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La (folle) vie sexuelle des truffes

Ce champignon bien connu des gourmets est particulier à plus d’un point de vue. Contrairement à la majorité des champignons, la truffe a une vie sexuelle. Comment est-ce possible ? Réponses ici.

Avant de nous lancer dans le vif du sujet, faisons connaissance avec la truffe. Ce nom rassemble en réalité plusieurs variétés de champignons dont seuls les « fruits » (carpophores) sont visibles, mais qui se reproduisent sous la terre. En véritables amatrices des sols calcaires, les truffes peuvent être présentes en Wallonie (en particulier dans les régions de Liège, de Namur et de Mons) mais ne se développent pas en Flandre. À l’instar d’autres champignons, la truffe établit une relation symbiotique avec des arbres hôtes tels que certains chênes, les charmes, les pins, les tilleuls, les hêtres et les noisetiers. Le mycélium de la truffe va s’accrocher aux racines des arbres qui l’entourent et les deux organismes vont échanger des éléments nutritifs. Jusqu’ici, rien d’exceptionnel pour un champignon.

Un cas particulier

Là où la truffe se distingue, c’est dans son mode de reproduction. En effet, elle se reproduit exclusivement de manière sexuée. Les truffes ont beau avoir un potentiel hermaphrodite, elles ne peuvent pas s’autoféconder et auront un type sexuel déterminé par leur environnement et le sol dans lequel elles se trouvent. En bref : la truffe se comportera soit en mâle, soit en femelle, et sa reproduction nécessitera donc l’interaction entre deux individus de type sexuel différent. Plus étonnant encore : une étude a prouvé que les truffes propres à la consommation sont formées par la reproduction d’un individu femelle de grande taille qui vit plusieurs années et d’un mâle plus petit qui ne survit qu’un an.

Les truffes vont même jusqu’à adapter leur type sexuel en fonction de la compétition opposée par les autres truffes déjà présentes. Ainsi, si les truffes déjà installées sont des femelles, les nouvelles prendront un type « mâle » afin d’accroître leurs chances de se reproduire. Les champignons auront tendance à se reproduire avec des individus à proximité ; les analyses de truffes ont prouvé que les génotypes issus de la « mère » et du « père » de ces truffes étaient très proches spatialement, ce qui expliquerait pourquoi le type sexuel d’une truffe s’adapte à celui des autres champignons. Cependant, les deux types sexuels ne se retrouvent pas au pied du même arbre. Vous avez dit contradictoire ? Ces particularités font des truffes des champignons si rares… et donc si chers !

Heureusement, les truffes reçoivent parfois un coup de pouce des animaux : lorsque ceux-ci mangent un champignon, leurs excréments contiennent les spores et les dispersent. Cette méthode de dispersion explique également la proximité génétiqure des individus qui ne sont pourtant pas situés au pied du même arbre. Encore une preuve que la nature est bien faite !

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