Aller au contenu principale
bijeneter.jpg

1 heure sans lumière pour notre nature

 Ce soir à 20h30, le monde entier éteindra les lumières pendant une heure pour souligner la vulnérabilité de la nature. L'Earth Hour, une initiative du WWF, est le moment idéal pour réfléchir aux conséquences des changements climatiques qui perturbent plus d'un écosystème depuis des décennies. Différents changements s'abattent sur la faune et la flore partout dans le monde et la biodiversité décline très rapidement. Mais comment s'en sort notre nature ?

Les changements climatiques qui se sont produits ces dernières années affectent fortement la biodiversité. De nouveaux animaux font leur arrivée, des espèces indigènes disparaissent, et certaines plantes souffrent du réchauffement de la Terre et ne parviennent plus à survivre au climat belge, un climat qui se rapproche sans cesse davantage du climat méditerranéen.

L'impact des changements climatiques sur la faune belge

Le réchauffement climatique pousse différents animaux à déplacer leur habitat vers le nord, par exemple le guêpier d'Europe, un oiseau coloré qui se reconnaît à son plumage exotique orné de vert, jaune, bleu et orange. Ce superbe oiseau mesure environ 28 cm de long et vit surtout dans les régions chaudes d'Europe méridionale. Mais depuis quelques années, le guêpier d'Europe niche parfois dans notre pays à cause du réchauffement climatique. Le 11 juin 2020, un spécimen a été observé en Flandre orientale. L'arrivée de nouveaux animaux dans nos contrées peut sembler être une bonne nouvelle, mais il s'agit au contraire d'un signe flagrant que les changements climatiques se produisent plus vite que nous ne l'aurions cru. L'aigrette garzette est également une nouvelle venue dans notre pays, mais est bien plus commune que le guêpier. Même si cet échassier apparaît fréquemment en Belgique, il est originaire d'Europe du Sud. Les hivers plus doux que nous connaissons depuis les années 90 attirent l'aigrette garzette, et notre oiseau hiberne parfois en Belgique. Si vous vous rendez dans le Zwin, il est fort probable que votre chemin croise celui d'une aigrette garzette, car une petite colonie s'y est établie. Les hivers doux sont aussi la raison pour laquelle la bouscarle de Cetti niche dans notre pays. Ce passereau est surtout présent au large de la mer Méditerranée, mais nos températures plus clémentes ont provoqué une forte augmentation de ses effectifs dans nos régions.

L'aigrette garzette se déplace dans l'eau les ailes déployées

En plus de ces oiseaux, la Belgique compte depuis quelques années d'autres espèces qui apparaissent normalement dans des régions chaudes : des araignées (l'argiope frelon ou argiope rayée, originaire du bassin méditerranéen), des moustiques (porteurs de maladies tropicales comme le virus du Nil occidental) et des libellules comme le crocothémis écarlate. En Wallonie, sept espèces de libellules méridionales ont été observées à la suite des étés chauds et secs.

 

Il existe également des espèces qui quittent nos régions, par exemple le cabillaud, l'aiglefin, le flétan ou la crevette grise. Ces espèces se dirigent toujours plus au nord à la recherche d'eau fraîche. Certaines espèces d'oiseaux comme le sizerin flammé et le pinson du Nord menacent de disparaître entièrement de Belgique à l'avenir à cause des températures plus chaudes durant leur saison de reproduction. Les changements climatiques représentent aussi une catastrophe pour les papillons. Les vagues de chaleur et les périodes de sécheresse prolongée sont néfastes pour la survie de certaines espèces. L'azuré des mouillères par exemple rencontre toujours plus de difficultés dans nos régions. A l'heure actuelle, ce papillon n'est trouvable qu'en Flandre et l'espèce est considérée comme « menacée ». Les périodes de sécheresse prolongée assèchent les prairies et rendent les conditions de vie de l'azuré des mouillères plus compliquées.

L'impact des changements climatiques sur la flore belge

Une étude du département Forêt, Nature et Paysage de la KU Leuven a révélé qu'environ trois pour cent de nos plantes indigènes sont menacées sur le long terme. Les températures sans cesse plus chaudes poussent davantage d'espèces à s'enfuir vers le nord. Ces températures élevées modifient les zones climatiques. Conséquence : le climat belge se rapproche sans cesse du climat méditerranéen. Mais quelles plantes éprouvent des difficultés pour survivre sur le sol belge ? Principalement les espèces déjà menacées ou rares. Un bon exemple est l'orchis grenouille, ou Coeloglossum viride. Cette orchidée rare pousse surtout dans les régions froides et tempérées et va peut-être perdre la totalité de son habitat en Flandre d'ici 2100 à cause du réchauffement climatique. De plus, la canneberge à gros fruits, la fougère du hêtre et la Puccinellia capillaris semblent se diriger dans la même direction. Les espèces essentielles des biotopes fragiles vont disparaître, ce qui représenterait un sérieux problème. La disparition de différents végétaux uniformiserait la flore et réduirait la biodiversité.

Pourquoi la biodiversité est-elle si importante ?

Même si les changements climatiques menacent une partie de la biodiversité – soit le nombre de plantes et d'animaux – en Belgique, c'est précisément cette biodiversité qui joue un rôle crucial dans le ralentissement du réchauffement climatique. Ironique, n'est-ce pas ? Ce sont par exemple les écosystèmes marins et terrestres (par ex. : les forêts) qui absorbent le CO2. La biodiversité est en plus synonyme de biens et de services primordiaux pour satisfaire aux besoins de notre société. Des produits tels que la nourriture (légumes, poissons, bétail...), les fibres (papier, textile...), l'eau, les matériaux de construction... peuvent exister grâce à la biodiversité. D'un autre côté, la biodiversité est essentielle pour nous aider à nous adapter aux conséquences des changements climatiques. Les espaces verts améliorent ainsi la qualité de l'air des villes et les zones humides protègent des inondations.

D'ici la fin du 21e siècle, le réchauffement de la Terre sera la cause principale du déclin de notre biodiversité. D'autres causes comme l'agriculture, la pêche, l'exploitation des forêts, le développement urbain, les transports, le tourisme et l'énergie participeront également à ce recul. Ces activités encouragent l'arrivée d'espèces exogènes invasives qui menacent nos espèces indigènes, mais aussi la pollution, la destruction et la fragmentation des habitats... Le déclin de la biodiversité est donc principalement dû aux activités humaines, car le réchauffement climatique est également de notre fait.

Éteindre les lumières pendant une heure est le moins que l'on puisse faire. L'Earth Hour est l'occasion d'attirer l'attention sur la valeur de la nature et de signer la pétition « Nos voix pour la planète ». En donnant votre voix au WWF, montrez aux dirigeants l'importance de la nature et faites-leur comprendre qu'ils ne doivent pas prendre leurs décisions au dépens de notre nature. La restauration de la nature est essentielle et commence par l'Homme.

En savoir plus


Articles liés