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Test : la réserve naturelle d’Orti

En cette belle journée ensoleillée de mi-janvier, nous sommes bien décidés à profiter de toute la splendeur que la nature peut nous offrir. Il se trouve justement que l’Ourthe occidentale abrite un coin de nature où zone humide, prairies, forêt et œuvres d’art se côtoient. La réserve naturelle a aussi mis en place le projet LIFE Loutre dans le but d’accueillir cet animal majestueux, véritable indicateur de la qualité des eaux d’une région. Aurons-nous la chance d’apercevoir des loutres ou des castors ? Nous allons vite le savoir !

Rendez-vous pris près de Sainte-Ode pour démarrer le parcours (trouvé ici) qui nous emmènera à la découverte de la réserve naturelle d’Orti, une dépression humide de 18 hectares. Le chemin promet d’être ponctué des œuvres créées par différents artistes dont le but est de valoriser les zones humides de la Grande Région. Nous commençons donc la promenade par le verger hautes tiges d’Orti où pommiers, poiriers, pruniers, noyers et châtaigniers ont été plantés afin de recréer un écosystème naturel rural typique de la Haute Ardenne. Autrefois, les arbres fruitiers faisaient partie intégrante de la culture du pays et leurs fruits permettaient la confection de confitures, jus et alcools divers. L’intensification de l’agriculture sonna le glas des vergers hautes tiges adaptés à notre climat après la fin de la Seconde Guerre mondiale. À présent, 36 arbres ont été replantés sur 40 ares et sensibilisent le public à l’entretien des arbres fruitiers rustiques tout en attirant oiseaux et insectes grâce au nectar sucré de leurs fruits. Le verger est encore ponctué çà et là de restes neige. Heureusement que nous avons prévu des chaussures avec de bonnes semelles, car la fonte de la neige a rendu le chemin boueux. Nous apercevons déjà la première des neuf œuvres d’art qui nous suivront tout au long du parcours. « Ceci est un arbre » s’élève sur notre gauche, et nous empruntons la route – suivez le balisage jaune – qui descend en pente douce pour nous mener vers un paysage totalement différent.

À gauche : quelques arbres du verger ; à droite : Ceci est un arbre, par Koen Van Elsen
À gauche : quelques arbres du verger ; à droite : Ceci est un arbre, par Koen Van Elsen

Nous arrivons au cœur de la zone humide et nous devons traverser une passerelle qui nous permet de garder nos pieds au sec malgré la montée significative du niveau du Laval, un affluent de l’Ourthe. Un panneau indicateur souligne la présence de loutres, signe que le projet de restauration de son habitat a porté ses fruits. Nous apercevons même une silhouette sur les berges qui nous confirme la présence de l’animal. Une vue inattendue ! Les caillebotis nous emmènent le long d’un étang où il est possible de prendre une pause pour profiter du calme de la nature grâce aux bancs et à la table de pique-nique installés sous un auvent. Nous apprenons que l’étang, initialement creusé en 1900 puis progressivement abandonné, a été restauré en 2004 afin de maintenir la biodiversité du site. Désormais plus ensoleillé, il peut accueillir amphibiens et libellules à la belle saison et est régulièrement entretenu en vue d’éviter son reboisement total. Nous traversons ensuite une prairie avant d’arriver vers une zone plus boisée. La lumière qui filtre entre les arbres recouverts de mousse donne un côté féérique à l’endroit. Les températures sont plus clémentes que nous l’aurions cru et si les bois n’étaient pas aussi calmes et les arbres aussi nus, il nous serait difficile de déterminer la saison.

À droite : Maiandros, par Alexandre Rossignon Norska
À droite : Maiandros, par Alexandre Rossignon Norska

La vue se dégage progressivement sur notre gauche et nous pouvons à nouveau observer les berges du Laval. Plusieurs troncs d’arbres rongés indiquent la présence de castors, et un barrage situé un peu plus loin ne laisse plus aucun doute : notre rongeur a élu domicile dans les parages. Nous traversons à nouveau un pont et atterrissons dans une autre prairie. Deux poteaux de bois nous indiquent le « Domino d’Orti », que nous finissons par trouver en examinant l’autre extrémité de la prairie. Nous nous rapprochons mais nous rendons rapidement compte qu’il nous faudra contourner le sentier pour continuer : la distance qui nous sépare de ce qui nous semble être un gîte est recouverte par une étendue d’eau gelée dont nous avons du mal à évaluer la profondeur. Nous finissons heureusement par trouver une zone dont la traversée nous semble plus sûre et retrouvons une route de graviers. Au lieu de continuer tout droit, nous prenons le virage qui monte vers la gauche. La lune s’est déjà levée en cette fin d’après-midi, faisant concurrence avec le soleil qui tarde à se coucher et dont les rayons hivernaux éclairent le paysage. Nous gravissons la – faible – montée et admirons la vue, dont le superbe paysage si caractéristique de l’Ardenne nous coupe le souffle.

Au centre : le Domino D'Orti, par Kris Rabaut
Au centre : le Domino D'Orti, par Kris Rabaut

Nous traversons un ancien pont de chemin de fer construit à l’origine lors de la mise en service de la ligne Marche-en-Famenne/Marloie/Amberloup/Bastogne/Martelange. Le centre du pont est à présent recouvert d’un ruban de béton coulé par la commune de Sainte-Ode et fait désormais partie du sentier. La sculpture suivante, travail de Georges Blaise et avant-dernière du parcours, représente une goutte géante et nous rappelle l’importance de l’eau, créatrice de vie. Nous continuons vers la toute dernière œuvre, Natura jura sua semper resumit, ou « La nature reprend toujours ses droits », créée par Guy Fagny. La réserve naturelle d’Orti est en effet une preuve de cette dernière affirmation, tant elle regorge d’espèces dont les exigences ne sont pas toujours faciles à satisfaire. Toujours émerveillés par la découverte de cette promenade, nous nous retrouvons face à un escalier dont les marches en bois démesurées nous demandent un dernier effort pour nous ramener au verger qui marque le début du sentier. Une zone naturelle sublime que nous ne sommes pas prêts d’oublier !

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