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Milans noirs et bondrées apivores
Milans noirs et bondrées apivores
Lars Soerink

Les rapaces migrent-ils ?

L’automne se rapproche déjà, et avec la saison froide viennent les cortèges d’oiseaux qui s’envolent vers des températures plus clémentes dans le sud. Notre pays accueille même pour quelques mois des invités qui fuient le froid de la Scandinavie. Grues, passereaux, oies… toutes sortes d’espèces se croisent dans nos cieux. Mais les prédateurs de notre espace aérien, ceux qui font trembler tous les autres sur leur passage, entreprennent-ils également un grand voyage vers des destinations où la vie est plus douce ?

Un comportement qui varie selon l’espèce

Nos hivers ne sont pas toujours adaptés à la survie de tous les habitants de notre nature, surtout si leur survie dépend de proies qui hibernent ou qui migrent elles-mêmes. C’est la raison pour laquelle certains de nos rapaces décident de nous quitter durant la saison froide pour se réfugier dans le sud de l’Europe, voire en Afrique. Et ceux-ci sont plutôt nombreux : faucon hobereau, bondrée apivore, busard des roseaux, milan noir… Ceux qui se nourrissent d’insectes, de reptiles ou de batraciens n’ont en effet d’autre choix que de partir. Et quel trajet : nos rapaces diurnes voyagent généralement de jour – plutôt logique – et parcourent parfois plusieurs centaines de kilomètres en une seule journée.

En revanche, les espèces plus opportunistes ou au régime moins sélectif comme l’autour des palombes passeront toute l’année chez nous. D’un autre côté, si nos hivers sont toujours adaptés pour certains rapaces sédentaires comme la buse variable, le faucon crécerelle ou l’épervier d’Europe, les individus d’Europe de l’est ou du nord préfèrent notre climat tempéré au froid glacial de leurs régions d’origine. En hiver, nous accueillons donc également des rapaces qui ne nicheront pas sur notre territoire mais qui considèrent notre pays comme la destination idéale pour leurs « vacances » hivernales.

Cette saison est aussi l’occasion de repérer certaines espèces qui ne posent jamais ou rarement leurs bagages chez nous, comme le faucon émerillon, la buse pattue, le faucon kobez ou le busard Saint-Martin. Si vous êtes patient (et chanceux), vous aurez peut-être l’occasion de les admirer en vol même s’ils ne posent pas patte à terre.

… et l’âge !

Et comme rien n’est simple dans notre nature, il existe aussi des espèces qui ne migrent qu’à partir d’un certain âge. Prenez par exemple les balbuzards pêcheurs qui naissent en Europe : ceux-ci s’envoleront vers le Sahara dès leur premier hiver, mais ne reviendront sur notre continent que lorsqu’ils seront eux-mêmes prêts à fonder une famille, c’est-à-dire vers l’âge de trois ans. Si cette espèce ne niche plus dans nos contrées, il est possible qu’elle revienne un jour y poser ses valises.

Et les rapaces nocturnes ?

Les exigences de nos hiboux et chouettes semblent différentes de celles des rapaces diurnes. Comme pour certains de leurs cousins diurnes, seules les populations nordiques peuvent se déplacer vers le sud, mais nos strigidés belges sont bel et bien sédentaires. Pour eux, pas question d’abandonner leur précieux territoire ! Les chouettes hulottes profitent par exemple de la saison calme pour fonder les couples et établir leur territoire. Tout un programme qui ne s’arrête pas avec le froid !

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