Quelles qualités les étudiants peuvent-ils copier sur les animaux ?
La fin du mois de janvier marque la dernière ligne droite pour de nombreux étudiants, qui doivent encore fournir un dernier effort pour mener cette période de bloque à son terme. Vous êtes en proie au désespoir ? Prenez exemple sur le règne animal ! Beaucoup d'habitants de notre nature disposent de capacités cognitives très utiles que chaque étudiant.e devrait leur emprunter.
Le corbeau : un as de la planification
Ceux qui ouvrent leur cours pour la première fois le jour avant l'examen savent déjà que leur étude est mal partie... Soyez honnête envers vous-même : vous êtes conscient.e qu'il sera impossible de retenir toute cette matière en une seule nuit. L'étudiant.e malin.gne est prévoyant.e et commence à étudier à temps. Saviez-vous que la planification sur le long terme était une compétence qui se retrouvait aussi dans le règne animal ? Elle exige cependant la capacité de comprendre les concepts abstraits, une capacité que les chercheurs ont longtemps associée uniquement à l'espèce humaine.
Can Kabadayi et Mathias Osvath, deux experts en cognition animale de l'université suédoise de Lund, ont été très surpris par la facilité avec laquelle les corbeaux étaient capables de planifier des tâches futures. Lors d'une expérience portant sur cinq corbeaux en captivité, ils leur ont offert un outil spécial qui leur permettait d'avoir accès à une friandise enfermée dans une boîte. Ils ont ensuite retiré la boîte et laissé les corbeaux seuls pendant une heure. Quand ils ont présenté un set d'outils aux oiseaux après cette pause et les ont laissé en choisir un avant d'aller rechercher la boîte, ils ont constaté que 80 % des corbeaux avaient opté pour le bon outil et que la friandise terminait dans leur bec en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Mieux : plus les scientifiques laissaient de temps entre le choix des outils et la présentation de la boîte, plus les corbeaux avaient de chances de réussir leur tâche ! Ces oiseaux sont donc meilleurs pour planifier que les grands singes et les enfants de quatre ans. Pas mal, n'est-ce pas ?
Le faucon hobereau : au top de sa concentration
Pas facile pour le jeune cerveau des étudiants de se concentrer pendant des heures sur une tâche... Et en pleine ère des réseaux sociaux, de Whatsapp et des notifications incessantes, le défi est encore plus difficile à relever. De plus, nos pensées dérivent souvent vers le passé ou l'avenir, et nous avons la plus grande peine à maintenir notre attention sur le moment présent. Bien entendu, cette concentration est d'autant plus difficile à atteindre qu'elle n'est pas nécessaire à notre survie, contrairement aux animaux sauvages. Peut-être pourrions-nous nous glisser dans la peau d'un prédateur qui doit chasser son repas chaque jour.
Comment les rapaces tels que le faucon hobereau fonctionnent-ils ? C'est très simple : cet oiseau est un maître de la pleine conscience. Avant de commencer sa chasse quotidienne, il respire calmement et ne pense qu'à une chose : manger. Le reste importe peu et ne parasite pas ses pensées. Et la chasse exige de l'énergie ! Une fois qu'il a attrapé sa proie dans son bec après un plongeon à 200 km/h et qu'il a rempli son estomac, il prend bien le temps de se reposer et de laisser son cerveau respirer avant de se remettre au travail. La chasse, c'est du sérieux, tout comme les études. Accordez-vous une courte pause et profitez-en pour faire une activité qui n'a aucun rapport avec vos études : jouez de la musique, parlez avec votre cokoteur.euse ou faites un brin de ménage.
L'abeille domestique : une mémoire d'éléphant
Comprendre sa matière est essentiel, mais en pratique, l'apprendre par cœur est souvent obligatoire. Une bonne mémoire est donc primordiale pour retenir tous ces éléments pendant plus de quelques secondes. Nous connaissons tous l'expression « avoir une mémoire d’éléphant », mais un animal de notre nature se surpasse pour retenir les informations vitales : l'abeille domestique. Cet insecte n'a pas besoin de GPS, car sa mémoire visuelle a été entraînée de manière à retenir le chemin qui la mènera à une fleur odorante. Après avoir analysé les danses des abeilles, des chercheurs ont découvert que les insectes transmettaient des informations à leurs congénères lorsqu'ils revenaient à la ruche. L'usage de cadres, de fluos et de marqueurs n'est donc pas une idée si folle.
