Ces femelles qui font de l'ombre aux mâles
Des plumes clinquantes du faisan au brame du cerf élaphe, ce sont souvent les mâles qui attirent toute l'attention au sein de notre nature grâce à leurs bruits retentissants ou à leurs couleurs flashy. La « bataille des sexes » est perdue d'avance chez les oiseaux, où les différences entre mâles et femelles sont évidentes. Pourtant, il existe quelques exceptions à la règle dans le règne animal.
Mère poule vs macho
Chez la plupart des animaux, les mâles sortent les tenues aux couleurs vives ou portent des parures décoratives sur leur tête alors que les femelles sont plus discrètes et revêtent une teinte brune « tristounette ». Pourquoi cet avantage aux mâles ? Pour une bonne raison. Comme ce sont les femelles qui se chargeront des petits, il est essentiel pour la sécurité et la pérennité de l'espèce qu'elles soient capables de se camoufler aussi bien que possible. Elles évitent ainsi d'attirer les prédateurs indésirables qui risqueraient de s'attaquer à leurs œufs ou à leurs bébés.
Les mâles, en revanche, se doivent d'être attirants pour que tous les regards de l'autre sexe se posent sur eux. Ces dames savent qu'un homme qui met autant d'efforts dans sa toilette pour leur plaire sera capable de les protéger ainsi que leur descendance. Ce sont donc les plus fanfarons qui auront le plus de chances de transmettre leurs gènes. C'est bien triste pour les timides, qui auront toujours le dessous pendant les parades amoureuses. Oui, la nature est cruelle...
La beauté est évidemment relative, c'est pourquoi la rédaction de Notre Nature est partie à la recherche des espèces animales où les femelles introduisaient un peu de changement – du moins selon notre humble avis.
Le martin-pêcheur : plus de couleurs
Ce magnifique oiseau est très voyant avec son plumage coloré. Ses ailes, son dos et sa calotte bleu métallique se marient à son ventre orange et à ses taches blanches sur la gorge, conférant au martin-pêcheur un look exotique que nous observons rarement sur d'autres espèces locales. Le mieux dans tout cela ? La femelle n'a pas à rougir devant le mâle. Madame Martin-pêcheur ne présente pas de tristes couleurs de camouflage ! Et si le bec du mâle est entièrement noir, celui de la femelle revêt une tache orange qui se prolonge sur toute la mandibule inférieure. Pour nous, il s'agit de la petite touche qui lui donne une allure originale.
Le brochet : parce que la taille compte
Les petits animaux qui tombent nez à nez avec un brochet ne peuvent généralement pas raconter leur rencontre. Le brochet est un prédateur terrifiant qui peut avaler d'une seule bouchée une grenouille, un rongeur, un petit oiseau ou même l'un de ses congénères si le besoin s'en fait sentir. Chez ces poissons, les vraies terreurs sont surtout les femelles: une adulte peut atteindre 1,50 mètre de long, alors que les mâles dépassent rarement les 90 cm. De plus, les écailles vert olive ornées de taches jaunes des femelles peuvent être plus vives, même si tous les brochets acquièrent une teinte plus foncée et égale avec l'âge.
L'argiope frelon : une femme fatale
En ce qui concernen le dimorphisme sexuel – la différence d'apparence entre mâles et femelles de la même espèce – les araignées raflent toutes les récompenses. Les mâles de la plupart des espèces sont souvent beaucoup plus petits que les femelles. Le corps d'une femelle argiope frelon peut par exemple atteindre 15 à 20 millimètres de long alors que celui des mâles ne dépasse pas les 5 millimètres pattes non incluses. Mais la différence la plus frappante réside dans leurs teintes. Contrairement aux mâles bruns et ternes qui ressemblent à première vue à n'importe quelle autre araignée, les femelles font honneur au nom de leur espèce et présentent un corps et des pattes rayés de stries jaunes et noires qui font tourner toutes les têtes. Quelle diva !
Le cygne tuberculé : l'élégance féminine
Le cygne tuberculé doit son nom à la protubérance épaisse et noire qui orne le dessus de son bec. Mais si vous apercevez un couple de cygnes au printemps, vous verrez que cette bosse est plus grosse chez le mâle que chez la femelle : pendant la saison des amours, la protubérance des mâles gonfle pour impressionner les femelles. Ces dernières trouvent ce trait particulièrement attirant, mais nous n'observons qu'un gigantesque furoncle prêt à éclater... Nous préférons le bec élégant de ces dames. La courbure du cou des femelles est en outre plus gracieuse. Vous avez eu l'occasion de voir cette image romantique par excellence où deux cygnes entremêlent leur cou, mais où les deux membres du couple présentent une bosse sur le bec ? Vous avez alors probablement été témoin d'une intense bromance.
