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Tétras lyre

En tant que symbole des Hautes Fagnes, le tétras lyre est un oiseau impressionnant et fascinant. Si l'espèce était autrefois répandue en Belgique, ce n'est plus le cas à présent. Le tétras a été victime des changements écologiques de nos contrées. Depuis quelques années, plusieurs organisations tentent de restaurer les populations belges de tétras lyres.

Tout sur le tétras lyre

Reconnaître le tétras lyre

(Lyrurus tetrix)

Mâles et femelles diffèrent de par leur apparence. Les mâles sont noir bleuté et présentent des taches blanches sur les ailes. Ils se reconnaissent immédiatement à leurs sourcils rouge vif qui surlignent leurs yeux. Leur queue en forme de lyre est blanche. Impossible de les louper ! Les femelles ont en revanche une apparence bien plus discrète afin de mieux se camoufler. Elles sont plus petites et leur plumage va du brun clair au fauve avec des taches foncées, soit la teinte parfaite pour se dissimuler pendant qu'elles nichent au sol. Attention cependant à ne pas les confondre avec une perdrix, une poule ou un faisan. Mâles et femelles émettent aussi un bruit différent. Le caquètement rapide de la femelle se termine sur un son plus long. Le chant des mâles est un roucoulement profond et long qui résonnent sur les arènes – l'endroit où les mâles se battent pour attirer l'attention des femelles. En résumé :

Les mâles :

  • mesurent de 49 à 58 cm
  • ont une queue blanche en forme de lyre
  • ont des ailes de couleur noir bleuté au-dessus et blanche en-dessous
  • présentent des yeux ronds et foncés
  • ont un bec foncé
  • présentent des sourcils rouge vif
  • ont des plumes sur les pattes

Les femelles : 

  • mesurent de 40 à 45 cm 
  • ont une queue rectangulaire brun clair
  • présentent des yeux ronds et foncés
  • ont un bec foncé
  • ont des plumes sur les pattes, ce qui permet de les différencier d'une perdrix ou d'une poule faisane
Femelle tétras lyre, aussi nommée "poule"

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Les tétras lyres adultes sont essentiellement végétariens. Baies, bourgeons, bruyères, callunes et chatons de saule se retrouvent dans leur assiette. Les poussins mangent aussi des produits animaux comme des insectes et des araignées, mais de nombreux jeunes ne survivent pas si la région dans laquelle ils vivent est pauvre en nourriture.

Habitat

Le tétras lyre était autrefois une espèce très répandue en Belgique, mais les populations ont fortement diminué dans les années 90. A l'heure actuelle, la population des Hautes Fagnes est la dernière du pays. Les tétras lyres vivent dans les landes et les tourbières humides. Ce ne sont pas des oiseaux migrateurs, mais cela ne signifie pas qu'ils ne peuvent pas changer d'habitat. La parade nuptiale a lieu dans des landes ouvertes à la végétation basse. En revanche, les tétras dorment dans les arbres. Il y a 24 ans, ces oiseaux ont disparu de Flandre suite aux changements écologiques. Le dernier spécimen a été aperçu le 11 mai 1997 dans le Limbourg, à Meeuwen-Helchteren.

En Wallonie, les populations sont restées stables plus longtemps. En 1970, environ 210 tétras vivaient dans les Hautes Fagnes et nichaient également dans d'autres landes de la région. Au début des années 2000, les Fagnes comptaient encore 25 mâles, mais leur nombre a rapidement chuté à trois ou quatre en 2017, soit trop peu pour assurer leur survie en Belgique. Plusieurs organisations ont tiré la sonnette d'alarme et ont décidé d'établir un plan d'action pour soutenir la population belge de tétras lyres.

Le tétras lyre et l'amour

Au printemps, les coqs se rassemblent sur des « arènes » et donnent le meilleur d'eux-mêmes lors d'une sorte de compétition de danse effrénée. Ils commencent leur parade nuptiale en mars, mais le pic de reproduction se situe en avril. Avant d'entreprendre leur opération de séduction, les mâles se retrouvent le matin, avant le lever du soleil, sur les arènes. Cette compétition a pour but premier de défendre un petit territoire – qui sera réutilisé pendant plusieurs années – dans l'arène. Ils se mettent alors à sautiller dans tous les sens et déploient leur queue. Ils émettent également des grognements et des sifflements. Ils tentent d'intimider leurs adversaires, mais les véritables combats sont rares.

Deux mâles qui tentent de s'intimider mutuellement

Ce spectacle vise aussi à attirer l'attention des femelles. Au printemps, les deux sexes se rencontrent pour se reproduire. Pendant le reste de l'année, mâles et femelles vivent dans des territoires séparés. Les poules se rendent sur les arènes et s'établissent au sein des petits territoires gagnés par les coqs. Lors de la parade nuptiale, les coqs les plus forts se pavanent au centre de l'arène. Ce sont eux que les femelles choisiront en priorité. Une fois leur partenaire choisi, les poules ne perdent pas de temps : la reproduction a lieu directement et la fécondation se fait en à peine quelques secondes. Une fois la fécondation terminée, les femelles établissent leur nid dans le calme, souvent à moins d'un kilomètre de l'arène. Elles pondent entre six et dix œufs en mai et environ 4 semaines plus tard, ces derniers éclosent. Les femelles élèvent leurs petits seules, sans l'aide des mâles.

Relation avec l'homme

Les tétras lyres ont connu des temps difficiles en Belgique à cause de la disparition de leur habitat : transformation des landes et tourbières en pépinières, augmentation des prédateurs comme le renard, tourisme de masse, drainage des tourbières, agriculture intensive et réchauffement climatique n'y sont pas étrangers. Cette espèce a clairement eu besoin d'un coup de pouce pour ne pas se volatiliser totalement de nos contrées. 

En 2017, le WWF, l'IRSNB, l'ULiège, le Service Public de Wallonie, la Fondation Pairi Daiza et Spadel ont mis en place un projet conjoint pour renforcer les populations belges de tétras lyres. Ces organisations ont commencé avec le rapatriement de dix tétras – cinq mâles et cinq femelles. Ceux-ci sont venus de Suède, où les exemplaires sont nombreux et en bonne santé. Et les résultats ne se sont pas fait attendre : après quelques semaines, les femelles suédoises ont eu leurs premiers poussins ! Depuis, 18 et 25 tétras lyres ont été ramenés en Belgique en 2018 et 2019. L'année suivante, les tétras des Hautes Fagnes ont même étendu leur habitat, un constat très positif pour la survie de l'espèce.

Saviez-vous que le tétras lyre...

  • quitte le nid après seulement quelques heures ? Les femelles s'occupent encore de leurs petits pendant 14 semaines et la famille se sépare en hiver, formant de petits groupes.
  • est l'une des rares espèces capables de manger et digérer les aiguilles de pin ? Ses intestins sont conçus pour les assimiler.
  • doit son nom à la forme de sa queue ? 
  • est le symbole du parc naturel Hautes Fagnes - Eifel ?
  • a deux noms latins : Lyrurus tetrix et Tetrao tetrix ?