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Domaine provincial Het Vinne à Zoutleeuw
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Jeroen Mentens

2022 dans notre nature : les questions de fin d'année

Pour l'équipe de Notre Nature, 2022 a été une année très particulière. Après des années de dur labeur, nous avons enfin pu voir le résultat de notre travail et le dévoiler au grand public. Vos réactions parlent d'elles-mêmes : « Notre Nature, Le Film » a connu un succès retentissant dans les salles de cinéma. Mais la cerise sur le gâteau doit encore arriver... Préparez-vous, car dès la nouvelle année, un documentaire en 7 épisodes sera diffusé sur RTL. Que retenir de l'année 2022 ? Et à quoi s'attendre dans Notre Nature en 2023 ? Découvrez les réponses de notre directeur de la photographie Dick Harrewijn, de Jeroen Denaeghel d'ANB et d'Annelies Jacobs de Natuurpunt dans notre liste de questions de fin d'année !

Dick Harrewijn, Directeur de la Photographie pour Notre Nature

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Où avez-vous vu « Notre Nature, Le Film » pour la première fois et quelle a été votre réaction ?

Dick : « Après la période de montage – qui a duré des mois – j'ai vu le film pour la première fois sur grand écran dans la salle Reine Elisabeth à Anvers. Il s'agissait de la première diffusion publique avec musique live sous la direction du chef d'orchestre Dirk Brossé. Ces moments sont toujours riches en émotions, mais quand vous avez travaillé pendant des années sur un film et que le public le voit pour la première fois au cinéma, c'est carrément magique. Les images sur grand écran, les sons, la musique, les émotions chez les spectateurs... C'est à ce moment que votre œuvre prend toute sa valeur. Et avec la musique live pour accompagner le film, le tout dans une si belle salle, il y a de quoi avoir la chair de poule ! »

Quel.le documentaire/série/livre/podcast sur la nature a marqué votre année (en-dehors de « Notre Nature, Le Film ») ?

Dick : « Aïe, voilà une question difficile ! J'ai entendu et lu tellement de choses intéressantes cette année ! J'ai par exemple écouté avec beaucoup de plaisir le podcast Rewilding d'EOS qui traite de l'avenir de la nature en Belgique. Ce thème me préoccupe particulièrement. Je conseille d'ailleurs à tous le livre ''Feral: Rewilding the Land, Sea and Human Life'' de George Monbiot. Son regard est à la fois observateur et critique envers la gestion et la protection modernes de la nature. Fait intéressant : il n'évoque pas seulement le ''réensauvagement'' de la nature, mais aussi des êtres humains. J'ai aussi lu l'œuvre brillante "The Seabirds Cry" d'Adam Nickolson sur la vie particulière des oiseaux de mer migrateurs dans ses meilleurs et ses pires aspects. Il parle aussi de notre histoire, intimement liée à celle des oiseaux de mer. L'auteur écrit avec un profond amour pour les animaux et avec une plume que je n'ai jamais rencontrée ailleurs : très poétique, attentionnée et pleine de savoir... Même les personnes qui n'ont pas d'attrait particulier pour les oiseaux les adoreront après la lecture de ce livre ! »

Quel.le animal/plante/arbre a le plus attiré votre attention cette année et pourquoi ?

Dick : « Je pense que nous pouvons désigner la grue cendrée comme grande gagnante de l'année. Un couple a niché pour la première fois depuis longtemps en Belgique en 2021, mais nous ne savions pas s'il allait revenir... Les oiseaux ont fait leur retour en 2022 et ont mis au monde un petit cette année. Et n'oublions pas leur migration : cet automne a été particulièrement chargé car selon les estimations, 200 000 grues cendrées ont survolé la Belgique et les Pays-Bas. Nombre de ces oiseaux ont passé la nuit dans les Hautes Fagnes, et la scène que nous voyons dans "Notre Nature, Le Film" pourrait devenir un spectacle récurrent qui aurait lieu chaque année. »

Quelle expérience restera gravée dans votre mémoire cette année ?

