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Tombeau du Géant, Vallée de la Semois
Tombeau du Géant, Vallée de la Semois

Quelle est l’importance des parcs nationaux pour la nature ?

À l’heure actuelle, la Belgique ne compte qu’un seul parc national situé en Flandre. Cette situation devrait changer en 2022-2023, car deux parcs wallons et trois nouveaux parcs flamands recevront alors le titre tant convoité. Mais que signifie ce prestigieux label pour notre nature ? Comment une zone naturelle peut-elle être reconnue comme parc national ? Réponses ici.

En 2021, 7 parcs wallons ont soumis leur candidature au gouvernement wallon. Un comité d’évaluation composé de 14 membres a étudié les dossiers des différentes zones avant de rendre son verdict et de sélectionner 4 d’entre elles, qui accèdent ainsi à la seconde phase de sélection et obtiendront des subventions. Le but ? Promouvoir la nature wallonne et renforcer la biodiversité de notre région. Les heureux élus sont le parc Entre-Sambre-et-Meuse, la Forêt d’Anlier, le parc des Hautes Fagnes et la Vallée de la Semois. Quels seront les deux parcs à rejoindre le parc national de Haute Campine créé en 2006 ? Nous le saurons en décembre.

Un plan ambitieux

En lançant cet appel à projet, la ministre de l’Environnement Céline Tellier souhaitait (re)valoriser le patrimoine naturel de Wallonie tout en permettant au tourisme de se développer, générant ainsi des retombées financières tout en respectant et en protégeant l’environnement. À la différence des parcs naturels, les parcs nationaux font de l’activité touristique une priorité. Résultat ? Les activités et l’horeca se développeraient et permettraient de créer des emplois ; par exemple, la création du parc national de Haute Campine a généré 5000 emplois à lui seul.

Fondry des Chiens, Entre-Sambre-et-Meuse
Fondry des Chiens, Entre-Sambre-et-Meuse

Les quatre candidats doivent maintenant soumettre leurs plans avant le mois d’octobre, et si seuls deux d’entre eux obtiendront effectivement le label, ils pourront tous recevoir un budget pour mettre en œuvre leurs projets. La Wallonie bénéficie en effet d’un budget de 28 millions d’euros accordé par l’Union européenne, et chacun des quatre parcs aura droit à maximum 250 000€ par projet à mettre en place, de quoi couvrir 100 % des dépenses destinées à faire évoluer les parcs naturels en parcs nationaux. Les deux parcs nationaux, quant à eux, recevront une subvention maximale de 13 millions d’euros.

Comment un parc naturel devient-il parc national ?

Afin d’avoir une chance de recevoir ce label, les parcs naturels devaient répondre à certains critères. Pour être pris en compte, les candidats au titre de parc national doivent par exemple recouvrir une surface minimale de 5000 ha dont une zone centrale qui doit recouvrir au moins 80 % du total, être capables de prouver la valeur biologique et environnementale de la zone couverte et proposer une expérience unique et reconnaissable qui sera la « marque de fabrique » du parc. La nature sauvage doit être au centre du projet et protégée, par exemple via les zones Natura 2000, les réserves naturelles ou les sites classés.

Autre critère essentiel : les parcs doivent sensibiliser le public et être facilement accessibles. Les zones naturelles sont de plus en plus nombreuses à développer des réseaux de points-nœuds pour faciliter les promenades. L’accent devra également être mis sur le tourisme responsable : plus question d’un afflux massif de touristes dans les Fagnes lors des premières neiges ! En revanche, les activités originales respectant la nature et les structures touristiques responsables devront être développées.

Parc des Hautes Fagnes
Parc des Hautes Fagnes

Qui sont les candidats ?

Entre-Sambre-et-Meuse

La variété des paysages est l’un des points forts de ce parc : il se situe au croisement des forêts de l’Ardenne, des cours d’eau qui ponctuent la Fagne et des pelouses calcaires de la Calestienne. Le célèbre site du Fondry des Chiens démontre d’ailleurs tout l’intérêt géologique de la zone. L’Entre-Sambre-et-Meuse bénéficie également d’une biodiversité très protégée, car le parc est éloigné des grands centres urbains, ce qui permet à la nature de rester sauvage. Le fadet de la mélique, un papillon absent pendant plus de 25 ans de notre pays, a d’ailleurs choisi le sud de la région pour s’installer.

La forêt d’Anlier

Cette gigantesque forêt de la province du Luxembourg est une vraie représentante de notre Ardenne. Elle compte 7000 hectares de nature sauvage et ce parc met un point d’honneur à respecter les préceptes du slow tourisme afin d’éviter que notre belle nature soit perturbée. La Maison du Parc de Martelange, juste à la lisière de la forêt, propose aussi 3 salles d’exposition et de nombreuses balades au cœur du bois démarrent depuis ce centre d’informations. De nombreuses espèces emblématiques de nos forêts, comme le cerf élaphe, le chat sauvage ou la martre des pins y côtoient la très rare cigogne noire. La forêt d’Anlier ravira aussi les amateurs de plantes, car elle abrite des orchidées sauvages, des aspérules odorantes ou encore des digitales pourpres.

Les Hautes Fagnes

Situé dans l’extrême Est de notre pays, ce parc s’étend sur 72 000 hectares et couvre aussi une partie de l’Eiffel en Allemagne, qui a d’ores et déjà obtenu le titre de parc national chez nos voisins. Les deux points culminants de notre pays, la Baraque Michel et le Signal de Botrange, se trouvent sur son immense territoire qui fait de lui la plus grande réserve naturelle terrestre de Belgique. La seconde plus grande cascade de notre pays trône également au sein de ce parc naturel. Célèbre pour ses tourbières, il abrite aussi les très rares tétras lyres, son emblème, ainsi que la première meute de loups wallons. Il compte également plusieurs centres touristiques, dont le Musée de la Forêt et des Eaux et la Maison du Parc de Botrange, qui accueille toujours l’Expo Loup du WWF ainsi que l’exposition permanente interactive Fania.

La Vallée de la Semois

Ce dernier candidat est en réalité l’association du Parc naturel de l’Ardenne méridionale et du Parc naturel de Gaume et recouvre plus de 20 000 hectares. Côté faune, les bords de la Semois ont l’avantage d’héberger le premier lynx de Belgique et la rivière plaît à nos grands mustélidés préférés, les loutres, qui reviennent s’installer dans ses eaux pures. Le Tombeau du Géant offre un avantage supplémentaire grâce au patrimoine naturel exceptionnel qu'il représente. Le tourisme y est déjà bien ancré, notamment grâce aux châteaux de Bouillon et d’Herbeumont.

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