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Les feux d'artifice, à quel coût ?

À l’approche de cette période de fêtes qui s’annonce particulière cette année, l’idée de voir scintiller notre voute céleste de mille étoiles filantes, chandelles et autres bouquets colorés, nous fait toujours rêver. Chaque année, à la même époque, nous épions le ciel, installés dans le jardin ou assis sur le rebord de notre fenêtre, dans l’attente de ce sublime spectacle. À la féérie momentanée procurée par les feux d’artifice s’opposent malheureusement des dégâts considérables sur notre environnement et sur notre faune sauvage. Mais la nature doit-elle payer le lourd tribut de nos petits plaisirs ? 

Il faut savoir qu’un feu d’artifice ne peut s’envoler dans les airs et y exploser qu’avec un processus bien particulier. Sa principale composante est la poudre noire. Essentiellement constituée de charbon, de soufre et de nitrate de potassium, elle libère de grandes quantités de gaz chauds qui seront à l’origine de l’envol puis de l’explosion du feu d’artifice. Tout ceci sans oublier les substances métalliques qui confèrent au feu d’artifice ses jolies couleurs et son spectacle grandiose mais qui, hélas, n’est pas sans conséquence. 

Un air saturé de particules fines

En explosant, les substances métalliques offrent à nos yeux une ribambelle de couleurs plus belles les unes que les autres qui masquent cependant une réaction simultanée à cette explosion. En effet, des millions de particules fines sont libérées dans l’atmosphère sans que personne ne s’en aperçoive. La pollution de l’air augmente donc considérablement et vient même rivaliser avec les pics de pollution liés à la circulation routière. Prenons l’exemple de l’Allemagne où il est estimé que 5000 tonnes de ces particules sont émises le soir du Nouvel An, produisant des nuages de pollution qui subsistent plusieurs semaines. Au-delà des conséquences directes qu’elles peuvent avoir sur notre physique : affections respiratoires ou problèmes cardiaques, elles font également souffrir notre planète car les résidus de ces particules - parmi d’autres poussières polluantes - finissent par retomber dans nos rivières et sur nos sols. Ces substances peuvent ainsi déséquilibrer l’entièreté d’une biodiversité locale par la contamination des poissons, des insectes et finalement des oiseaux. Les plans d’eau proches des grandes zones de tir de feux d’artifice en pâtissent davantage et la qualité de leurs eaux s’en ressent.

Une augmentation considérable du taux de CO2

Lorsque le feu d’artifice prend de la hauteur et se consume, sa poudre noire dégage une certaine quantité de CO2. Des études ont évalué à 480 grammes le CO2 rejeté par kilo de poudre noire. Pour en comprendre l’importance, il suffit de traverser l’Atlantique. Aux États-Unis, TreeHugger affirme que l’ensemble des feux d’artifice tirés chaque année émettent 60.000 tonnes de CO2, soit la consommation de 12.000 voitures en un an. Une moyenne non négligeable vous en conviendrez !
Les déchets de cartons, de papiers et de plastiques restent la forme la plus visible du problème. Lors des grands événements, les feux d’artifice sont bien souvent tirés au-dessus des plans d’eau et après l’explosion, le corps de la bombe, les obus et les emballages y retombent inéluctablement. Si certaines villes font appel à des plongeurs pour ramasser les déchets, ce n’est malheureusement pas le cas partout.

Des nuits redoutées par les animaux

La pollution existe sous toutes les formes. Le soir du Nouvel An, la plus dangereuse pour notre faune sauvage est incontestablement la pollution sonore. Explosions, bruits, fracas sont souvent à l’origine de mouvements de panique et même parfois de blessures chez les animaux. Chaque année, ce sont des milliers d’oiseaux qui sont impactés et qui quittent précipitamment leurs nids, entraînant collisions importantes et abandons. La survie des adultes et des nouveau-nés est donc menacée.Nous vous proposions d’ailleurs une carte illustrant cet important déploiement le soir de la Saint-Sylvestre. Même constat chez les animaux domestiques et les chevaux qui, affolés par le bruit, prennent la fuite ou succombent au stress.

Une voie sans issue ?

Alors que la Flandre et Bruxelles ont interdit le libre usage des feux d’artifice, le sud du pays connaît pour sa part des règles qui varient selon les communes mais qui sont généralement plus souples. Il est donc important que chacun agisse en connaissance de cause. Faut-il pour autant bannir ces moments de joie à tout jamais ? Pas nécessairement. En effet, grâce à de nouvelles alternatives qui, loin d’être parfaites, ont le mérite de se montrer prometteuses même si le choix de s’abstenir reste encore la meilleure option ! Certaines ont par exemple fait le choix du bien-être animal en développant des feux d’artifice à bruit contenu. Excepté celui du lancement qui ne peut être empêché, l’intensité sonore est considérablement réduite pour le plus grand bonheur de nos animaux. D’autres se sont davantage intéressées à réduire l’impact environnemental des feux d’artifice en renonçant à certaines composantes trop polluantes pour une propulsion à air comprimé. Enfin, si la perspective d’une amélioration vous intéresse, la substitution des feux d’artifice par des spectacles de sons et lumières vous enchantera ! Loin des bruits, du vacarme et des explosions, ces lumières vous promettent un show tout aussi flamboyant.

Amis de la nature et adeptes des feux d'artifice, puisque l'un n'empêche pas l'autre, réjouissez-vous ! À l’heure des remises en question environnementales, les innovations ne cessent de se multiplier pour vous permettre de profiter des joies et de la féerie des illuminations de fin d’année plus respectueusement. À bon lecteur…

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