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Cinq dormeurs particuliers … *baille*

Qu'il s'agisse d'une petite sieste pour recharger les batteries ou d'une hibernation de huit mois, nous devons tous dormir. Aucun animal ne peut survivre sans s'arrêter de temps à autre. Nous avons étudié les dormeurs les plus spéciaux de notre nature. Éteignez les lumières, enfilez votre pyjama et partez avec nous au pays des rêves des animaux !

Le champion de l'hibernation : le loir gris

Le loir gris a donné lieu à l'expression « dormir comme un loir », et avec raison : ce petit mammifère est le champion toutes catégories confondues. Il appartient à la famille des Gliridés. Vous commencez déjà à vous assoupir rien qu'en le mentionnant ? Avec sa queue en plumet qui ressemble à celle d'un écureuil, il n'est pas seulement mignon, il dispose aussi d'un oreiller tout doux permanent ! Mais le loir ne passe pas toute sa vie à sommeiller. S'il est surtout célèbre pour son hibernation qui peut durer sept à huit mois – soit d’octobre à mai – ​qu'il effectue dans un trou souterrain, un arbre creux ou un nichoir, il n'a pas de temps à perdre en été. Il doit alors s'accoupler, mettre ses petits au monde dans un nid douillet et constituer ses réserves de graisse pour l'hiver suivant, le tout avec la rapidité de l'éclair. Quelle pression ! Pas étonnant qu'il prenne autant de temps pour s'en remettre !

La tête en bas : les chauves-souris

Il faut bien l'admettre, cette position ne semble pas très confortable. Pourtant, les chauves-souris ont une très bonne raison de se suspendre à une branche ou dans une grotte, tête en bas, pour plonger dans le pays des rêves. Comme elles ont des pattes minuscules, elles n'ont pas la force musculaire nécessaire pour se lancer depuis le sol quand elles doivent s'envoler en cas de danger. De plus, leurs ailes ne sont pas assez puissantes pour leur permettre de décoller depuis une position de repos standard. Les chauves-souris utilisent alors la gravité : en dormant à l'envers, il leur suffit de se laisser tomber et de déployer leurs ailes pour leur session de vol nocturne. Pendant leur hibernation de quatre mois, il est vital qu'elles puissent trouver un endroit humide, car un nid trop sec assècherait leurs ailes et les déchirerait. Aïe !

Barbastelle d'Europe
Yves Adams
Barbastelle d'Europe

La sieste pour les connaisseurs : les fourmis

L'animal le plus courageux du monde est sans conteste la fourmi. En voyant ces insectes hyperactifs s'affairer de tous côtés, transportant œufs ou matériaux de construction pour leur nid, on pourrait penser qu'ils ne dorment jamais. Rien n'est moins vrai ! Les fourmis aussi doivent se reposer : l'ouvrière moyenne fait environ 250 siestes par jour. Mais vous n'aurez pas le temps de le remarquer, car ces sommes régénérants ne durent pas plus d'une minute. En 24 heures, elle dort l'équivalent de 4h45 – par intermittence. Comme souvent, la reine se place loin devant les autres, avec en moyenne neuf heures de sommeil par jour. Chez les fourmis, il s'agit d'un mécanisme de survie pour pouvoir remplir leurs tâches quotidiennes aussi efficacement que possible : grâce à leur cycle de sommeil ultra-rapide, 80 % du « personnel » d'une colonie est toujours actif. Espérons que cela ne donnera pas des idées aux managers d'Amazon...

Un sommeil irrégulier : les escargots

Le prix du cycle le plus bizarre revient à... l'escargot. Même si notre animal visqueux évolue à son rythme, il doit tout de même se remettre de ses émotions pendant sa vie en slow-motion. Cependant, sa notion de journée – et de nuit – est différente de la nôtre. Selon une étude de l'Université de Toronto de 2011, le cycle de sommeil de l'escargot peut durer deux à trois jours : un escargot peut s'assoupir sept fois sur une période de 13 à 15 heures et s'activer pendant trente heures d'affilée sans fermer l'œil. Mais une fois qu'il s'endort, c'est pour de bon. Une pichenette contre sa coquille ou agiter une feuille croquante sous son nez ne le réveilleront pas. Si la situation l'exige (par exemple pendant une ère glaciaire ou une catastrophe naturelle), l'escargot peut hiberner pendant un à trois ans. Tentant, n'est-ce pas ?

Un demi-cerveau en pause : le martinet

Parfois, nous voudrions que les journées comptent plus d'heures, mais pas question de mettre en péril notre sommeil ! Il n'en va pas de même dans le ciel au-dessus de nos têtes, car notre espace aérien compte un vrai perfectionniste : le martinet noir. A l'instar des marins qui sont pris de vertiges une fois à quai, cet oiseau n'est pas très à l'aise au sol. Le martinet peut rester dans les airs pendant plus de dix mois sans atterrir. Pour ce qui est de la vie quotidienne, il lui a fallu s'adapter quelque peu : il est donc capable de se nourrir, de boire, de se reproduire et même de dormir tout en restant dans les airs, tout ça grâce à l'ascendance thermique. Pour se reposer en sécurité, il ne met qu'une moitié de son cerveau en pause à la fois. S'il perd son sens de l'orientation ou qu'il tombe, son hémisphère éveillé peut reprendre le contrôle et éviter un crash aérien. Mayday ! Mayday !

Quelques anecdotes supplémentaires...

  • Les loutres dorment sur le dos et en groupe tout en se laissant porter par le courant. Pour éviter de partir à la dérive, elles se tiennent les mains. Un spectacle très mignon !
  • Les oiseaux aquatiques dorment parfois sur une seule patte afin d'épargner de l'énergie en bloquant ladite patte et d'éviter de perdre trop de chaleur via leurs palmes.
  • Les écureuils n'hibernent pas vraiment : ils hivernent. Si la température ne se réchauffe pas, ils retournent sous la couette... Enfin, sous leur queue.
  • Les abeilles sont capables d'enregistrer des informations dans leur mémoire à long terme pendant leur sommeil – tout comme nous. Quand elles dorment, elles ne bougent pas et laissent pendre leurs antennes vers le bas.

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