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Les animaux aiment-ils aussi le sucre ?

Dès le plus jeune âge, nos papilles sont émoustillées par ce goût : tout ce qui sucré est délicieux. Le sucré est l’une des cinq saveurs principales que nous, les humains, pouvons goûter. Notre amour pour le sucre existe depuis la nuit des temps. Les animaux partagent-ils la même passion pour cette saveur ? Découvrez ce que ressentent les animaux et les amateurs de sucreries.

Notre inclination pour le sucre est ancrée en nous depuis toujours. Au tout début de l’humanité, la nourriture se faisait rare ; quand les premiers hominidés trouvaient des calories ou de la nourriture sucrée à se mettre sous la dent, leur cerveau leur transmettait le message suivant : « Mange autant que tu le peux ! » Dattes, raisins et figues remplaçaient les bonbons, à l’époque. Nos envies de sucre sont le résultat d’un processus d’évolution naturel. Vous saurez maintenant pourquoi quand vous pillerez votre frigo la prochaine fois ;-)

Il existe également des animaux naturellement attirés par le sucre. Le saviez-vous ?

1. Les abeilles font des réserves hivernales de sucre

Le régime des abeilles est simple : elles ne consomment que du nectar, du miel, du pollen et de l’eau. Abeilles et bourdons recherchent le nectar des fleurs et des arbres. Vous ne devez donc pas avoir peur des abeilles qui rôdent autour de votre table, contrairement aux guêpes, avides de limonade. L’échange entre pollinisateurs et fleurs se fait sur le principe du gagnant-gagnant : les fleurs fournissent de la nourriture aux abeilles, et les abeilles participent à la fécondation des plantes. Chaque fois qu’elles récoltent du nectar sur une fleur, elles emportent avec elles du pollen et le déposent sur la fleur suivante. Les abeilles reprennent le nectar jusqu’à leur nid et le stockent dans les alvéoles de la ruche.

Le nectar est un genre d’eau sucrée et contient environ 20 % de sucres, mais ce n’est pas assez pour nos insectes. Pour rendre le nectar encore plus sucré, elles ajoutent des enzymes et créent ainsi des sucres sains. S’ensuit un processus ingénieux pour évaporer le nectar : les abeilles battent des ailes pour réduire le nectar à l’état de miel. Et on peut dire que les abeilles sont de réelles fans de sucre : le miel contient 80 % de sucres (naturels) !

Abeilles et une alvéole refermée

Les abeilles recouvrent finalement le miel dans les alvéoles avec une couche de cire. Elles peuvent ainsi conserver leurs réserves de miel pendant tout l’hiver et se rabattre dessus quand elles ne trouvent plus de fleurs.

Les abeilles ramènent la majorité du pollen rassemblé à la ruche. Le pollen contient des protéines essentielles et des vitamines. Tout comme le miel, le pollen est conservé dans les alvéoles et entrera dans les réserves hivernales pour la ruche.

2. Les pucerons apportent du miellat aux fourmis

Si vous renversez quelque chose de sucré sur votre terrasse, vous remarquerez probablement rapidement une troupe de fourmis se précipiter. Ces dernières sont de vraies amatrices de sucre, surtout de miellat. Ce liquide sucré leur apporte de l’énergie. Contrairement au nectar, le miellat n’existe pas tel quel dans la nature : il est formé par les excréments des pucerons. Ceux-ci récoltent la sève des plantes pour se nourrir mais se débarrassent de l’excédent de sucre. Les gouttes de miellat provenant de leur abdomen représentent la boisson favorite des fourmis. Elles ont donc tout intérêt à aider les pucerons, leurs fournisseurs de miellat. Elles stimulent ces petits insectes avec leurs antennes et lèchent les gouttes sucrées, un peu comme si elles trayaient les pucerons. Voyez par vous-même :

https://www.notrenature.be/article/les-fourmis-et-leur-troupeau-de-pucerons

Fourmis et pucerons

3. Les blaireaux et leurs envies de fruits

Les blaireaux sont de vrais goinfres et dévorent tout ce qu’ils trouvent. 90 % de leur régime est constitué de vers de terre qu’ils dénichent dans les champs et les prairies humides. Pendant les étés secs et chauds, les vers rampent dans les profondeurs de la terre ; quand on sait qu'un blaireau a besoin chaque jour de 400 à 600 g de nourriture, il faut bien que le pauvre calme son estomac même dans ces conditions. Il se rabat alors sur les fruits tombés par terre et les baies. Son menu se compose alors de tout ce qu'il peut cueillir : cerises sucrées, prunes, pommes, poires et autres fruits tombés des arbres ne feront pas long feu.

Parfois, les blaireaux travaillent un peu plus dur pour récolter leur nourriture. Ils déterrent alors les nids d'abeilles ou de bourdons pour se délecter de leurs larves et miel. Le ratel, un animal exogène proche du blaireau, est connu pour procéder de la sorte.

Les animaux ont-ils le même sens du goût que nous ?

Si de nombreux animaux ont un faible pour le sucre, toutes les espèces ne le goûtent pas exactement comme nous. Au cours de leur évolution, les animaux ont appris à déterminer grâce à leur goût si un aliment était consommable ou non. S'il est délicieux, c'est qu'il est comestible, mais un mauvais goût trahit la présence potentielle de substances dangereuses. Les herbivores ont développé des papilles très sensibles qui leur permettent de repérer le poison dans les végétaux. Un autre exemple : les félins ont depuis longtemps perdu l'attrait pour le sucre. Ces carnivores convaincus n'ont pas besoin de sucre pour survivre. Même s'ils avaient davantage de papilles, ils ne seraient pas capables de goûter les saveurs sucrées. En revanche, ils reconnaissent l'amertume et évitent ainsi la viande rance.

Papilles gustatives

Certains animaux ont donc plus de papilles que d'autres. Les oiseaux ont par exemple très peu de papilles. Pour vous donner une idée : les êtres humains ont environ 10 000 papilles gustatives alors qu'une poule n'en possède que 30 ! Les chats les suivent (relativement) de près, avec 500. Inversement, certains animaux ont énormément de papilles. Les porcs en possèdent 14 000 et les vaches en ont même 25 000. Le véritable gagnant est sans aucun doute le silure glane. Son corps entier est recouvert de milliers de papilles. Ces dernières sont essentielles, car le silure chasse en eaux troubles et sa vue est donc limitée ; grâce à son sens du goût ultra développé, il parvient tout de même à trouver des proies correctes.

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