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Les plantes peuvent-elles entendre des sons ?

Nous apprécions bien souvent la nature pour son silence, mais si on l'écoute plus attentivement, on se rend vite compte que les sons y pullulent. Il n'est donc pas complètement fou de penser que les plantes pourraient adapter leur "comportement" à ces sons. Une branche de la science se penche d'ailleurs sur le phénomène : l'acoustique végétale ou «phyto-acoustique».

Les fleurs entendent le bourdonnement des abeilles

L'une des études les plus connues dans ce domaine est celle qui concerne l'Œnothère (onagre). Une équipe de recherche israélienne a découvert que cette plante herbacée adoucissait son nectar quand elle captait l'arrivée d'une abeille. Elles sont capables de rendre leur nectar jusqu'à 20% plus sucré !

Les abeilles privilégient les fleurs ayant le plus de sucre car elles en tirent plus d'énergie. Mais cela offre également des avantages pour la fleur: la visite de l'abeille dure plus longtemps (ce qui signifie qu'il faut plus de pollen) et les abeilles sont plus susceptibles de visiter d'autres fleurs de la même espèce (car elles ont probablement aussi un goût très sucré).

Oenothera drummondii, l'onagre (non originaire d'Europe) de la recherche israélienne
Oenothera drummondii, l'onagre (non originaire d'Europe) de la recherche israélienne

L'économie de l'onagre

Pourquoi une telle fleur prend-elle la peine d'adoucir son nectar en un éclair? En effet, pourquoi ne produit-elle pas constamment le nectar le plus attractif? La réponse est simple: l'économie. Il faut beaucoup d'énergie pour fabriquer ce sucre. Ce serait un gaspillage de maintenir une concentration de sucre optimale tout au long de la journée.

Vibrer ensemble

La façon dont les fleurs reconnaissent exactement le son fait l'objet d'une enquête plus approfondie. Nous savons déjà que les pétales y sont pour quelque chose. Lorsqu'une fleur intacte entend des bruits d'abeille, elle commence à vibrer à la même fréquence - les autres fréquences sont filtrées et évacuées. Mais si elles ont perdu leurs pétales, l'effet est moins réussi. Sans pétales, la fleur est moins capable de répondre aux sons ambiants. Pour l'onagre, l'organisation en "forme de bol" des pétales a probablement son importance : elle est idéale pour amplifier les vibrations. Cette forme ressemble à celle d'un baffle ou de nos oreilles.

Het geluid van een knabbelende rups

Les plantes répondent non seulement aux sons pour assurer leur reproduction, mais aussi pour se protéger. L'arabette des dames, par exemple, produit des anticorps lorsqu'une chenille la mange. On s'est beaucoup demandé comment elle parvenait à réagir de la sorte, mais on sait maintenant qu'il s'agit d'une réponse à un son très spécifique (le son d'une chenille qui grignote).

Cette même plante a également été soumise à d'autres études sur le bruit. L'arabette des dames semble également pouvoir détecter le bruit de l'eau en mouvement. Les racines de la plante poussent de préférence dans la direction d'où provient le son afin d'optimiser sa croissance.

Une enquête au stade embryonnaire

Les plantes sont plus intelligentes que nous ne le pensons à première vue. Cela a été prouvé une fois de plus. Qu'elles puissent réagir aux sons est un fait qui met désormais tous les scientifiques d'accord. Mais de quelle manière et dans quelles circonstances elles s'y prennent ? De nombreuses questions demeurent. Des études indiquent que certaines plantes germent plus rapidement, sont plus résistantes à la sécheresse ou produisent d'autres protéines après avoir entendu certaines fréquences sonores. Il est donc grand temps de jeter nos préjugés sur l '« audition » par dessus bord et reconnaissions qu'il est possible d'entendre sans oreilles. Et sans cerveau!

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