculé et le chêne sessile : Quercus x rosacea Bechst. (ou Q. x hybrida Bechst.). Cette essence est très variable et présente des caractéristiques de ses deux parents. Elle apparaît naturellement aux mêmes endroits que ses ancêtres.
  • les chênes dépendaient des écureuils pour se reproduire ? Ces petits animaux enterrent les glands pour se constituer des réserves hivernales mais oublient leur cachette. Les glands restent donc en place, peuvent germer plus tard et enfin devenir des arbres adultes.
  • les chênes étaient d'excellents paratonnerres ? Leur racine principale essaie de garder contact avec l'eau contenue dans le sol et attire donc les éclairs, raison pour laquelle les chênes sont plus souvent frappés par la foudre que les hêtres, par exemple. Vous saurez où vous abriter (ou non) pendant le prochain orage !

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