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Yves Adams

Crapaud commun

Notre plus gros crapaud ne va plus tarder à commencer sa migration. Et si vous souhaitez l’aider à rejoindre sa mare de reproduction en lui évitant les dangers de la route, autant apprendre à le reconnaître dès maintenant pour être bien préparé.e (et pour pouvoir encoder vos observations).

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Reconnaître le crapaud commun

(Bufo bufo)

Il n’est pas toujours aisé de différencier le crapaud commun des autres crapauds qui peuplent notre nature. À quelles caractéristiques se fier pour ne pas se tromper ?

  • il est grand et trapu ; le mâle mesure 5 à 9 cm, la femelle entre 8 et 11 cm
  • sa peau est couverte de « pustules »
  • il est de couleur gris-brun à beige-jaunâtre
  • son ventre est blanc parfois marbré de gris
  • ses pattes sont assez courtes
  • il possède des yeux dorés à cuivrésà la pupille horizontale derrière lesquels se situent de grandes glandes parotoïdes

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Son régime se compose d’invertébrésde toutes sortes : vers de terre, limaces, chenilles, larves d’insectes, cloportes, araignées, collemboles, fourmis… Le crapaud les attrape rapidement d’un coup de langue habile et les avale tout crus. Les têtards, quant à eux, se nourrissent d’algues.

Habitat

Notre crapaud n’est pas très pointilleux et se retrouve dans de nombreux milieux différents. Il apprécie les forêts, les broussailles et les sous-bois, les terrains en friche et même les parcs et jardins en ville, du moment que son environnement compte un point d’eau –même lointain – propice à la reproduction. Il peut même élire domicile dans une cave pour y passer l’hiver. Le crapaud commun peut parcourir des kilomètres pour rejoindre son site de reproduction, il n’est donc pas étonnant de le croiser dans un endroit qui n’est pas à proximité directe de l’eau.

En hiver, le crapaud commun se cache dans une réserve de bois, sous des pierres ou sous un tas de feuilles. Nocturne par nature, il se cache dans un terrier abandonné pendant la journée.

Couple de crapauds communs
Bert Willaert
Couple de crapauds communs

Le crapaud commun et l’amour

Vers le mois de mars – et parfois plus tôt si les températures sont douces – les crapauds entament leur migration pour rejoindre le point d’eau où ils se reproduiront et où ils sont eux-mêmes nés. Leur démarche étant lente, ils sont exposés aux dangers qui parsèment leur trajet, dont la circulation. Ils se déplacent de nuit, quand il fait humide et doux. Les mâles sont dépourvus de sac vocal et n’émettent pas un cri aussi puissant que d’autres espèces. Certains ont cependant trouvé la technique pour ne pas laisser s’échapper les femelles : ils agrippent le dos de ces dames grâce à leurs pattes puissantes et à des sortes de ventouses qu’ils développent pour l’occasion et se laissent porter pendant le voyage. Ils bénéficient ainsi à la fois d’une partenaire et d’un taxi gratuit ! D’autres mâles ont moins de chance et attendent autour de la frayère qu’une femelle se présente. À ce moment, la fraternité n’existe plus, et chacun tente de s’approprier la dame, quitte à pousser ses concurrents.

Les femelles pondent des cordons d’œufs dans l’eau, puis ceux-ci sont directement fécondés par l’heureux élu. Elles peuvent pondre entre 3000 et 8000 œufs qui seront accrochés aux végétaux aquatiques. Une fois la ponte terminée, les parents repartent vers leur lieu d’estivage et les petits sont livrés à eux-mêmes.

 

Ceux qui n’ont pas été dévorés par les poissons, les larves de libellules ou d’autres prédateurs éclosent deux à trois semaines plus tard. Il faudra 45 à 90 jours pour que les têtards deviennent des crapelets et qu’ils quittent le point d’eau. Ils ne seront cependant prêts à se reproduire qu’à l’âge de 3 à 5 ans.

Relation avec l’Homme

Malheureusement, la circulation routière prélève chaque année de nombreux individus pendant la migration. Plutôt lents, ils ne parviennent pas à éviter les véhicules qui empruntent leur trajet pour rejoindre leur mare de naissance. Ce désastre peut heureusement être évité (ou du moins limité) grâce à l’aide de bénévoles et via la mise en place de certaines mesures telles que la limitation de la vitesse ou l’interdiction de circuler la nuit sur les tronçons les plus sensibles, ou encore grâce à l’installation de crapauducs.

Autre point noir au tableau : les insecticides. Plusieurs études démontrent que les têtards subissent des altérations au contact de certains insecticides et finissent par en mourir. Le drainage des mares de reproduction est également une menace pour l’espèce, car les crapauds restent fidèles à leur lieu de naissance, même s’il devient inaccessible. Ils ne migreront pas facilement vers un nouveau lieu de reproduction.

Saviez-vous que…

  • les pustules qui recouvrent la peau du crapaud commun contenaient un venin – la bufotoxine ? Celle-ci le protège de la majorité des prédateurs qui tentent de le mordre – à l’exception des serpents – et possède également des vertus antiseptiques et antibiotiques pour le crapaud. Il n’est en principe pas dangereux pour l’Homme, mais il peut causer des irritations cutanées. Mieux vaut porter des gants si vous comptez l’aider à traverser les routes.
  • le crapaud commun était une espèce crépusculaire ? Ses grands yeux cuivrés sont adaptés à la vision nocturne.
  • le crapaud commun se dressait et gonflait en présence d’un ennemi pour paraître plus menaçant ?