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Les oiseaux peuvent-ils bâiller ?

Lundi matin. Nous reprenons le rythme de la semaine à contrecœur et luttons derrière nos bureaux contre les bâillements, conséquences d'un week-end trop festif. Sofia, l'une des fans de Notre Nature, a déjà remarqué qu'il arrivait aussi aux oiseaux de bâiller à s'en décrocher la mâchoire. Ce comportement trahit-il leur ennui, leur fatigue ou autre chose ?

Les bâillements sont mystérieux. Une explication fréquente veut que nous bâillions pour emmagasiner davantage d'oxygène. Lorsque nous sommes fatigués ou que nous nous ennuyons, nous respirons plus lentement et accumulons donc moins d'oxygène et plus de CO2 dans notre sang. Notre cerveau est conscient de cette pénurie et réagit à l'aide d'un réflexe automatique : en nous faisant prendre une grande goulée d'oxygène. Cela semble plausible, mais jusqu'à présent, cette explication n'a pas été prouvée de manière convaincante.

Un cerveau plus grand, des bâillements plus longs

Oui, les animaux peuvent aussi bâiller ! Vous avez certainement déjà observé ce comportement chez vos animaux de compagnie, comme les chiens ou les chats, mais il est plus rare d'apercevoir un oiseau au bec grand ouvert. Et pourtant, cela arrive. Les bâillements des oiseaux sont bien plus courts que ceux des êtres humains ou des mammifères. Si une personne lambda bâille pendant environ six secondes, les oiseaux bâillent en moyenne 1,46 seconde. Les pigeons bâilleraient même moins d'une seconde. Selon une étude réalisée en 2021, cette différence est due à la taille du cerveau et au nombre de neurones. Plus le cerveau est grand et héberge une forte activité neuronale, plus sa température est élevée et plus il a besoin d'être refroidi. En aspirant de l'air frais par le biais de bâillements, nous faisons redescendre la température de notre cerveau. Plus qu'une manière d'accumuler davantage d'oxygène, les bâillements ont donc une fonction thermorégulatrice.

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Comme la plupart des oiseaux possèdent une petite tête et donc un cerveau de taille réduite, ils doivent bâiller moins longtemps que la plupart des mammifères pour diminuer la température de leur cerveau. Pourtant, la différence de longueur entre les bâillements des oiseaux et des mammifères de même masse corporelle et au cerveau de la même taille est tout aussi perceptible. Cette différence viendrait du fait que la température du sang des oiseaux est plus basse de 2 °C, ce qui explique donc qu'un oiseau doive bâiller moins longtemps qu'un mammifère pour obtenir le même effet. Les conclusions de l'étude où 1291 bâillements ont été analysés et comparés parmi 101 espèces (55 mammifères et 46 oiseaux) renforcent cette hypothèse. La taille du bec aurait également une influence sur la longueur des bâillements : plus le bec est grand, plus la perte de chaleur est importante pendant cette action.

Des bâillements par empathie

Saviez-vous que les bâillements étaient également contagieux chez les animaux ? Jusqu'à récemment, nous n'avions des preuves de cette théorie que chez certains mammifères, mais des expériences menées sur des perruches ondulées montrent que certains oiseaux sont tout aussi incapables de se retenir quand leurs congénères ouvrent leur bec. L'imitation de ce comportement serait-il un signe d'empathie ? Si c'est le cas, ces conclusions sont précieuses pour l'étude du comportement social des non-mammifères.

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