Aller au contenu principale
merel-in-klimop.jpg

Le lierre, c'est super !

Le lierre souffre de nombreux préjugés. Cette plante proliférerait, détruirait les murs et serait capable d'étrangler le plus robuste des arbres. Nous, on parie que vous allez changer d'avis après avoir lu cet article ! Vous allez voir, le lierre, c'est super !

Avant de nous pencher sur les arguments négatifs que les opposants au lierre ne manqueront pas de nous rappeler, il est utile de se concentrer d'abord sur l'augmentation de la biodiversité que nous devons à cette jolie plante grimpante.

Le lierre, la floraison tardive par excellence

Et nous considérons ce fait comme un réel avantage ! Lorsque les autres fleurs ont fini de s’épanouir, le lierre ouvre son bar à nectar. Les premières fleurs de lierre apparaissent mi-septembre et il faut parfois attendre décembre avant que les dernières fleurs ne disparaissent.

Sur et autour du lierre, un bourdonnement plein de vie se fait entendre les jours d’automne ensoleillés. Les papillons qui volent tardivement, y compris le paon du jour, le vulcain et le Robert-le-Diable (si, si, c’est le nom d’un papillon !), n’hésiteront pas à venir siroter du nectar pour gagner de l’énergie. Ils pourront alors commencer leur hibernation sainement et bien faire le plein de « carburant » avant leur migration vers le sud.

Donc, si vous voulez beaucoup de papillons dans votre jardin, le lierre est incontournable. C’est par exemple une plante hôte importante pour l’azuré des nerbruns (les papillons ont décidément des noms bien singuliers !), dont les chenilles vivent sur les bourgeons de fleurs. Les chenilles de la deuxième génération, qui éclosent en août, peuvent tout de suite gagner le lierre délicieux !

Et de nombreux autres insectes apprécient le lierre. Si vous avez de la chance, vous pourrez repérer l’abeille du lierre, une abeille sauvage qui dépend du pollen de lierre pour nourrir ses larves. Des espèces venant du sud sont apparues pour la première fois dans nos régions à la fin des années 1990 et récoltent clairement les fruits du changement climatique. Elles s’envolent à la fin de l’été et nichent dans un sol sableux. 

 

A gauche, le vulcain et à droite l'abeille du lierre
A gauche, le vulcain et à droite l'abeille du lierre

Le lierre, un aimant à oiseaux

En parlant de fruits, notons que de petites baies noires apparaissent sur le lierre après la floraison. Ces baies ne sont mûres que fin février ou début mars et représentent alors un véritable festin pour les oiseaux mangeurs de baies comme les merles noirs, les grives, les moineaux, les pigeons ramiers, les étourneaux, les fauvettes à tête noire et les pinsons. Un trésor disponible à une époque où les fruits sont très rares !

Juste avant l’hiver, le lierre est aussi un ingrédient important de nombreux menus d’oiseaux. Les nombreux insectes qui s’y trouvent attirent les oiseaux migrateurs, qui se préparent pour leur long voyage en se nourrissant d’un repas riche en protéines. La biodiversité que recèle le lierre en automne est donc énorme : ichneumonidé (sorte d’hyménoptère), araignées, papillons et mites, abeilles sauvages...

Enfin, le lierre est également un précieux abri pour les oiseaux. En hiver, il constitue une excellente cachette lorsque d’autres plantes ont perdu leurs feuilles. Et au printemps, c’est un endroit parfait pour construire un nid en toute sécurité !

Le lierre ne tue pas les arbres

Contrairement aux idées reçues, le lierre n’est pas un parasite. Il ne nuit donc pas aux arbres autour desquels il s’enroule. Le lierre puise simplement de l’eau et des nutriments dans le sol avec ses racines, comme tant d’autres plantes.Les « racines aériennes » ne pénètrent pas dans le tronc et ne servent qu’à s’accrocher fermement à ce support naturel.Le lierre ne vole pas non plus la luminosité aux arbres qui ont l’habitude de leur présence et s’y adapte.

Bien entendu, le but n’est pas de laisser pousser le lierre sur tous les arbres d’une forêt. La plante grimpante peut faire le bonheur de plusieurs espèces mais « trop », c’est trop. Il est aussi vrai que lorsque le lierre recouvre tout le sol, les autres plantes et champignons ont moins la possibilité de se développer.

 

Et qu'en est-il du lierre sur les murs ?

Jadis, les murs souffraient vraiment de la présence du lierre, mais aujourd’hui c’est l’inverse. Jusque dans les années 1920, les murs étaient construits à l’aide de mortier réalisé avec de la chaux. Ce mortier plus fragile pouvait se dégrader à cause du lierre qui parvenait à s’y glisser. Mais dans les maisons récentes, la plante s’accroche simplement à la surface rugueuse de la façade. Le lierre protège votre mur des rayons du soleil, fournit une couche d’air isolante supplémentaire en hiver et garde les murs secs grâce à son feuillage dense. Sans oublier qu’il filtre également les substances nocives présentes dans l’air.

De nombreux avantages donc ! Mais gardez à l’esprit que le lierre pousse à une vitesse impressionnante. Vous devez le tailler régulièrement pour éviter qu’il ne devienne incontrôlable. Ce serait dommage que la plante vous prive de la lumière du soleil ou soulève votre gouttière ou vos tuiles. Gardez donc un œil sur ce précieux allié et taillez-le si nécessaire.Faites-le de préférence à une période où il ne porte ni fleurs ni fruits. Mais surtout : profitez de cette vie incroyable dont regorge cette véritable bulle de biodiversité !

klimop-tegen-muur-groot.jpg

En savoir plus


Articles liés