Aller au contenu principale
Rollin Verlinde en action
Rollin Verlinde en action

En images : à travers l’objectif des photographes Vilda

Il n’existe aucun sujet qui nous inspire, intrigue et impressionne davantage que notre nature. Tout photographe qui se respecte sera d’accord. Nos amis de Vilda ont franchi vallées et montagnes, bravé le vent et la pluie pour mettre notre nature en images avec patience. Et vous pouvez – que dis-je : vous devez ! – voir le résultat de leur travail. Nous avons demandé à cinq photographes Vilda de nous raconter leur moment photographique le plus mémorable. Lisez notre article et profitez !

Un azuré de la sanguisorbe sur une grande pimprenelle

Jeroen Mentens : « Normalement, je commence à photographier les papillons une heure avant le lever du soleil. Ils sont alors encore immobiles et je peux tranquillement chercher la bonne composition pour ma photo. Avec un peu de chance, le vent est absent et bingo ! Dès que le soleil est là, c’est tout de suite plus difficile. Les papillons commencent à se tourner en direction du soleil.

Certains ouvrent leurs ailes pour se réchauffer et s’envolent beaucoup trop rapidement. Parfois – mais c’est rare – certains sont un peu particuliers et restent en plein soleil comme s’il faisait encore nuit. Ce papillon était un de ces individus. Il est resté immobile plus de 2h30 après ma première photo. Génial ! Mais il refusait obstinément d’ouvrir ses ailes. Frustrant ! Après plus de 3h à attendre, je voyais trouble à cause de la faim et j’ai donc décidé d’abandonner. Peu de gens s'imaginent que la photographie de papillons consiste parfois à attendre que quelque chose bouge. »

Azuré de la sanguisorbe sur une grande pimprenelle
Jeroen Mentens
Azuré de la sanguisorbe sur une grande pimprenelle

Des ferrobactéries colorées

Stijn Smits : « Quand je suis à l’extérieur, je recherche souvent des motifs abstraits dans la nature. Les jolies couleurs et les beaux motifs attirent tout de suite mon attention. L’eau de source qui jaillit contient toutes sortes de minéraux tels que du calcium ou du fer qui s’oxydent quand ils entrent en contact avec l’oxygène à la surface. Ils créent ainsi une sorte de membrane fine et colorée sur l’eau.

Pour cette photo, j’ai utilisé un objectif macro. Pour éviter que mon reflet soit visible, je n’ai pas pu prendre la photo directement du dessus. L’inconvénient, c’est qu’il est difficile d’obtenir une image tout à fait nette. Cette photo est donc un assemblage de plusieurs images, c’est ce qu’on appelle un focus stacking. En utilisant ce procédé, on déplace petit à petit le point focal de chaque photo. Pour cela, j’ai employé un rail macro sur un trépied. J’ai ensuite assemblé les photos via un logiciel afin d’obtenir un ensemble et j’ai adapté les contrastes pour que les couleurs explosent. Le résultat donne une photo joyeuse qui me fait penser à des confettis ! »

Ferrobactéries sur l'eau prises avec un Nikon Z6II + Laowa 100mm Macro F/2.8 1/20Sec iso320 (stack de 30 images)
Stijn Smits
Ferrobactéries sur l'eau prises avec un Nikon Z6II + Laowa 100mm Macro F/2.8 1/20Sec iso320 (stack de 30 images)