La mémoire des abeilles n'est pourtant pas infaillible. Les jeunes abeilles ne sont pas fiables à 100 % et doivent faire plusieurs vols d'essai où elles apprennent à voler plus loin, plus haut et plus rapidement. À l'instar de l'homme, elles doivent travailler leur mémoire. Les abeilles ont aussi besoin d'un petit remontant pour emmagasiner toutes ces informations sur les fleurs. Non, nous ne parlons pas de drogue... mais de café ! Contrairement aux autres insectes, les abeilles apprécient un shot de caféine de temps à autre, une substance qu'elles trouvent dans le nectar de certaines fleurs. Une étude britannique a démontré qu'après avoir ingéré de la caféine, les abeilles étaient mieux disposées à retrouver les fleurs qui comportaient plus de nectar et à les rejoindre plus rapidement et plus efficacement. Sortez la machine à café !
Le lièvre, capable de garder son stress sous contrôle
Les deadlines se rapprochent et le nombre de pages à étudier dans vos cours trop épais ne semble pas diminuer. Au secours ! De nombreux étudiants tremblent à l'idée d'avoir un black-out pendant un examen oral. Si le stress continue à s'accumuler, vous risquez d'avoir un blocage ou de même de craquer à un moment crucial. En bref : tout ce qui est néfaste pour votre santé mentale... Cependant, un examen de repêchage – ou même plusieurs – ne vous tuera pas. Les animaux sauvages ont par contre des raisons de développer des ulcères ou une dépression à cause du stress auquel ils sont confrontés dans leur lutte pour la survie. Pourtant, ces troubles ne semblent pas les toucher. Comment est-ce possible ?
Prenons un animal peureux de nature, comme le lièvre. Il possède un répertoire d'ennemis long comme le bras, ce qui pourrait nous faire penser que cette espèce est en permanence au bord de la crise de nerfs. Pourtant, ce mode de vie ne provoque pas de symptômes liés au stress chez le lièvre, simplement parce que cet animal n'est pas conscient de sa mortalité élevée. L'homme est d'ailleurs le seul être vivant conscient qu'il mourra un jour ; il s'agit donc de la seule espèce à se tracasser. Le lièvre pense surtout à sa survie d'un point de vue pratique : si les prédateurs sont nombreux dans les parages, le lièvre sera plus prudent et s'activera moins. Maman Lièvre donnera également naissance à moins de petits pour augmenter les chances de survie de sa portée. Vous êtes stressé.e par vos examens ? Économisez votre énergie ou essayez de relativiser : vos résultats ne sont pas une question de vie ou de mort.
La fourmi : reine de la micro-sieste
En plein milieu de la période d'examens, une bonne nuit de sommeil est une denrée rare. C'est dommage, car dormir suffisamment est essentiel pour mieux assimiler la matière étudiée et arriver frais comme un gardon dans le local d'examen. Vous ne parvenez pas à atteindre votre quota minimal d'heures de sommeil ? Ne sous-estimez jamais la puissance... de la micro-sieste ! Il s'agit de la meilleure manière de réinitialiser votre cerveau et d'enregistrer vos synthèses avec un courage renouvelé. Ceux qui parviennent à piquer un somme très court pendant la journée voient leur productivité atteindre des sommets et peuvent même fortement augmenter leur intelligence.
Si vous souhaitez booster votre vigilance et votre énergie, une sieste de dix à vingt minutes devrait être suffisante. Au sein du règne animal, une espèce maîtrise parfaitement l'art de la micro-sieste : les fourmis ouvrières font plus de 250 siestes d'à peine une minute par jour. Elles sont si courtes que l'on a à peine le temps de remarquer qu'elles dorment ! Additionnez ces minutes et vous obtiendrez environ quatre heures de sommeil par jour. La fourmi n'a pas le temps de rester plus longtemps sous la couette, car les colonies bourdonnent d'activité jour et nuit. L'étudiant.e moyen.ne préfère en revanche le confort de son lit pendant la nuit...
