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Test de grossesse : négatif ! Et pourtant...

Au sein de notre nature, cette phrase a du sens : de nombreux mammifères s'accouplent en été ou en automne alors que l'embryon ne commence à grandir dans leur utérus que quelques mois plus tard. Comment est-ce possible ? Pourquoi ce délai ? Vous saurez tout en lisant cet article !

Les chevreuils en dormance

Les chevreuils commencent déjà à faire la cour au milieu de l'été, mais ne donneront naissance à leurs petits qu'un an plus tard, au mois de mai. La gestation ne dure pourtant que 5 mois et demi. Plus exactement, ce délai est le temps nécessaire pour que l'embryon se développe en un faon viable. Selon la logique mathématique, cela signifierait que le petit devrait naître au milieu de l'hiver, mais les chevreuils ont trouvé une solution à ce problème. Trouver de quoi se nourrir est déjà assez difficile pendant la saison froide, ne parlons même pas d'allaiter deux ou trois petits !

Après la fécondation, l'ovule se divise plusieurs fois et se met en pause. Ensuite, rien ne se passe pendant l'été et une bonne partie de l'automne ; on dit que les cellules sont en « diapause » ou en « dormance ». La femelle ne relance son organisme qu'à la mi-décembre, à la suite de quoi l'embryon va se loger dans l'utérus. Le développement peut enfin commencer ! Le faon naîtra ainsi en mai. Un timing parfait, car en cette saison, il y de la nourriture à foison ! 

Le rut consomme beaucoup d'énergie

Pourquoi le cycle des chevreuils est-il si complexe ? Pourquoi ne commencent-ils pas simplement leurs rituels amoureux plus tard, comme les autres cervidés ? Comme souvent dans la nature, la logique est la même : il s'agit d'économiser son énergie. Le rut est très énergivore et les chevreuils ne disposent d'assez de nourriture pour recharger leurs batteries qu'en été. Leur système digestif fonctionne très différemment de celui des autres cervidés : incapable d'assimiler la cellulose (le comble pour des herbivores !), il doit se concentrer sur les protéines présentes dans les branches et les feuilles. Si les chevreuils mangent en abondance en été, l'hiver, leur graisse fond comme neige au soleil. Heureusement pour eux, leur descendance est déjà assurée !

Les mustélidés connaissent aussi ce tour de passe-passe

Les chevreuils ont beau être l'exception dans la famille des cervidés, ils ne sont pas les seuls animaux à recourir à ce truc. Pour les mustélidés comme le blaireau, la martre et l'hermine, allonger la durée de la gestation est tout à fait normal. Ils vont même plus loin : l'embryon ne commencera son développement que 8 à 9 mois après l'accouplement !

La durée de la diapause varie selon les espèces. Les fouines s'accouplent pendant l'été, comme les chevreuils. La naissance est prévue en mars ou en avril et le développement est donc suspendu pendant 8 ou 9 mois. Le blaireau, quant à lui, est un cas particulier : il est paré pour un rencard toute l'année ! L'ovule fécondé ne commencera à grandir qu'en décembre ou en janvier sous l'influence des hormones libérées par l'utilisation des réserves de graisse. Les petits naîtront ensuite en avril.

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Les chauves-souris conservent le sperme et retardent la fécondation

La fin de l'été est la période idéale pour observer les amourettes des chauves-souris. Elles choisissent elles aussi de se reproduire quand elles sont au top de leur forme, c'est-à-dire après un été où elles ont fait le plein d'insectes. Leur corps dispose alors d'assez d'énergie pour produire du sperme.

Dans l'idéal, leurs petits doivent venir au monde au début de la belle saison. Pour cela, les femelles conservent le sperme dans leur corps durant toute leur hibernation. La fécondation n'aura vraiment lieu qu'après l'hiver, à leur réveil. À ce moment, elles ont perdu la moitié de leurs poids ; imaginez si elles avaient en plus dû nourrir un fœtus ! Les chauves-souris ne donnent généralement naissance qu'à un seul jeune par portée, ce qui est très peu pour un animal aussi petit. Par chance, cette espèce vit beaucoup plus vieille que la majorité des petits mammifères et peut tout de même assurer sa pérennité.

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