Les tigres de notre nature
Aujourd’hui, c’est la Journée internationale du Tigre. Il est vrai que notre nature ne compte pas de « vrais » tigres à proprement parler, mais cela ne signifie pas que ce fauve est totalement absent de nos paysages ! Rencontre avec les espèces qui tirent leur nom de ce grand fauve.
L’écaille tigrée
Ce tigre ailé vole à toute vitesse à travers la nuit. Il s’agit d’un papillon de nuit de la famille des Erebidae qui présente un corps poilu. Ses ailes antérieures blanches sont parsemées de petites taches noires qui varient en quantité, car certains individus sont presqu’entièrement blancs. Sa chenille vorace se nourrit grâce à de nombreuses plantes hôtes de nos régions.
Le tigre du platane et le tigre du chêne
Ces deux insectes au nom exotique sont en réalité des punaises originaires d’Amérique qui se nourrissent de feuilles. Ils passent toute leur vie dans les arbres, et ravagent tout sur leur passage. Tous deux sont arrivés dans notre pays il y a quelques années à peine mais donnent des sueurs froides à tous les sylviculteurs, en particulier ceux qui cultivent des chênes et des platanes. Ces insectes gloutons se nourrissent de la sève présente dans les feuilles et affaiblissent ainsi leur hôte, qui sera plus sensible aux maladies. Pratiquement invisibles à l’œil nu, leur présence n’est trahie que par la décoloration des feuilles dans les arbres où ils ont trouvé refuge.
Tigre du platane (à gauche) et tigre du chêne (à droite)
L’araignée tigre, chasseuse hors-pair
Plus connue sous le nom d’argiope frelon, ses stries lui donnent un air redoutable… Mais ce n’est que du bluff, car notre araignée est totalement inoffensive pour les êtres humains. Redoutable prédatrice, son motif tigré effraie tant ses proies que ses éventuels prédateurs, mais lui sert surtout de camouflage entre les hautes herbes quand elle est à l’affût.
La limace tigrée, un véritable fauve
Cette jolie limace a une sexualité très… particulière. Et pas seulement parce que notre gastéropode est hermaphrodite ! En guise de préliminaires, les limaces sentent et goûtent la bave de leur partenaire avant de se suspendre à une branche ou tout autre objet de leur entourage. Elles s’accrochent à un filet de mucus et se laissent glisser vers le bas. Elles entremêlent ensuite leurs corps, puis un pénis de 5 cm apparaît à l’arrière de la tête de chacun des individus. Ceux-ci s’entrecroisent et les limaces échangent ainsi des paquets de sperme. Et nos limaces méritent bien leurs qualificatifs de « tigrées » ou « léopards », car elles peuvent conserver cette posture pendant des heures, comme le montre cette vidéo.
Un invasif : le moustique tigre
Autre espèce non native qui se retrouve pourtant sous nos latitudes : le moustique tigre. Régulièrement repéré sur des aires d’autoroute et près des ports ces dernières années, sa piqûre est bien plus gênante que celle de ses cousins européens, puisqu’il est vecteur de nombreuses maladies comme le chikungunya ou la dengue. Ce moustique se glisse dans les bagages des touristes, qui ramènent alors malgré eux un souvenir de vacances involontaire. Cette espèce, à cause des risques sanitaires qu’elle peut occasionner, est étroitement surveillée par l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers.
Bonus : notre tigre national
Nous ne pouvions évidemment pas écrire un article sur les tigres de Belgique sans mentionner son représentant local : le chat sauvage. Tout aussi solitaire que son cousin géant, il n’a aucun rapport avec nos tigres de salon, même si leur apparence les rapproche. Le chat sauvage n’a en effet jamais été domestiqué, et femelles et mâles n’entrent en contact que lors de la période de reproduction (en février-mars). Ces redoutables chasseurs se sont spécialisés dans les attaques surprises, attendant patiemment leurs proies avant de les prendre de court.
