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Comment les animaux communiquent-ils entre eux ?

Depuis toujours, l’homme communique pour assurer ses besoins primaires et son développement tant personnel que social, que ce soit à travers des peintures réalisées dans des grottes ou plus récemment à l’aide de smartphones. L’essor de nos moyens de communication a atteint un tel niveau ces dernières années que nous en oublions parfois d’autres formes de communication qui se trouvent sous nos yeux. Le chant des oiseaux ou l’aboiement de votre chien ne sont pour vous que des sons anodins ? Détrompez-vous, ils jouent en réalité un grand rôle dans la communication animale. Eh oui, les animaux utilisent aussi leurs propres techniques pour se faire comprendre et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont aussi diverses que le sont les espèces dans le monde animal. Vous êtes intrigués de savoir ce que se disent secrètement nos amis à deux, quatre ou huit pattes ? Alors c’est par ici que ça se passe !

La communication animale consiste en l’émission de signaux d’un individu à l'autre, ce qui permet à chacun de se faire reconnaître par ses semblables. Elle se manifeste chez bon nombre d’espèces et se base principalement sur leurs sens. Grâce à cela, ils réussissent à transmettre des alertes, des émotions, des messages de soumission, d’agressivité ou encore des signaux de maternité et de coopération. S’ils n’utilisent évidemment pas un langage au sens propre du terme, on dénombre néanmoins 4 grands types de communication animale.

La communication sonore

Elle est la plus remarquable de toutes : aboiements, miaulements, hennissements et  coassements font en effet partie de notre quotidien. L’origine des sons produits peut venir du frottement d'une partie du corps de l’animal sur une autre, d’un mouvement d'air sur ses cordes vocales ou du martèlement du sol. Certains déclenchent des rencontres individuelles ou une cohésion de groupe tandis que d’autres donnent lieu à une dispersion ou un éloignement.

Mais alors, pourquoi ne pouvons-nous entendre que certains de ces sons ? Tout simplement parce que l’homme ne peut percevoir que les fréquences comprises entre 20 et 20.000 Hz. Il nous est donc impossible d’entendre les infrasons (inférieurs à 20 Hz) émis par les rats ou encore les ultrasons (supérieurs à 20.000 Hz) diffusés par les sauterelles. 

Le chant des grillons se fait entendre de fin avril à fin juin. Il est créé grâce aux frottements de leurs ailes antérieures l’une contre l’autre. De cette manière, ils produisent toute une série de sons destinés à défendre leur territoire ou trouver une partenaire. La communication sonore se pratique aussi sous l’eau. Les dauphins en sont un très bon exemple car ils émettent à la fois des ultrasons pour se localiser ou chasser et des vocalisations audibles par l’homme pour communiquer. Ils font également claquer leur queue et leurs nageoires à la surface de l’eau produisant ainsi un son puissant pour attirer l’attention des autres dauphins aux alentours. Le chant des baleines, quant à lui, n’est pas produit à partir des mêmes organes ni pour les mêmes raisons d’une espèce à l’autre.

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Mais attention, ce mode de communication certes efficace pour sa portée et l’absence de toute rémanence, présente tout de même le risque d’avertir les prédateurs. Par conséquent, certaines mères chuchotent pour protéger leurs bébés

La communication visuelle

Le « m’as-tu-vu » existe aussi dans le monde animal mais pour des raisons moins prétentieuses que celles qui animent l’homme. En effet, la communication visuelle joue un rôle important dans les échanges animaliers. Elle se divise en deux catégories, celle des signaux morphologiques et celles des signaux visuels. La première concerne tout ce qui touche à la morphologie, à des motifs colorés, des réflexions de lumière sur des individus qui donnent des informations directes sur l’espèce, le sexe et l’état de réceptivité sexuelle. Les signaux visuels, quant à eux, sont traduits par des postures, des gestes rituels et des parades sexuelles dans le but de séduire, de défendre un territoire ou encore de prévenir d’un danger.

