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Pigeons et tourterelles dans notre nature

Pour les plus citadins d’entre nous, ils sont nos compagnons de tous les jours. Certains les ont en horreur, d’autres apprécient leur présence, mais tous les connaissent : les pigeons. Zoom sur les espèces qui peuplent notre nature.

Y a-t-il une différence entre les pigeons et les tourterelles ?

Même s’ils font partie de la même famille – les columbidés – les pigeons et les tourterelles désignent des espèces différentes. Nos pigeons font partie du genre Columba et sont souvent plus massifs et plus grands que leurs cousines tourterelles. Ces dernières font partie du genre Streptopelia. LaBelgique compte plusieurs espèces de pigeons et de tourterelles sauvages que vous pourrez croiser dans des milieux divers.

Le pigeon biset

Il s’agit du pigeon que nous croisons le plus souvent, ou plus exactement sa variante domestique (Columba livia var. domestica), car c’est l’ancêtre des pigeons des villes. La majorité de nos pigeons urbains sont en réalité des pigeons domestiques retournés à l’état sauvage. Ils n’étaient pas présents chez nous naturellement et vivaient aux abords des falaises et précipices rocheux. Domestiqués pour leur chair ou pour servir de messagers – merci leur sens de l’orientation – les pigeons bisets sont reconnaissables à leur plumage gris dont le cou revêt des reflets métalliques violets et verts mais peuvent avoir une grande variété de couleurs et de motifs.

Aujourd’hui, les populations férales sont très nombreuses et souvent indésirables car elles causent toutes sortes de nuisances : dégâts matériels, surpopulation, nuisances sonores et olfactives, risques de contamination par leurs fientes (même si ceux-ci se limitent généralement aux personnes directement en contact avec les oiseaux)… De plus, les croisements avec les populations –rares – réellement sauvages mettent en danger ces dernières. Comme le milieu naturel des pigeons bisets est peu fréquent dans notre nature, ils se sont tout naturellement adaptés et ont opté pour des éléments artificiels qui ressemblaient à leurs chères anfractuosités rocheuses : les bâtiments. C’est pourquoi il n’est pas rare que des pigeons nichent sur votre balcon, votre terrasse ou dans votre cheminée. Vous souhaitez éviter leur présence ? Tentez de les effrayer ou empêchez-les de s’installer en disposant des filets ou des pics pour qu’ils n’aient pas envie de se poser.

Le pigeon ramier

Au sein de nos pigeons et tourterelles « véritablement » sauvages, le pigeon ramier (Columba palumbus) est le plus courant. Contrairement à son cousin féral, ilpréfère les milieux boisés aux immeubles, mais se rencontre aussi bien en forêt que dans les milieux agricoles ou les parcs urbains. Peu exigeant, il ne demande qu’une seule chose : la présence d’arbres, car il y construit son nid. Cependant, il s’est lui aussi adapté à l’urbanisation et il lui arrive également de nicher sur des bâtiments. Ses populations sont d’ailleurs en augmentation. Il est plus grand (40 à 45 cm de long pour 75-80 cm d’envergure) et se reconnaît aisément à la tache blanche qui orne le cou des spécimens adultes et à son ventre rose bordeaux. Hors saison de reproduction, ces pigeons monogames se rassemblent avec nombre de leurs congénères. Ils se nourrissent principalement de graines, feuilles, bourgeons etc. et occasionnellement d’invertébrés.

La tourterelle turque

Nous vous présentons notre première représentante du genre Streptopelia : la tourterelle turque (Streptopelia decaocto). Son plumage est clair, généralement beige, et elle présente un collier noir sur la nuque. Elle est plus petite que le pigeon domestique et de carrure plus frêle. Comme son nom l’indique, elle est originaire d’Inde et s’est répandue dans le sud de l’Europe au XXe siècle et s’est depuis installée chez nous dans le courant des années 1960. Son expansion est telle qu’elle est devenue un oiseau courant en seulement dix ans.

Aujourd’hui, elle vit dans les parcs et jardins ainsi que non loin des fermes, car elle a rapidement compris que la proximité de l’être humain était synonyme de nourriture abondante. Sédentaires, les couples peuvent être aperçus – et surtout entendus ! – toute l’année. Les tourterelles turques sont granivores et cherchent leur nourriture au sol mais peuvent aussi se diriger vers les mangeoires des jardins.

La tourterelle des bois

En déclin dans nos contrées, la tourterelle des bois (Streptopelia turtur) est plus colorée que la tourterelle turque. Elle présente une poitrine lilas et des ailes tachetées de brun orangé et de noir, ce qui la rend assez reconnaissable. À l’instar de beaucoup de columbidés, elle se nourrit essentiellement de graines, de céréales et de jeunes pousses. Mais contrairement à la tourterelle turque, notre jolie habitante des bois ne nous rend visite que durant l’été et nous quitte en automne pour roucouler sous le soleil d’Afrique subsaharienne. De nature discrète, elle s’abrite dans les milieux boisés qui comptent de nombreux refuges pour éviter d’attirer l’attention.

Malheureusement, son habitat de prédilection a tendance à se raréfier, ce qui la met en danger, de même que la chasse dans d’autres pays d’Europe et la sécheresse en Afrique. Il lui faut en effet traverser le Sahara, étape à laquelle environ 30% des jeunes ne survivent pas. De plus, cette même sécheresse influe sur la quantité de céréales disponibles et donc sur son alimentation.

Le pigeon colombin

Plus petit que le pigeon biset et le pigeon ramier, il est aussi le plus discret. Son plumage est gris et il présente une tache verte au niveau de son cou et une poitrine rose. Il est surtout présent dans les forêts et a pour particularité de nicher dans les cavités ; il réutilise d’ailleurs fréquemment les loges depics noirs dont il partage l’habitat. Comme il cherche lui aussi sa nourriture au sol, son refuge doit se situer non loin de zones ouvertes pour que sa recherche soit facilitée. Comme ses cousins, le pigeon colombin (Columba oenas) devient lui aussi grégaire après sa période de reproduction et peut parfois être observé au sein d’un groupe de pigeons ramiers.

Et les colombes ?

Contrairement aux pigeons qui souffrent d’une mauvaise image, les colombes sont associées à la paix. Pourtant, saviez-vous qu’en Europe, le terme « colombe » désignait généralement la variante blanche d’un pigeon biset ? Ces oiseaux présentent simplement une forme de leucisme (iris normaux) ou d’albinisme (iris rouges). Les véritables colombes, quant à elles, ne sont naturellement pas présentes en Europe mais sont issues de plusieurs espèces vivant en Amérique ou en Australie. Une simple confusion qui, dans le langage courant, fait pourtant toute la différence !

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