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Epeire diadème
Epeire diadème
Yves Adams

À chaque araignée sa toile (ou presque)

Les vrais experts sont capables de déterminer l'espèce d'une araignée rien qu'en observant la façon dont elle a bâti sa toile. Cette tâche semble impossible, mais si vous y prêtez attention, vous remarquerez que votre maison et votre jardin abritent différents types de toiles. Quelles toiles tissent les araignées ? Nous vous dévoilons tous leurs secrets ici.

La toile circulaire ou orbitèle

La toile circulaire ou orbitèle

La toile d'araignée par excellence, celle que l'on voit à Halloween et dans les livres pour enfants, s'appelle la toile circulaire ou orbitèle. L'épeire diadème et l'argiope frelon fabriquent par exemple ce type de toile pour attraper leurs proies. Elle ressemble à une roue de vélo – ronde et pourvue de rayons – entrecoupée par une spirale collante. L'araignée se déplace précautionneusement sur sa toile en passant par les rayons, car elle ne risque pas d'y rester collée. Selon l'espèce, les toiles circulaires peuvent être verticales ou horizontales.

La toile en entonnoir

La toile en entonnoir

Les toiles circulaires sont rares à l'intérieur des maisons, où les toiles en entonnoir sont plutôt la règle. Elles sont utilisées par les tégénaires domestiques, qui construisent leur œuvre dans les recoins et y capturent insectes, poussière et saleté en tout genre. Ces constructions horizontales qui rappellent les paillassons ne sont pas collantes, mais comme elles sont constituées de plusieurs couches, les insectes y restent tout de même coincés. Ils pourraient se libérer d'une toile abandonnée, mais si sa propriétaire est à l'affût, ils n'ont aucune chance. L'araignée installe un abri pour son usage personnel sous sa toile afin de rester invisible pour ses proies naïves tout en étant capable de leur fondre dessus quand elles y sont empêtrées.

La toile en hamac

La toile en hamac

Les toiles en hamac ressemblent aux toiles en entonnoir, à la différence qu'elles sont le produit d'araignées paresseuses. Elles se composent de sensiblement moins de couches et l'araignée qui les tisse se suspend tête en bas juste en dessous. Souvent, elle entrelace quelques fils supplémentaires dans la végétation qui surplombe sa toile pour capturer les insectes volants. Quand ses proies entrent en contact avec les fils, ils perdent l'équilibre et tombent dans la toile. L'araignée enfonce ensuite ses crochets dans son infortunée victime pour l'empoisonner. Les toiles en hamac sont très visibles quand elles sont couvertes de rosée et qu'elles sont tissées sur les pelouses, les buissons ou d'autres structures.

La toile en réseau

La toile en réseau

Les tisseuses de ces toiles mettent littéralement la corde au cou de leurs victimes. Elles arrangent leurs fils pêle-mêle en une toile désordonnée et tendent certains fils robustes et collants jusqu'au sol. Les insectes rampants qui croisent ces fils y restent collés. Comme leurs tentatives d'évasion provoquent des secousses, le fil se détache et les propulse dans la toile en réseau. Les Theridiidae tissent ce type de toiles.

La toile cardée

La toile cardée

Ces toiles peuvent prendre plusieurs formes mais ont toutes une chose en commun : les fils sont peignés ou « cardés » grâce à des sortes de peignes placés sur les pattes postérieures des araignées. Cette technique représente une bonne alternative à la matière adhésive utilisée par d'autres espèces, car les insectes y terminent également sans défense. Les amaurobes, par exemple, peuvent attraper des proies bien plus grosses et plus fortes qu'elles grâce à l'ingéniosité de leur toile. En les mordant à un endroit stratégique – comme les pattes – elles administrent leur poison à leurs proies tout en restant à distance de leur dard ou de leurs mandibules.

Les fils avertisseurs

Le but de ces toiles n'est pas d'immobiliser les proies, mais de simplement signaler leur présence. Les Segestriidae forment une collerette au fond de laquelle elles se retirent, par exemple dans les fissures d'un arbre ou dans un mur de brique. Elles tissent ensuite toute une série de fils avertisseurs qui démarrent de la toile en collerette. Ceux-ci sont juste assez loin de la surface tissée pour transmettre des vibrations. Dès qu'une proie trébuche sur l'un de ces fils, l'araignée est alarmée. Elle dirige ensuite son souper grâce à ses pattes et le happe en une fraction de seconde.

Les boules de fils de soie

Ces structures ne sont pas vraiment des toiles, mais elles ont le même objectif : assurer le repas. Cette stratégie est la spécialité des Scytodidae, qui crachent une boule collante sur leur proie. Une technique tout à fait unique, car chez les autres araignées, les glandes séricigènes se trouvent dans l'abdomen. Une fois collée, la proie ne peut plus échapper à son bourreau.

Autres types de toiles

Il existe également des araignées qui chassent leurs proies à mains – ou plutôt à pattes – nues et qui n'ont pas besoin de toiles, car elles préfèrent réserver leur soie à d'autres fins.

Les cocons d'œufs

Les cocons d'œufs

Pour protéger leurs œufs du monde extérieur, la majorité des araignées fabriquent un épais cocon. Celui-ci peut prendre diverses formes et est suspendu bien en sécurité ou transporté ailleurs pour que les petits aient plus de chances de naître.

Les toiles spermatiques

Les toiles spermatiques

Les araignées mâles ne possèdent pas de pénis et utilisent leurs pédipalpes pour transmettre leur sperme à la femelle. Il s'agit de deux organes sensoriels situés à l'avant du corps de l'araignée, même si le sperme provient bien de son abdomen. Pour ne pas le perdre, les araignées mâles tissent d'abord une petite toile spermatique où elles déposent leur semence. Elles n'ont ensuite plus qu'à la récupérer à l'aide de leurs pédipalpes, qui sont équipés d'un bulbe copulateur.

Emballage cadeau

De nombreuses araignées n'utilisent pas seulement leur soie pour attraper des proies, mais aussi pour les emballer quand elles sont paralysées. Elles peuvent ainsi conserver leur prise en sécurité et la dévorer plus tard.

Une maison douillette

Une maison douillette

Les araignées qui vivent sous terre recouvrent les parois de leur antre de solides fils de soie. Elles tendent souvent quelques fils au-dessus de la surface pour ne pas perdre le contact avec le monde extérieur. L'argyronète, quant à elle, tisse une maison très spéciale : il s'agit d'une toile sphérique remplie d'air qui lui permet de vivre sous l'eau.

Comme moyen de transport

Comme moyen de transport

Un tout petit fil permet parfois de parcourir de longues distances. Les araignées se postent en hauteur et attendent les conditions idéales pour se laisser porter par le vent. Elles peuvent ainsi atterrir des centaines de mètres plus loin !

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