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Agrion délicat
Agrion délicat
Jeroen Mentens

Rencontre avec nos libellules

Ces jolis insectes ailés virevoltent à proximité des points d’eau une fois l’été arrivé. Notre petit pays compte plus de 70 espèces de libellules ; autant vous dire qu’il faudrait toute une vie pour les admirer ! Nous avons donc regroupé certaines de nos libellules en plusieurs grandes familles dans cet article.

Les Libellula

Aucun doute : ces libellules n’ont pas volé leur nom ! La libellule fauve, la libellule à quatre taches et la libellule déprimée sont nos trois premiers spécimens de cet article. Elles sont plutôt courantes et assez reconnaissables. La libellule déprimée présente un abdomen particulièrement large et aplati, bleu clair chez le mâle et brun chez la femelle. La libellule fauve, de couleur orangée à la naissance comme son nom l’indique, est assez étonnante et trompeuse, puisque les mâles changent de couleur pendant leur vie pour prendre une teinte bleue sur l’abdomen. La libellule à quatre taches, quant à elle, est brune et présente des taches noires sur les ailes.

Les Agrions

Cette famille est la plus représentée, puisque notre pays compte pas moins de 12 agrions différents. Ces Odonates ne sont pas de « vraies » libellules, mais des demoiselles (zygoptères). Quelle différence ? Celles-ci sont plus fines que les vraies libellules et replient généralement leurs quatre ailes au repos. Beaucoup de nos agrions revêtent de jolies teintes bleutées ou verdâtres (agrion élégant, agrion à longs cercoïdes, agrion nain mâle, agrion à lunules) mais d’autres couleurs sont aussi fièrement représentées. L’agrion nain femelle, par exemple, se distingue de son homologue masculin grâce à sa couleur orange vif, et l’agrion délicat se reconnait à son abdomen rouge. Trois de ces demoiselles, l’agrion gracieux aux motifs très variés, le petit agrion de mercure et l’agrion hasté sont hélas devenus très rares et sont même classés sur la Liste rouge des espèces menacées.

Les Caloptéryx

Ce groupe proche des agrions est plus réduit et ne compte que deux membres belges : le caloptéryx éclatant et le caloptéryx vierge.  Si le mâle du premier se reconnaît à ses ailes partiellement bleues, le second, nettement plus rare, possède des ailes entièrement bleues – tandis que les femelles caloptéryx vierges ont des ailes roussâtres et les caloptéryx éclatants femelles ont des ailes verdâtres et plus transparentes. Le caloptéryx vierge affectionne tout particulièrement les cours d’eau bien oxygénés et clairs, alors que son cousin, bien moins pointilleux, fréquente aussi les eaux plus lentes, voire presque stagnantes. Notre difficile demoiselle préfère également les zones plus ombragées et pond ses œufs à proximité des renoncules aquatiques.

Les Cordulégastres

Nos lecteurs les plus assidus ont certainement déjà vu le profil jaune et noir et les grands yeux verts du cordulégastre annelé, l’une de nos plus grandes libellules. Mais saviez-vous que notre star avait un jumeau, le cordulégastre bidenté ? Seule une paire de taches jaunes supplémentaire permet de différencier le cordulégastre annelé de son sosie.

Les Aeschnes

Les Aeschnes regroupent les libellules du genre Aeshna et Brachytron. La palette de couleur couverte par les aeschnes est variée : bleu vif, vert pomme, jaune, brun-roux… Leurs populations se portent plutôt bien en Belgique, car ces libellules sont davantage observées ces derniers temps. Cela ne signifie pas pour autant que toutes ont la vie facile : l’aeschne subarctique, inféodée aux terres tourbeuses, est toujours très rare et uniquement présente dans les tourbières ardennaises. Le drainage de son milieu naturel, la sécheresse, le réchauffement climatique et la pollution menacent toujours cette grande libellule. La pollution des eaux est également une épine dans le pied (ou plutôt : dans l'aile) de l’aeschne isocèle, grande amatrice de marais et d’étangs.

Les Anax

Ces grandes libellules rassemblent trois spécimens observés en Belgique : l’anax empereur, véritable géant parmi les libellules, l’anax napolitain, reconnaissable à son thorax brun et à un début d’abdomen azur, et l’anax porte-selle, le plus petit des trois. Ce dernier est ponctuellement aperçu dans notre pays, car il s’agit d’une espèce qui migre à travers l’Afrique et l’Asie pour se reproduire. Les deux autres anax sont par contre assez communs sous nos latitudes.

Les Sympétrums

Ce genre comptabilise à lui seul plus de 60 espèces dans le monde, dont sept vivent dans notre pays. Deux espèces supplémentaires, les très rares sympétrum jaune d’or et sympétrum du Piémont, ne sont pas suffisamment présentes pour compter parmi les effectifs de notre territoire. Les sympétrums se distinguent généralement par leurs belles couleurs chaudes (rouge, jaune ou orangée), mis à part le sympétrum noir, dont nous vous laissons deviner la couleur du mâle.

Les Cordulies

Vous pensiez que les couleurs métalliques n’étaient plus à la mode depuis la fin du disco ? Détrompez-vous, car plusieurs de nos cordulies arborent de jolis reflets brillants. Le thorax de la cordulie à taches jaunes, de la cordulie à corps fin, de la cordulie métallique et de la cordulie bronzée feraient pâlir les plus grandes stars des années 1970 !

Les Gomphes

Les gomphes sont vêtues de jaune et de noir, à l’instar de nos cordulégastres. Ils présentent souvent un abdomen en forme de massue – à part le gomphe à pattes jaunes, libellule très rare repérée uniquement à la frontière limbourgeoise, en campine anversoise et à Herentals. Si vous avez la chance de les observer, profitez-en, car la plupart sont considérés comme rares ou ne visitent notre pays qu’occasionnellement.

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