Dick : « Cette année, j'ai séjourné plusieurs fois sur une île déserte au milieu de la mer du Nord pour un projet sur lequel je travaille. Au printemps, l'île a été envahie par les oiseaux de mer qui sont venus y nicher en grand nombre. Nous étions là précisément quand les macareux moines ont débarqué. Une expérience magique ! En l'espace d'une journée, cette île vide et silencieuse a été tout d'un coup peuplée par 200 000 macareux... Comme s'ils avaient prévu dans leur agenda de se retrouver ce jour-là ! Il y a quelques semaines, nous sommes retournés au même endroit et avons assisté à l'arrivée massive de phoques gris. Nous avons donc partagé une île inhabitée pendant une semaine avec 8000 phoques gris et leurs 2500 bébés... Je ne l'oublierai jamais ! »

À quelle aventure aimeriez-vous participer en 2023 ?

Dick : « De beaux voyages sont prévus dans le cadre de tournages. Je ne peux malheureusement pas en dire plus sur le contenu de ces aventures, mais une chose est sûre : ce sera spectaculaire ! Je me réjouis surtout de voir la série documentaire Notre Nature à la télévision en début d'année. Le film était déjà une sacrée performance, mais la série est une exposition complète de la nature belge et la met encore plus en lumière que le film. Pour moi, la particularité de la série est qu'elle met l'accent sur la force de la nature. Elle évoque les espèces qui font leur retour, l'espoir et présente surtout – dans le dernier épisode – des interviews d'experts qui parlent de l'avenir de la nature belge ! »

Quel problème lié à la nature voudriez-vous voir résolu en 2023 ?

Dick : « La nature – et pas seulement en Belgique, mais dans le monde entier – est sous pression. Nous ne pourrons la sauver qu'en adaptant nos habitudes. Mais pour moi, la capacité d'adaptation passe avant tout par la foi en l'avenir, en la science et en l'espoir de créer des changements durables. J'espère secrètement qu'au niveau de la Belgique, le film et la série Notre Nature ouvriront les yeux des spectateurs, car la nature lutte pour trouver sa place. Ce n'est que si nous croyons tous que la nature a une chance que nous serons prêts à changer nos habitudes. »

Que ferez-vous personnellement cette année pour donner un coup de main à la nature ?

Dick : « Je crois que toutes les petites choses peuvent aider. À mon échelle, je crée de l'espace dans mon jardin pour les insectes en plantant des fleurs et en leur offrant des abris. L'année passée, j'ai installé des nichoirs pour les martinets sur ma façade et je compte ajouter des nids, par exemple pour les moineaux. À un autre niveau, je continuerai de produire des films sur notre nature, car j'espère que mon travail en tant que réalisateur pourra inspirer davantage de gens afin qu'ils contribuent eux aussi à la protection de la nature ! »

Jeroen Denaeghel, porte-parole de l'Agentschap Natuur en Bos

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Agentschap Natuur en Bos

Où avez-vous vu « Notre Nature, Le Film » pour la première fois et quelle a été votre réaction ?

Jeroen : « Sur mon ordinateur pour vérifier une dernière fois les images et le texte de la voix-off et apporter des précisions scientifiques. Je suis impliqué dans le projet depuis tellement longtemps que la sensation "waouw" avait disparu. Je compare plutôt ce sentiment avec une praline qui fond lentement dans la bouche. »

Quel.le documentaire/série/livre/podcast sur la nature a marqué votre année (en-dehors de « Notre Nature, Le Film ») ?

Jeroen : « Le magazine Fwiet, pour moi le meilleur magazine spécialisé en oiseaux du Benelux ! »

Quel.le animal/plante/arbre a le plus attiré votre attention cette année et pourquoi ?

Jeroen : « Le grand corbeau. Jusqu'il y a peu, il avait disparu de notre pays, mais il fait son grand retour. J'en ai vu cette année dans les Ardennes flamandes, ce qui était impensable il y a encore quelques années. Cet oiseau intelligent est plus fréquent dans le Limbourg, car il suit la trace d'un autre nouveau venu dans notre pays : le loup. Le corbeau est un charognard qui dévore les restes des cadavres abandonnés par les loups. »

Si vous deviez résumer l'année 2022 en un.e animal/plante, lequel ou laquelle serait-ce ?

Jeroen : « Je dirais la loutre. Elle est restée tranquille chez nous quelques années grâce au Covid, mais maintenant que les confinements sont terminés, elle est toujours présente dans nos eaux. L'année 2022 est un peu l'année de sa réapparition en grande pompe, non ? »

Quelle expérience restera gravée dans votre mémoire cette année ?

