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Animaux et déchets sauvages ne font pas bon ménage !

Mouettes coincées dans des fils de pêche, oiseaux qui ingèrent des masques usagés ou des mégots de cigarettes, cétacés étrangement retrouvés morts sur la plage… Ce ne sont là que quelques exemples de dommages causés par les déchets abandonnés dans la nature. Car si la population a été confinée, les dépôts clandestins se sont multipliés et de nombreux déchets ont été abandonnés sur les différents lieux de promenade. Une raison supplémentaire pour modifier drastiquement notre comportement !

Un constat alarmant

Lors du premier confinement au printemps 2020, 50 % des communes wallonnes avaient déclaré retrouver plus de déchets qu’à l’accoutumée, dont une bonne partie était directement liée à la situation sanitaire. Masques et gants se retrouvent régulièrement en pleine forêt. Pour rappel : l’abandon de déchets est passible d’une amende de 200 à 300€. De quoi dissuader les inciviques ! Et pourtant…

La faune a elle aussi souffert de la crise liée au Covid-19. Non pas à cause du virus en lui-même, mais plutôt de l’augmentation de promeneurs dans les zones naturelles. « Il est certain que le nombre plus important de promeneurs perturbe déjà la faune sauvage : entre les bruits inhabituels et les chiens qui ne sont pas tenus en laisse, les animaux ont déjà assez à faire, surtout en cette période où la nature sort de son repos hivernal et a besoin de reprendre des forces avant de commencer la saison de la reproduction . », nous raconte le Creaves d’Andenne.

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« Nous avons récupéré beaucoup d’oiseaux aquatiques comme des oies et des cygnes qui avaient été pris dans des fils de pêche ». « Nous avons même eu un cas tragique qui témoigne des incivilités de l’homme. Un cygne s’est retrouvé coincé dans un de ces fils qui avait été jeté et qui avait formé un garrot autour de son aile. Nous avons fait tout notre possible pour le sauver, mais nous avons malheureusement dû l’euthanasier car ses blessures étaient trop graves. Et  nous avons même eu un hérisson coincé dans une ficelle comme celles qui entourent les cadeaux. Les dégâts causés à la pauvre bête ont nécessité deux mois de soins. » Ces derniers temps, de nombreux marsouins se sont échoués sur la côte belge, et il n’est pas rare qu’ils aient ingéré du plastique peu avant leur mort. Impossible de nier l’impact de nos déchets sur la faune marine !

Des perspectives peu réjouissantes

Le Clos de l’Olivier, à Masnuy-Saint-Jean (Hainaut) constate malheureusement fréquemment des dégâts causés par les activités humaines : « Cela fait 23 ans que nous soignons des animaux sauvages, nous sommes le plus ancien Creaves de Wallonie. Et nous constatons souvent des blessures et des morts parmi la faune sauvage à cause des activités humaines. Cette année, nous avons eu une nouveauté liée au Coronavirus : des oiseaux dont le bec, les pattes ou le cou avaient été pris dans des masques abandonnés en pleine nature ! »

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Au Creaves de Templeuve, le nombre d’animaux soignés en 2020 a doublé par rapport aux autres années. « Il ne nous est malheureusement pas toujours possible de dire si les animaux ont été blessés par des déchets, mais ce qui est sûr, c’est que nous avons eu plus de 500 pensionnaires au cours de l’année dernière, contre 200 ou 300 les autres années. Il se peut aussi que cette augmentation vienne du nombre accru de promeneurs, qui ont été plus vigilants et nous ont averti plus rapidement quand un animal avait besoin de soins. » En revanche, la crise sanitaire n’est pas la seule responsable des dégâts causés par les déchets : « Nous recevons très souvent des goélands qui ingèrent du plastique à cause de tous les résidus présents dans la mer. Ce n’est malheureusement ni rare, ni nouveau. »

Du côté de Namur, l’année 2020 a aussi été marquée par un phénomène nouveau. « L’année dernière, nous avons récupéré trois oiseaux qui avaient été blessés à cause de bouteilles d’eau. Les bagues fixées autour du goulot s’étaient coincées autour de leur cou, ce qui ne nous était pas arrivé auparavant. Nous avons même constaté un ou deux nids où les parents avaient utilisé des vêtements et des tissus pour construire leur abri. Il faut savoir que les pigments utilisés pour teindre les vêtements sont souvent toxiques. Même si nous n’avons pas eu beaucoup de cas, nous craignons que les déchets fassent des dégâts dans quelques temps, quand les oiseaux vont commencer leur période de nidification. Les futurs parents ramènent parfois tout ce qu’ils trouvent pour nourrir leurs petits, et il se peut qu’ils leur apportent des masques ou des bouts de plastique. »

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Mais que peut-on faire ?

Pour lutter contre les incivilités, Be WaPP a notamment lancé une campagne de sensibilisation diffusée sur différents médias afin que le grand public prenne conscience de la portée de ces actes d’incivilité. Si jeter un mégot ne semble pas bien méchant, son impact sur la nature est bien plus important qu’il n’y paraît, notamment à cause des substances cancérigènes et du plastique contenu dans le filtre qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser, n’est pas en papier. Pour chaque déchet abandonné qui se dégrade, c’est une parcelle de nature qui est mise en danger.

Si les actions de grande envergure comme le Nettoyage de Printemps annuel ne sont pas encore autorisées pour des questions de sécurité sanitaire, il vous est tout de même possible d’agir individuellement ! Car comme le dit le proverbe, « mieux vaut prévenir que guérir ». Pour commencer : n’abandonnez jamais vos déchets dans la nature en dehors d’un endroit spécifiquement prévu à cet effet. Si aucune poubelle n’est visible à proximité ou qu’elle est trop remplie, reprenez vos détritus chez vous. Et à chacune de vos balades, pourquoi ne pas ramasser quelques déchets afin de contribuer à la propreté de notre si belle nature ?

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