Un minioptère de Schreibers en pleine action

Rollin Verlinde : « J’ai commencé la photographie nature à l’âge de 12 ans pour avoir des souvenirs de ce que j’observais. Mes photos étaient affreuses. Je voyais de superbes photos dans des magazines, mais je ne comprenais pas comment les autres étaient capables d’obtenir d’aussi beaux résultats. Ce n’est que des années plus tard, quand j’ai pu suivre un très bon photographe pendant un moment, que j’ai compris que le problème ne venait pas de mon matériel mais de mon manque de persévérance et de connaissance de la nature. Il m’a appris comment attendre le bon moment, que la lumière du soir était plus belle que dans l’après-midi et que mieux valait prendre le temps de faire une seule belle photo que 100 mauvaises. J’adore par-dessus tous les défis photographiques techniques. J’essaie de mettre en lumière les éléments microscopiques, les animaux qui volent dans la nuit ou ceux qui vivent dans les profondeurs de l’océan ou dans les grottes, ceux que l’on ne voit pas dans d’autres circonstances. Les puces d’eau, les chauves-souris, les limaces de mer, les méduses et autres bestioles étranges mais fascinantes ont aussi droit à leurs belles photos. Et ces photos sont surtout l’excuse parfaite pour se promener dans la nature.

Voici un exemple d’une photo très difficile représentant un animal fantastique : une chauve-souris. Les chauves-souris volent la nuit, presqu’invisibles quand elles chassent les moustiques. Elles battent des ailes entre 10 et 20 fois par seconde, et cette espèce en particulier atteint la vitesse de 50 km/h. Pas mal pour un animal qui pèse le poids de deux morceaux de sucre ! Pour cette photo, j’ai utilisé des rayons infrarouges invisibles afin de photographier l’animal comme s’il traversait un rayon. Il faut pour cela s’y connaître un peu en technique mais aussi savoir exactement où la chauve-souris va passer. En réalité, cette image est plus petite qu’une feuille A4. On ne parvient à capturer les mouvements des ailes qu’en choisissant parfaitement la longueur du temps de flash. La recherche technique, l’attente qui dure toute la nuit et l’explosion de joie qui vous envahit quand l’image apparait sur l’écran de votre appareil justifient tous ces défis. »

Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii)
Rollin Verlinde
Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii)

Des têtards dans la Lieve

Bert Willaert : « Comme j’adore les amphibiens, j’essaie de mettre ces animaux fascinants en images selon différentes perspectives. Les têtards n’y échappent pas. Pour photographier ces animaux, les circonstances doivent être idéales : l’eau doit être suffisamment claire (et par expérience, je sais que les choses peuvent vite changer dans nos contrées), le soleil doit briller et les larves doivent être dans la bonne phase de développement. Quand j’ai découvert cet endroit, tout était surtout une question de préparation pour pouvoir capturer l’image au bon moment. Quand vous mettez la tête sous l’eau, vous entrez dans un monde tout à fait différent, notamment car la majorité du bruit extérieur est étouffé. C’est très reposant ! Tout l’art de la chose consiste à bouger le moins possible, surtout dans les eaux peu profondes comme ici car le moindre mouvement fait tourbillonner des résidus et il devient vite impossible de prendre une bonne photo. Si vous réussissez et que les têtards viennent nager autour de vous alors que les rayons du soleil traversent la couche supérieure de l’eau, l’ensemble crée une atmosphère magique dans laquelle je pourrais rester pendant des heures. Mais dans la plupart des cas, la température de l’eau en décide autrement. Pendant ces moments magiques, je me sens chanceux de pouvoir observer cette scène depuis le premier rang. Je suis ensuite heureux de partager ces images avec un public plus large en sachant que de nombreuses personnes ont essayé mais que peu d’entre elles pourront admirer cette scène depuis la même perspective. »

Têtards de crapaud commun
Bert Willaert
Têtards de crapaud commun

Paysages de la vallée de l’Escaut

Yves Adams : « La vallée de l’Escaut a une grande force d’attraction sur moi. Quand j’étais jeune, je faisais du vélo le long de l’Escaut armé de jumelles et d’un appareil photo et je cherchais les oiseaux. Cela fait plus de dix ans que je suis des projets d’aménagement de la nature pour le gouvernement et que je les mets en images. J’adore la photographie de paysages et je trouve toujours un endroit où la lumière est superbe dans la vallée de l’Escaut. Pour cela, je dois toujours me lever très tôt. »

Brume matinale à Tielrode
Yves Adams
Brume matinale à Tielrode

En savoir plus


Articles liés