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Yves Adams

Zoom sur l'un de nos ruminants : le mouton

Depuis des milliers d'années, les troupeaux de moutons broutent l'herbe des prairies où ils paissent. Aujourd'hui, ces tondeuses laineuses sont de plus en plus employées pour entretenir les landes et prés des zones naturelles, et ce en toute saison. L'éco-pâturage est évidemment une manière efficace de maintenir l'herbe à un niveau raisonnable afin que les autres plantes aient la chance de croître. La présence d'un berger ne peut bien entendu qu'améliorer la gestion de la nature.

Il y a deux ans, suite aux incendies dans la réserve naturelle De Liereman (Oud-Turnhout), un troupeau de plus de 350 moutons s'est occupé de remettre en état la région à l'initiative de Natuurpunt. Le troupeau avait été placé sous la surveillance d'un berger et de son chien. Le menu des moutons se composait de molinie bleue, une plante herbacée qui se répand très rapidement et prend le pas sur tout le reste en peu de temps. Avant que ce végétal ne puisse former des graines qui auraient trouvé tous les nutriments nécessaires à leur croissance rapide dans le sol brûlé de la lande, le troupeau avait déjà usé ses dents sur les plantes des environs. Depuis, les moutons se chargent régulièrement de manger l'excès de molinie bleue pendant trois semaines et il en sera probablement de même pendant les prochaines années. Leurs efforts combinés à d'autres plans de gestion devraient suffire à redonner toute sa gloire à ce pan de nature unique.

La force d'attraction des moutons

Le maintien ou la restauration de la végétation est la tâche essentielle des ruminants en éco-pâturage. Mais la présence d'un troupeau de moutons au sein d'une réserve naturelle a aussi bien d'autres avantages. Les moutons installés pour paître dans une zone naturelle – parfois des races primitives exogènes, mais plus souvent des races indigènes comme le Campinois, l'Ardennais roux, le Mergelland ou le mouton laitier belge – sont des animaux amicaux qui ne représentent aucun danger pour les promeneurs et les amoureux de la nature. De plus, leurs bêlements et leur apparence mignonne donnent une touche charmante au paysage et attirent davantage de visiteurs. Et contrairement aux tondeuses à gazon, ils n'émettent pas de gaz d'échappement et ne perturbent pas la tranquillité de la région.

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Yves Adams

Les moutons ont aussi un impact important sur la biodiversité d'une zone naturelle. Ils créent par exemple davantage de variété et de structure en broutant et rendent la zone plus attrayante pour de nombreuses espèces – des araignées aux oiseaux en passant par les champignons et les plantes fragiles. Leur manteau de laine joue aussi un rôle de premier plan. Les fines fibres de laine représentent un moyen de transport parfait pour les graines et les spores de toutes sortes de plantes dans les pâturages. Les chatons s'accrochent facilement au pelage des moutons et sont ainsi emportés au loin dans les grandes zones naturelles. Les végétaux sont aussi répandus via les sabots et les excréments des moutons, comme cela arrive avec de nombreux animaux. Les moutons permettent ainsi de maintenir en place des écosystèmes entiers sans demander beaucoup d'efforts.

Les caractéristiques d'un bon ruminant

  • Il est important que le système digestif des moutons soit adapté aux herbes et plantes ligneuses. Les zones naturelles ne sont pas des pelouses bien lisses comportant uniquement du gazon tendre !
  • Comme les pâturages comportent aussi des pentes escarpées et de la végétation difficile d'accès et que les moutons devront parcourir de longues distances, leur condition physique et leur état de santé général doivent être irréprochables.
  • Les moutons qui adorent les plantes « ennuyeuses » pour l'homme telles que les mûriers, les orties, les chardons ou encore les espèces exotiques invasives ont un avantage certain. Les animaux au palais plus délicat se retrouveront rapidement face à une pénurie de nourriture et mettraient en danger la variété de la végétation.

L'avantage de l'éco-pastoralisme

Il existe deux manières d'installer des moutons dans une zone d'éco-pâturage : en les encerclant d'une large clôture où le troupeau broutera une zone spécifique pendant plus longtemps, ou en les faisant surveiller par un berger expérimenté qui conduira les moutons, parfois avec l'aide de son chien. Cette dernière méthode permet une gestion précise créée sur mesure pour la région et évite que les animaux broutent trop ou trop peu de végétation.

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Yves Adams

Si une partie de la zone naturelle abrite des plantes vulnérables ou que des oiseaux installent leur nid au sol pendant la saison de nidification, le berger peut mener son troupeau vers d'autres endroits afin qu'il ne provoque aucun dégât aux coins de nature plus fragiles. Le berger doit donc bien connaître la nature et le paysage en question pour pouvoir conduire ses moutons avec soin. En guidant les moutons vers une praire séparée pendant la nuit, il participe aussi à limiter la quantité d'engrais qui se retrouve au même endroit.

Puis-je laisser mes moutons paitre dans une zone naturelle ?

Vous possédez des moutons et vous souhaitez mettre leurs talents à profit dans un parc naturel ? Il vous faudra alors demander l'autorisation du propriétaire responsable de la zone. 

Avant de recevoir le feu vert du propriétaire, vous devrez déterminer ensemble le nombre d'animaux que vous souhaitez placer sur le site. Combien de moutons sont nécessaires pour entretenir une zone naturelle ? Pas trop, mais pas trop peu. En pratique, le nombre de moutons à placer dépend de la race, de la richesse du terrain et du nombre de jours par an où ils occuperont les pâturages.

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