Aller au contenu principale
shutterstock-1811805799.jpg

La nature, experte en météorologie

Quand un chat passe la patte derrière l’oreille, c’est signe qu’il va pleuvoir ; les oiseaux qui volent bas annoncent le mauvais temps ; les grenouilles sont capables de pressentir la pluie… Et si ces mythes populaires trahissaient une réalité ? Décryptage d’un phénomène pas si bête.

Si nous avons pour habitude de regarder le bulletin météo avant de nous lancer dans une activité extérieure, nous pourrions en réalité nous fier simplement à la nature. Les animaux sont en effet bien plus experts que nous pour prédire les conditions météorologiques. Mais comment font-ils ?

Les oiseaux

Nous savons depuis longtemps que le comportement des oiseaux peut nous aider à prévoir pluie et orage. En 2014, des chercheurs américains ont constaté un comportement étrange de parulines à ailes dorées en étudiant leur migration. Les oiseaux ont soudainement fui sans raison apparente. Et peu de temps après, des tornades se sont abattues sur la région ! Les parulines sont revenues dans le Tennessee une semaine plus tard, comme si de rien n’était. Selon les chercheurs, les oiseaux peuvent entendre les infrasons qui précèdent une tempête. Heureusement, pas besoin de nous rendre aussi loin pour observer leur comportement : nos oiseaux belges sont parfaitement capables de prévoir la météo.

La migration peut par exemple nous indiquer l’avancée du printemps – ou de l’hiver. Un voyage de plusieurs jours pourrait leur être fatal si le mauvais temps s’invite au milieu de la traversée. Par exemple, les grues cendrées survolent notre pays pour quitter leur zone de nidification juste avant l’hiver et font le trajet inverse une fois que le printemps pointe le bout de son nez. Si vous les voyez passer, c’est que la saison est sur le point de changer ! Les cigognes sont tout aussi précises dans leurs prédictions, bien que le réchauffement climatique perturbe quelque peu leurs plans de vol.

Grues cendrées en parade nuptiale

Et nos amis ailés peuvent même prévoir la pluie et l’orage. Le rouge-gorge et l’hirondelle sont également doués pour « sentir » l’humidité de l’air. Et cette humidité va les forcer à voler plus bas, notamment pour chercher leurs proies ; si vous les voyez raser le sol, cela signifie qu’il ne va pas tarder à pleuvoir.

Les poissons

Les oiseaux ne sont pas un cas isolé : certains poissons sont tout aussi utiles. La loche peut par exemple prédire orages et tempêtes. Le changement de pression précédant une tempête la rend beaucoup plus agitée, la poussant même à tenter de fuir. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les anglophones l’appellent communément « weatherfish » : le poisson-météo. Les requins seraient également plus enclins à s’enfoncer dans les eaux plus profondes à l’approche d’un cyclone ou d’une tempête.

Comment est-ce possible ? Les poissons (mais aussi les amphibiens) possèdent un organe sensoriel appelé « ligne latérale » qui s’étend sur toute la longueur de leur corps et leur permet de détecter les mouvements dans l’eau environnante, mais aussi les changements de pression. Les requins et les raies, quant à eux, possèdent des organes appelés « ampoules de Lorenzini », qui les rendent très sensibles aux champs électromagnétiques. Des dispositifs dignes des meilleurs films de science-fiction en somme !

Les amphibiens

Autrefois, les grenouilles étaient aussi utilisées comme baromètre. Une vieille expérience consistait à en placer un spécimen dans un bocal avec de l’eau et une échelle. Si la grenouille restait dans l’eau, c’est que la pluie n’allait pas tarder ; si au contraire elle tentait de sortir, c’est qu’il allait faire beau. Bien entendu, il est inutile d’enfermer ces pauvres batraciens pour prédire le temps ; il suffit d’observer leur comportement naturel. Les grenouilles et crapauds préfèrent les temps humides, et c’est aussi la raison pour laquelle ils vont traverser les routes pour aller se reproduire à ce moment. Le mucus qui protège leur peau extra-fine est en effet bien mieux protégé grâce à l’humidité. De plus, leur sang froid les rend bien plus sensibles aux variations de température.

Les insectes

Les insectes ailés sont très fiables pour deviner le temps qui se prépare. L’humidité précédant la pluie les rend plus lourds et les force ainsi à voler beaucoup plus près du sol. Ils sont d’ailleurs en partie responsables du vol à basse altitude des oiseaux ainsi que du comportement des poissons qui cherchent à les attraper en remontant vers la surface. Comme quoi, tout est lié dans notre nature ! Les mouches et les moustiques vont aussi avoir tendance à piquer davantage lorsque le temps tourne à l’orage ou quand l’air est très sec, car ils vont essayer de se désaltérer.

Abeille européenne

Les vers de terre vont également sortir de leur cachette souterraine juste avant la pluie, tandis que les abeilles vont rester bien à l’abri avant l’orage. Leur comportement a d’ailleurs longuement été étudié par Karl von Frisch, qui a pu prouver que le comportement de ces pollinisateurs était fortement influencé par la météo. La pluie va par exemple remplir les fleurs d’eau et rendre leur nectar inaccessible ; ce n’est pas pour rien si le pollen se diffuse peu lorsqu’il pleut. Les jours précédant les précipitations, les abeilles seront par ailleurs bien plus actives qu’à l’accoutumée, possiblement pour compenser les réserves qu’elles ne pourront pas constituer quand il pleuvra. Une étude néerlandaise a d’ailleurs observé les différents comportements des abeilles en fonction des conditions météorologiques.

En savoir plus


Articles liés