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Grenouilles et crapauds en besoin d’amour

Comme chaque année au printemps, les batraciens s’éveillent et partent vers de nouveaux horizons, à la recherche d’un.e partenaire … mais risquent leur vie en migrant vers leur lieu de reproduction. Pourquoi entreprennent-ils ce périlleux voyage ? Comment les aider ?

Lors de vos trajets, vous avez certainement déjà croisé ces panneaux vous recommandant la plus grande vigilance pour cause de migration de batraciens. Nous sommes en effet en plein dans la période de réveil des grenouilles, salamandres et crapauds : une fois leur hibernation terminée, ceux-ci se réveillent pour rejoindre le point d’eau où ils sont nés et donner naissance à leur tour à une progéniture. Et un tel voyage, ça se prépare : les amphibiens ne se déplacent que sous certaines conditions ! A savoir : de nuit (ou du moins quand le ciel est couvert), par temps humide et quand les températures sont douces (plus de 7 °C). Et les conditions idéales, elles se rencontrent en ce moment ! Mais c’est la migration de tous les dangers : déjà menacés par la destruction progressive de leur habitat, les amphibiens sont aussi victimes de la circulation routière. Les crapauds communs et les grenouilles rousses comptent d’ailleurs de nouveaux morts dans leurs rangs chaque année.

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Les gestes essentiels pour veiller à la sauvegarde des batraciens

Heureusement, nous pouvons agir pour éviter cette hécatombe. Certaines communes prennent des dispositions : par exemple, la circulation nocturne est interdite dans certaines rues de Virton durant toute la période de migration (généralement, jusqu’en avril-mai) et de nombreuses villes limitent la vitesse autorisée sur certains tronçons à 30 Km/h. Enfin, les municipalités sont de plus en plus nombreuses à créer des « crapauducs », des sortes de tunnels placés sous la route qui permettent aux batraciens de traverser en toute sécurité. Ces infrastructures sont déjà présentes à Flobecq, Sprimont, Welkenraedt, Arlon et tant d’autres.

« De plus en plus de communes font appel à nous et s’impliquent dans les opérations de sauvetage des batraciens », explique Serge Tiquet, animateur et chargé de mission chez Natagora. « Des conférences et des visioconférences sont organisées pour informer le public, car les communes sont les premières à être contactées quand une opération est organisée par des particuliers. Elles peuvent ainsi envoyer les volontaires vers des sites spécialisés et leur communiquer les consignes de sécurité. Ce genre de formations a déjà été demandé par les communes d’Hamoir, Ath, Arlon, Ferrières, Jalhay ou encore de Verviers. »

Autre point important : l’encodage des données. « Nous travaillons beaucoup avec le site Observations.be, où les bénévoles peuvent enregistrer les résultats de leurs opérations. Cela nous aide à connaître la situation exacte des batraciens. Malheureusement, de nombreuses personnes n'encodent pas leurs données par manque d’informations : peu de gens sont en effet capables de différencier une grenouille rousse d’un crapaud commun, et encore moins de reconnaître les différents tritons. Comme les volontaires ont peur de se tromper, ils ne signalent pas leurs résultats. C’est précisément pour cette raison que les séances d’informations sont essentielles. Nous constatons un déclin effectif des populations de batraciens, mais sans données fiables, impossible de se faire une idée précise de leur diminution. »

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Pour aller plus loin…

Si vous souhaitez vous impliquer davantage, il vous est possible de vous inscrire comme bénévole pour participer à un sauvetage. Pour ce faire, rendez-vous sur le site de Natagora et consultez la carte interactive afin de vérifier si votre région comporte déjà un groupe de sauveteurs que vous pourrez rejoindre. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez vous inscrire en tant qu’organisateur et former votre propre team de super-héros. Vous pouvez également prendre contact avec votre commune pour voir comment coordonner vos efforts (création de crapauducs, limitations de vitesse, etc.).

Pour mener à bien votre opération, n’oubliez pas quelques règles élémentaires, à savoir :

  • Portez toujours un dossard réfléchissant et emportez une lampe torche. Comme les sauvetages ont lieu de nuit, il est primordial que vous puissiez voir – et être vu.e ! Faites cependant attention à ne pas diriger le faisceau de votre lampe en direction des voitures.
  • Marchez toujours face aux véhicules afin qu’ils soient dans votre champ de vision.
  • Priorisez votre sécurité et celle des personnes qui vous accompagnent, en particulier les enfants. Evitez à tout prix de vous mettre en danger.
  • Evitez de toucher les batraciens dans la mesure du possible : leur mucus peut non seulement causer des allergies, mais vous risquez également de l’endommager. Arrangez-vous plutôt pour transporter les animaux dans un seau propre.
  • En période Covid, respectez le nombre maximal de 4 participants. Bien entendu, les zones couvrant plusieurs centaines de mètres peuvent être divisées en plusieurs groupes.
  • Aidez les bénévoles et levez le pied quand vous êtes en voiture. Pandémie oblige, les volontaires ne peuvent pas être aussi nombreux qu’à l’accoutumée au sein de la même zone ; restez donc vigilant.e quand vous êtes au volant.

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