Jeroen : « Un instant pendant un voyage en bateau entre Vlissingen et Spitzberg. Deux baleines bleues ont émergé à hauteur de l'île Jan Mayen juste à côté de notre embarcation et nous avons pu les admirer pendant un quart d'heure. Avoir l'occasion d'observer le plus grand animal du monde, c'est quelque chose que l'on n'oublie pas. »

À quelle aventure aimeriez-vous participer en 2023 ?

Jeroen : « Je vais m'en tenir à quelque chose de simple : je voudrais enfin voir un blongios nain. C'est l'espèce que je tiens absolument à observer une fois dans ma vie. Tous les passionnés d'oiseaux ont déjà pu en admirer un, sauf moi. »

Quel problème lié à la nature voudriez-vous voir résolu en 2023 ?

Jeroen : « Les débats concernant le loup. Il est tout à fait possible de cohabiter avec cet animal, même si vous avez des moutons. »

Que ferez-vous personnellement cette année pour donner un coup de main à la nature ?

Jeroen : « Je vais acheter une voiture électrique et cesser de tondre une partie de ma pelouse en mai. »

Annelies Jacobs, chercheuse chez Natuurpunt

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Annelies Jacobs

Où avez-vous vu « Notre Nature, Le Film » pour la première fois et quelle a été votre réaction ?

Annelies : « Au cinéma en plein air Rivierenhof, l'endroit parfait pour un événement en extérieur. Le film mérite d'être vu sur grand écran : le public est absorbé par les images et les sons, comme si l'histoire l'aspirait totalement. »

Quel.le documentaire/série/livre/podcast sur la nature a marqué votre année (en-dehors de « Notre Nature, Le Film ») ?

Annelies : « Le programme néerlandais "Vroege Vogels", parce qu'il parvient à rendre accessibles un contenu dense et des sujets très larges. Mais c'est aussi ce que vous faites avec Notre Nature ! »

Quel.le animal/plante/arbre a le plus attiré votre attention cette année et pourquoi ?

Annelies : « Le brome des Ardennes, une plante endémique en Belgique – ce qui signifie qu'elle n'est présente que dans notre pays ! Ce végétal champêtre avait disparu il y a près d'un siècle à cause de l'agriculture intensive et a été réintroduit par le Jardin botanique de Meise, Natagriwal et le DNF qui ont pu s'appuyer sur la collaboration d'agriculteurs bio qui le cultivent. Trop cool, notre espèce endémique est de retour ! »

Si vous deviez résumer l'année 2022 en un.e animal/plante, lequel ou laquelle serait-ce ?

Annelies : « Le loup, qui a encore donné lieu à des réactions enthousiastes chez les amoureux de la nature, au sein de la société et en politique, mais aussi chez certains éleveurs et chasseurs. Il est un peu l'élément "badass" du monde naturel avec son caractère turbulent et teste sans cesse notre regard sur la nature et nos positions. Il nous met au défi de protéger et d'accueillir la nature et nous oblige à démystifier certains sujets. »

Quelle expérience restera gravée dans votre mémoire cette année ?

Annelies : « La baleine à bosse qui s'est approchée des côtes belges, quelle expérience fantastique ! Je me souviens que j'étais sur la plage avec d'autres amoureux de la nature et que nous avions tous un téléscope. Quand la baleine à bosse a surgi au-dessus des vagues, nous avons tous laissé échapper un petit cri. »

À quelle aventure aimeriez-vous participer en 2023 ?

Annelies : « Je n'ai encore jamais vu Noctiluca scintillans... J'espère pouvoir admirer ces algues bioluminescentes l'année prochaine en Belgique, ce phénomène a l'air génial. »

Quel problème lié à la nature voudriez-vous voir résolu en 2023 ?

Annelies : « Tout le monde se concentre sur les espèces imposantes ou mignonnes, mais des espèces plus petites et moins voyantes risquent de s'éteindre en Belgique. J'espère que le public s'émerveillera et se liera avec ces espèces méconnues et que cela donnera lieu à davantage d'actions pour les protéger. »

Que ferez-vous personnellement cette année pour donner un coup de main à la nature ?

Annelies : «  Mes collègues et moi allons recenser des végétaux moins connus et tenter de retrouver d'anciens endroits où ils poussaient. Ces dernières années, nous avons retrouvé des plantes que nous croyions éteintes. Nous voulons travailler de concert avec les organismes de gestion des zones naturelles pour mieux les protéger. »

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