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N'utilisez plus le terme « survie » pour désigner le « bushcraft » !

Toutes les fans de Koh-Lanta en ont déjà rêvé : survivre uniquement avec ce que la nature peut nous offrir. Imaginez-vous sur une île déserte ou seul.e survivant.e d'un crash aérien dans la brousse : combien d'entre nous seraient capables de se sortir d'une telle situation ? Et le bushcraft va même encore plus loin : si la « survie » vise avant tout à rejoindre la civilisation le plus rapidement possible, le bushcraft tente de vivre en harmonie avec la nature. La survie fait donc place au slow living, et la privation devient un plaisir...

Le week-end dernier, 700 adeptes du bushcraft se sont réunis à Sint-Joris-Weert pour passer de la parole à l'acte. Pourquoi un tel rassemblement ? Natuurpunt organisait la dixième édition de son Grand week-end du Bushcraft en collaboration avec Bushcraft BelgiumLes participants venaient de tous les horizons : jeunes et moins jeunes, nouveaux venus et bushcrafters expérimentés. L'objectif ? Être ensemble, se rapprocher de la nature et partager ses expériences.

Chacun a quelque chose à partager

Pieter Blondé de Natuurpunt est l'un des organisateurs du Grand week-end du Bushcraft et souligne l'importance de ce mouvement : « Je suis convaincu que tout le monde a vécu des expériences utiles à partager, c'est pourquoi nous invitons chaque participant à animer une « séance », même les enfants. Pas besoin d'être un expert, vous pouvez aussi construire un abri avec d'autres bushcrafters et tirer des leçons de vos erreurs. On apprend généralement plus en faisant les choses soi-même qu'en les recevant toutes prêtes. Ici, les adultes peuvent par exemple apprendre à faire des nœuds grâce à un scout de 10 ans car tout le monde n'a pas eu l'occasion de faire partie d'un mouvement de jeunesse. »

A gauche : un four en argile fait main, à droite : une besace sami
A gauche : un four en argile fait main, à droite : une besace sami

Créer avec des matériaux naturels

Le week-end du bushcraft ne se focalise pas tellement sur la survie pure, mais surtout sur l'apprentissage d'anciennes formes d'artisanat qui emploient des matériaux naturels. Les seuls objets dont dispose un bushcrafter averti sont une scie ou une hache et un couteau aiguisé. La rédaction de Notre Nature s'est rendue aux master class organisées jeudi et vendredi, durant lesquelles les participants se sont plongés dans tous les aspects du bushcraft : faire du feu, préparer à manger et fabriquer des outils.

Quelques participants découpent des morceaux de cuir et des peaux de poisson en papotant, assis sur des peaux de mouton autour d'un bon feu, le tout sous une tonnelle. Ils apprennent à confectionner une besace Sami sur mesure : il s'agit d'une bourse très pratique pour conserver les aliments de base comme la farine ou le riz. Chacun assemble les morceaux de manière assidue afin d'obtenir un sac nomade qui prend peu de place une fois vide. Il est rapidement très clair que le bushcraft est avant tout une occupation de pleine conscience : nous vivons dans une société où tout va toujours plus vite, alors que le bushcraft vise à se poser un peu plus longtemps et à se concentrer sur le moment présent. Une véritable bouffée d'air ! Ce n'est pas ici le résultat qui importe, mais le processus.

Nous faisons la connaissance d'autres bushcrafters qui, sur les conseils avisés des autres participants, s'essaient à des activités qui relèvent de l'utopie pour beaucoup d'entre nous : tailler un bloc de bois en forme de tasse, faire du feu à l'aide d'un archet, cuisiner des ingrédients cueillis dans la nature et fabriquer une pelle à pizza en bois à la main. Cette dernière activité tombe à point, car un peu plus loin, d'autres participants mélangent de l'argile avec de la paille et de l'eau pour en faire un four à pizza. 

Le bushcraft est un échange

Évidemment, la présence de 700 participants enthousiastes a un impact sur la nature locale, mais tout se déroule en suivant les valeurs du bushcraft. « Nous appliquons quelques principes essentiels à chaque activité que nous organisons et nous nous y tenons absolument », souligne Pieter.  « Le but est de ne laisser aucune trace : nous ne faisons du feu que dans les emplacements prévus à cet effet et rangeons tout comme nous l'avons trouvé. »

« De plus, le bushcraft vise aussi à échanger avec la nature et à l'améliorer. Cette année, nous avons par exemple éradiqué les cerisiers tardifs, une espèce invasive. C'est le moment idéal pour apprendre aux enfants à se débrouiller avec une scie. Si nous surveillons l'usage de l'outil, ce n'est absolument pas dangereux. Nous constatons même que les enfants se débrouillent mieux que les adultes, car ces derniers pensent souvent qu'ils ''sont capables de s'en sortir facilement'' alors que les plus jeunes écoutent plus attentivement les consignes de sécurité. » N'y a-t-il jamais d'accidents ? « Cela peut arriver, mais nous préférons avoir un incident bénin de temps à autre impliquant une personne bien informée qu'un accident grave où les personnes ne savent absolument pas ce qu'elles doivent faire. »

Envie de vous essayer au bushcraft ?

Envie de vous essayer au bushcraft ?

Alors n'attendez le prochain week-end du bushcraft qui aura lieu du 7 au 9 octobre 2022. Bushcraft Belgium et Natuurpunt organisent des activités à différents endroits, dont vous retrouverez l'agenda ici. Vous pouvez également devenir membre de leur groupe Facebook pour être au courant de leurs événements à venir. Côté wallon, il existe également des stages réalisés par Forest Event.

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