Prenons un exemple tout bête. Lorsque votre chien met ses oreilles en arrière et vous montre ses babines, vous comprenez facilement ses intentions sans pour autant « parler le chien ». Eh bien il s’agit déjà là d’un type de communication visuelle. Dans un genre plus étonnant, parlons d’un animal qui regagne petit à petit nos contrées, le loup. Celui-ci, pour témoigner de sa position de soumission et de vulnérabilité, baisse les oreilles et la tête, met sa queue entre ses jambes et roule parfois sur son dos. Dans le cas contraire, il a le regard fixe, se tient droit, les babines retroussées et garde ses poils, ses oreilles et sa tête dressés. En prenant un peu de hauteur, vous aurez sûrement l’occasion d’admirer les abeilles qui réalisent de drôles de danses. Si vous surprenez l’éclaireuse effectuant des mouvements circulaires, cela voudra alors signifier que la source de nectar se trouve à proximité de la colonie. En revanche, si son acrobatie marque des huit répétitifs, alors la source de nourriture se trouve à une distance plus élevée. En observant bien sa danse, toutes les abeilles sont informées de la distance et de la direction à suivre jusqu’à ce fameux lieu… Un vrai petit GPS ! Et enfin quoi de plus représentatif que les parades nuptiales pour illustrer ce type de communication. Les experts en la matière sont évidemment les oiseaux. Nos amis à plumes se prêtent volontiers à ce petit numéro composé de rituels en vue d'attirer un partenaire sexuel et de le convaincre à s’accoupler. Le tétras lyre en connaît d’ailleurs toutes les ficelles

En choisissant d’interagir de cette façon, les animaux s’assurent une transmission d’information rapide et abondante. Ils doivent toutefois veiller à ce que les conditions climatiques soient bonnes pour être garantis que le message soit bien compris.

La communication chimique

Il s’agit là du canal le plus répandu chez les animaux tant son apparition remonte à la nuit des temps. Par la sécrétion de phéromones - sortes de substances chimiques qui déclenchent des réactions entre individus de la même espèce -, les animaux peuvent s’envoyer une multitude de messages dont les sens diffèrent en fonction de la phéromone produite. Ainsi, il leur est à la fois possible de marquer leur territoire et de fournir des informations concernant leur identité, leur état sexuel, leur appartenance à un groupe social ou la présence d’une source de nourriture proche. Les insectes et les mammifères sont les espèces les plus friandes de ce genre de communication.

N’allez pas chercher trop loin, le meilleur exemple est celui de l’urine de vos chiens et chats. En faisant leurs besoins, ils trouvent un moyen de marquer leur territoire et de le repérer. Même scénario pour les pandas qui, en se dressant sur leurs pattes avant, la tête en bas, urinent le plus haut possible contre un arbre. Une coutume originale qui permet une meilleure dispersion dans l’air histoire d’éloigner les mâles concurrents. 

À nos pieds aussi il s’en passe des choses ! Les fourmis produisent un grand nombre de substances chimiques pour diverses raisons. Vous vous posez la question de savoir comment ces dernières trouvent toute la nourriture qu’elles transportent ? Eh bien les fourmis laissent toujours derrière elles une traînée de phéromones pour marquer leur chemin. Leurs copines n’ont donc plus qu’à suivre la trace du chemin pour retrouver la source de nourriture. Encore plus surprenant, la reine libère parfois des phéromones dites d’agrégation pour attirer les ouvrières qui forment alors une sorte de cour royale autour de la femelle reproductrice.

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La communication tactile

S’il nous est actuellement demandé de limiter nos contacts physiques et sociaux, il n’en est rien pour les animaux qui n’hésitent pas à se toucher pour communiquer. Pattes, becs, museaux, queues ou cornes font ici office de messagers. L’usage de la communication tactile intervient lors de la rencontre entre plusieurs animaux, de l’accouplement, de l’éducation, de conflits ou quand un jeune a besoin d’attention. Les parents et leur progéniture, les partenaires sexuels et les membres d’un même groupe social sont ceux qui y ont le plus recours.

Le loup, par exemple, lèche le museau du loup dominant pour lui montrer une totale soumission. Les araignées font vibrer la toile pour communiquer entre elles lorsqu’elles sont à des endroits différents sur celle-ci.

Le saviez-vous ?

Les animaux peuvent aussi être de vrais petits roublards ! Ils profitent en effet de leurs facultés de communication pour tromper les autres. Les drongos brillants, des oiseaux vivant en Afrique, savent imiter à la perfection le cri des suricates. Il ne leur suffit alors que d’émettre un cri de danger pour que les suricates filent se cacher, laissant tomber ce qu’ils étaient en train de manger. De quoi se faire un vrai festin sans devoir dépenser trop d’énergie.

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Maintenant que vous êtes de véritables experts en la matière, l’expression « être bavard comme une pie » risque de prendre tout son sens. Alors prêtez l’oreille à la nature qui vous environne, son chant ne pourra que vous séduire.

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