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La méduse d'eau douce : toutes les méduses ne vivent pas dans la mer

Saviez-vous que les méduses ne vivent pas uniquement dans l'eau salée ? La méduse d'eau douce est même une espèce à part entière. Ceux qui savent où chercher peuvent même en trouver dans notre pays, bien que cette espèce soit originaire d'Extrême-Orient. Notre Nature est partie à sa recherche – avec des jumelles – et a découvert quelques anecdotes fascinantes sur cette méduse !

Les méduses d'eau douce se retrouvent dans le monde entier

Comme souvent, la méduse d'eau douce, ou Craspedacusta sowerbii, doit son nom à la personne qui a découvert l'espèce, en l'occurrence le secrétaire de la Botanical Society of London, William Sowerby. Quand les Londoniens en ont aperçu dans un aquarium contenant des Lilaeopsis brasiliensis, ils ont supposé que ces méduses étaient une espèce exogène d'Amérique du Sud. Ce n'est que des années plus tard que l'on a découvert qu'elles avaient des origines chinoises. Depuis, ces cnidaires sont devenus de vrais globe-trotters et se retrouvent partout dans le monde.

Même chez nous, bien que ces méduses soient plutôt rares en Belgique et aux Pays-Bas. Si ces petits animaux marins apparaissent dans nos régions, ils font tout de suite sensation, comme lorsqu'ils ont été aperçus en 2012 dans les Lacs de l’Eau d’Heure dans le Hainaut et un an plus tard dans l'étang de Kelchterhoef dans le Limbourg. Ils vivent en eau douce claire et calme comme les étangs et les lacs ainsi que dans les zones humides ou les zones oligohalines.

Elles vivent collées les unes aux autres

Leur diamètre d'à peine deux centimètres ne les rend pas faciles à repérer. Une méduse d'eau douce ne pèse guère plus de trois à quatre grammes et est composée en majeure partie d'eau. De plus, les chances d'en observer une dans notre climat tempéré sont réduites. La plupart du temps, les méduses d'eau douce ont bien trop froid pour sortir seules et vivent en colonies sous forme de polypes qui se fixent sur le fond des étangs ou sur les plantes aquatiques. À la fin des étés très chauds, elles réussissent enfin à se séparer de la colonie pour se développer et devenir de « vraies » méduses. Toutefois, impossible d'être sûr qu'elles reviendront au même endroit. Pourquoi ? À ce jour, les scientifiques ne le savent pas encore...

Si les hivers sont très rudes, les polypes s'accrochent les uns aux autres et forment un podocyte, rentrant ainsi dans un état de dormance pendant lequel ils sont inactifs. Cet état dure jusqu'au printemps suivant, quand l'eau se réchauffe lentement. Ils reprennent ensuite la forme de polypes et peuvent éventuellement évoluer vers une forme de méduse. À moins qu'ils ne soient transportés par un oiseau aquatique, qui aidera le podocyte à migrer vers une étendue d'eau plus chaude.

Elles peuvent se reproduire sans partenaire

Au stade de polype, ces animaux se reproduisent de manière asexuée. Ils n'ont pas d'autre choix, car leurs colonies ne sont composées que d'individus mâles ou que d'individus femelles, car tous les animaux proviennent du même spécimen. Les méduses ne pourront trouver un partenaire du sexe opposé et se reproduire de manière sexuée que lorsqu'elles partiront explorer le monde sous-marin – jusqu'à trois mètres de profondeur. Elles se reproduisent alors à l'aide de leurs quatre organes sexuels blancs, qui sont visibles à travers leur corps translucide. L'histoire qui suit se déroule alors de la manière la plus classique qui soit : les œufs fécondés donneront naissance à des larves (ou planulas) qui se développeront sur les fonds marins et deviendront des polypes.

Elles sont inoffensives pour l'Homme

À l'instar d'autres méduses, les méduses d'eau douces possèdent des tentacules, environ 600. Les plus courts leur servent à attraper du zooplancton comme les puces d'eau, et les plus longs leur permettent de rester stables dans l'eau. Les extrémités de ces tentacules sont pourvues d'ocelles, grâce auxquels les méduses parviennent à distinguer la lumière et l'obscurité. Pratique pour différencier proies et prédateurs !

Ne craignez pas leurs piqûres : si les méduses d'eau douce ont des cellules venimeuses cachées dans leurs tentacules, celles-ci sont bien trop petites pour pénétrer la peau humaine. Vous pouvez donc nager dans les lacs où elles ont été repérées sans inquiétude.

Méduse d'eau douce vue de près

Leur impact sur la nature

Les méduses d'eau douce ont beau être des animaux exogènes invasifs, leur impact écologique est relativement faible chez nous du fait de leur rareté. Seule une partie du polype évolue vers le stade de la méduse, et même sous cette forme, elle ne risque pas de causer beaucoup de tort à la population de zooplancton. En réalité, les méduses d'eau douce sont surtout considérées comme invasives parce qu'elles se répandent rapidement sur tous les continents – à l'exception de l'Antarctique – et peuvent survivre à des températures extrêmes, depuis les eaux froides jusqu'aux eaux tropicales.

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