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Yves Adams

10 anecdotes que vous ignoriez sur le rouge-gorge

Ceux qui nourrissent les oiseaux de leur jardin ne sont satisfaits qu'à partir du moment où ils ont réussi à attirer un rouge-gorge. Ce passereau sympathique est l'un des plus populaires de notre pays. Il est pourtant moins apprécié par ses congénères : le rouge-gorge est si territorial qu'il ne tolère même pas les individus de l'autre sexe. Vous pensez connaître cet invité de nos jardins ? Lisez vite cet article, car certaines des anecdotes suivantes surprendront même les plus grands admirateurs du rouge-gorge !

1. Le rouge-gorge n'est pas présent dans tous les jardins

Selon les chiffres publiés lors du Grand recensement des oiseaux de jardin de Natagora (2021), le rouge-gorge est présent dans 83,7 % des jardins wallons. En Flandre, seuls 63 % des jardins comptent ces petits passereaux. Si les comptages étaient organisés en été, les rouges-gorges seraient probablement moins présents : ils préfèrent les bois pour se reproduire.

2. L'Espagne sans escale ?

La plupart des rouges-gorges migrent vers le sud en hiver et sont remplacés par leurs congénères scandinaves qui s'emparent alors de leur territoire. Avant de partir, ils emmagasinent environ 5g de graisse (soit plus d'un tiers de leur poids), car ils devront voler pendant 36 heures d'affilée. Il leur arrive cependant de faire une pause (ou plusieurs), car ils préfèrent voyager de nuit. Quand ils arrivent à destination, ils ont parcouru 1 400 km.

3. Le plus vieux rouge-gorge a fêté ses 20 ans

La plupart des rouges-gorges n'atteignent pas un âge canonique. En moyenne, ils vivent 2 à 3 ans, mais nombre d'entre eux ne survivent pas à leur première migration. Avec un peu de chance, ils peuvent cependant vivre plus longtemps. Le plus vieux rouge-gorge jamais documenté venait des Pays-Bas et portait une bague enregistrée 20,5 ans auparavant. Un bel âge, pour un si petit animal !

4. Mâles et femelles sont identiques

Il est impossible de déterminer à l'œil nu si votre invité est un mâle ou une femelle. Et son chant n'est pas non plus un indice : les deux sexes sont d'excellents musiciens. Peut-on alors se fier à leur différence de caractère ? Malheureusement non : ni monsieur, ni madame n'accepte d'intrus sur son territoire, et les deux sexes mettent les indiscrets à la porte. Les experts comportementaux ne sont capables de déterminer le sexe d'un rouge-gorge que pendant la saison de nidification.

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Yves Adams

5. Couleurs automnales

À l'instar des feuilles qui se colorent avant de tomber, le jeune rouge-gorge acquiert sa tenue si typique pendant l'automne. Avant cela, ses teintes vont du brun au beige et il présente de fines taches sur presque tout le corps. Quand il n'arbore pas ces couleurs vives, ses congénères adultes ne le chassent pas.

6. Il voit rouge

Les rouges-gorges sont génétiquement programmés pour se mettre en colère contre tout ce qui présente du rouge. Si les jeunes spécimens n'attirent pas l'attention, les adultes ne sont pas les bienvenus sur le territoire d'un autre rouge-gorge. Certains peuvent même aller très loin : il existe des cas de rouges-gorges qui attaquent les balles rouges ou poursuivent les personnes qui portent un bonnet rouge. Il leur arrive même de se fâcher contre leur propre reflet !

7. Il chante toute l'année

Les rouges-gorges sont si vindicatifs qu'ils ne défendent pas leur territoire uniquement pendant la saison de nidification, mais toute l'année. Leur chant résonne toute l'année, car les oiseaux maintiennent leurs congénères loin de leur réserve d'insectes. Pas pratique, car même pendant la saison des accouplements, les femelles sont éjectées. Heureusement, la persévérance paie toujours et les deux sexes parviennent à s'entendre quelques mois par an.

8. L'éclairage public déconcerte les rouges-gorges

Plus les rouges-gorges s'approchent des éclairages publics, moins il prennent la peine de défendre leur territoire. Si le bruit de la circulation s'ajoute à l'équation, l'animal chantera plus tôt, parfois même pendant la nuit. Les scientifiques ne savent pas exactement pourquoi les rouges-gorges urbains changent de stratégie : leur territoire serait-il moins important, ou la lumière et le bruit auraient-ils un effet direct sur leur comportement ?

9. Les rouges-gorges ont leurs « dialectes »

À l'instar de nombreux passereaux, le chant des rouges-gorges varie en fonction de leur habitat – et ce même si nous ne le remarquons presque pas. Une étude néerlandaise a comparé des chants de rouges-gorges français et néerlandais identiques au premier abord. Une analyse acoustique plus poussée a démontré que deux composantes produites par les rouges-gorges français ne se retrouvaient pas dans le répertoire des oiseaux néerlandais. Nous ne savons cependant pas s'il s'agit réellement d'un dialecte local ou si les oiseaux voulaient simplement exprimer un message différent.

10. Jardinier ou sanglier : mêmes avantages

Le rouge-gorge est insectivore. En forêt, il se gave de spécimens qui s'envolent quand les sangliers et les chevreuils se déplacent. Il lui arrive aussi de se poster à la sortie des galeries de taupes pour inspecter tous les vers qui sortent des nouvelles taupinières. C'est aussi pour cette raison que le rouge-gorge ne quitte pas les jardiniers. Notre petit oiseau sait qu'il pourra trouver ses friandises préférées après le passage des râteaux, des bêches et des sécateurs.

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