Aller au contenu principale
Blatte sylvestre
Blatte sylvestre

N’ayez plus le cafard !

Ces insectes ont beau ne pas être si grands, ils dégoûtent autant qu’ils fascinent. Pourtant, chaque chose a une place qui lui est propre dans la nature – y compris les cafards, bien plus utiles qu’il n’y paraît.

Aussi appelés blattes ou cancrelats, les cafards n’ont pas bonne réputation, à tel point que leur nom est également synonyme d’individu hypocrite ou de phase de déprime. Il en existe environ 6 000 espèces à travers le monde, et leurs ancêtres sont présents depuis plus de 350 millions d’années. Autant dire qu’ils ont eu le temps d’évoluer depuis lors ! Si nos cafards sont assez petits, certains de leurs cousins peuvent mesurer jusqu’à 9 cm. Considérés comme sales à cause de leur régime alimentaire constitué de déchets, ils font en réalité partie des animaux à l’hygiène la plus scrupuleuse. Ils nettoient en effet leurs antennes plusieurs fois par jour. Une étude américaine publiée en 2013 prouve que les cafards se servent de leurs antennes pour se repérer dans leur environnement, à l’instar des coléoptères. Ils les débarrassent donc régulièrement de leur excès d’hydrocarbures cuticulaires (des lipides qui les protègent) et des substances étrangères qui, en trop grand nombre, perturbent leur odorat.

Leur capacité à survivre à tout est impressionnante : saviez-vous que les cafards pouvaient subsister près de 45 jours sans se nourrir et résister à des températures comprises entre -5 et 50 °C ? De plus, de nombreux spécimens ont acquis une certaine résistance aux insecticides chimiques utilisés contre eux et peuvent même survivre aux radiations et à la décapitation pendant plusieurs semaines. Le sang coagule très rapidement dans la zone du cou à cause de l’absence de pression artérielle, ce qui empêche l’hémorragie qui tue directement tout individu sans tête. Ils finiront par mourir de faim, mais cela peut prendre un mois. Autre élément qui les rend increvables : ils sont capables de tout digérer, des aliments avariés au bois. Ils se reproduisent en plus très rapidement ; les femelles pondent des œufs sous forme de poches appelées « oothèques ». Chacune peut contenir de 12 à 25 œufs, et selon les espèces, elles peuvent pondre entre 3 et 15 poches.

Blatte germanique sur un spéculoos
Blatte germanique sur un spéculoos

Même si ces éléments semblent jouer contre eux, les cafards ont une réelle utilité dans la nature. Comme ils mangent de tout, ils débarrassent notre environnement de ses déchets. Mieux : ils les fragmentent en plus petits morceaux afin que ceux-ci puissent être digérés par des organismes minuscules. Ils participent ainsi à la fertilisation du sol et des plantes. Ils représentent en plus une source de nourriture quasi inépuisable pour les insectivores, comme les mille-pattes, les araignées ou certaines guêpes. Récemment, des cafards ont été équipés de caméras afin de retrouver les personnes disparues dans les décombres lors des tremblements de terre. Ces cyborgs portent un minuscule sac à dos relié à leurs antennes, qui permet de contrôler leurs mouvements. Les cafards seraient-ils nos futurs sauveurs ?

En savoir plus


Articles liés