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Quelles mouches vivent chez nous en été ?

En juin, les températures commencent à augmenter – il est donc temps d'ouvrir portes et fenêtres ! Mais c'est sans compter sur cette grosse mouche verte qui fait irruption dans votre salon avant que vous ayez le temps de dire ouf. Son bourdonnement lent sera la bande-son de votre été. Et ne parlons même pas de ces irritantes mouchettes qui lorgnent sur votre corbeille à fruits... La Belgique compte environ 4500 espèces de mouches, mais quelles sont les plus fréquentes en été ?

Saviez-vous qu'il existait environ 120 000 espèces différentes de mouches dans le monde – ce qui représente un cinquième de toutes les espèces animales connues ? Il y en aurait 17 millions pour chaque être humain sur terre. De plus, elles sont partout : du désert aux pôles, des étangs de jardin aux sommets des montagnes. Elles représentent le plat principal de milliers d'espèces animales : hirondelles, chauves-souris, lézards, crapauds, mantes religieuses... Leurs larves sont en outre cruciales dans la décomposition des matières organiques, car elles les transforment en nutriments qui seront réutilisés par les plantes lors de leur croissance. De plus, beaucoup de gens ignorent qu'à l'instar des abeilles, des bourdons, des guêpes et des papillons, les mouches sont d'excellentes pollinisatrices ! En bref, les mouches sont une pièce indispensable dans le puzzle de la nature et participent à la gestion de l'équilibre naturel de tout écosystème.

Comment reconnaître une mouche ?

Les mouches (Brachycera) font partie de l'ordre des diptères et possèdent donc une seule paire d'ailes. Comme de nombreux autres insectes, elles ont une tête (avec de très petites antennes), un thorax et un abdomen pourvu de trois paires de pattes. Elles diffèrent en termes de taille et de couleur en fonction de leur espèce. Au cours de leur vie, elles passent par quatre phases : œuf, larve, pupe et mouche. La plupart des espèces ne vivent pas très longtemps, une vingtaine de jours en moyenne.

Voici les espèces que vous rencontrerez le plus souvent pendant l'été :

La mouche domestique (Musca domestica)

La mouche domestique fait partie de la famille des « mouches véritables » (Muscidae) et est peut-être l'un des insectes les plus connus au monde, car elle est présente partout. À l'instar des rats et des pigeons, elle s'installe là où vivent les humains et nous suit de près, car elle dépend des déchets que nous produisons. Elle est majoritairement noire et de taille moyenne (5 à 10 mm) et n'a donc pas une apparence très originale, mais elle se distingue des autres mouches grâce à ses yeux à facettes brun-rouge et à son abdomen beige. Contrairement aux calliphoridés, la mouche domestique s'entend à peine quand elle vole ; le bruit de ses ailes se remarque uniquement quand elle frôle nos oreilles. Lorsqu'elle atterrit sur le plafond pour se reposer, elle se « lave » directement avec zèle à l'aide de ses pattes.

Si vous êtes déjà passé.e à proximité d'une poubelle remplie lors d'une journée chaude, vous avez pu constater que nos déchets constituaient une véritable réserve pour les mouches domestiques. Elles pondent leurs œufs dans les déchets en décomposition et ceux-ci éclosent beaucoup plus rapidement dans cette serre –  parfois en un jour. Les larves se transforment ensuite en mouches. Pas étonnant donc que les mouches domestiques se repèrent plus souvent pendant les mois les plus chauds de l'année. Pour les éviter, mieux vaut bien fermer vos poubelles et débarrasser votre plan de travail de tous vos déchets de cuisine. Mais ces mouches peuvent aussi apparaître subitement au printemps. Il s'agit alors des spécimens qui s'étaient abrités du froid et qui sortent de leur hibernation, en quête de lumière et de chaleur.

Les mouches vertes et bleues (Calliphoridae)

Les calliphoridés – aussi appelées lucilies, mouches vertes ou bleues – sont des insectes plutôt « funky » quand on les observe de près. Leur thorax poilu et métallique et leur abdomen aux reflets bleus, verts et noirs les font sortir du lot. Mais vous remarquerez leur présence bien avant de les voir grâce à leur zonzonnement profond. Ce bruit est produit par de petits poils sur leurs ailes qui vibrent dans l'air pendant leur vol. De plus, elles sont plus lentes et plus grandes (10 à 15 mm) que la mouche domestique, ce qui les fait ressembler à des drones miniatures.

Il n'existe cependant pas « une » lucilie – la famille belge comptant pas moins de 37 espèces différentes. Si leurs asticots se goinfrent de fourmis, d'autres larves d'insectes et de restes d'animaux, les adultes adorent le pollen des Apiacées. Gare aussi à vos pots de miel et verres de limonade !

Il leur arrive aussi de se poser sur des excréments de chiens, mais contrairement au scatophage du fumier, elles n'y pondent pas. Elles préfèrent laisser leurs larves se développer sur... un cadavre bien juteux. Miam !

Les mouches à fruits (Drosophila melanogaster)

Les mouches à fruits ou drosophiles ne mesurent que 2 à 3 millimètres de long mais semblent plus grandes à cause de leurs ailes. Elles possèdent de grands yeux rouges et un thorax sphérique. Autre caractéristique typique : le mâle est relativement facile à distinguer de la femelle. Le premier présente un point blanc sur l'abdomen et son corps se termine par une forme arrondie, alors que la seconde n'a pas de point et présente un abdomen pointu.

Une corbeille à fruits est exposée chez vous pendant l'été ? Vous pouvez être sûr.e qu'une colonie de mouches à fruits viendra habiter votre cuisine en peu de temps. Les spécimens adultes adorent les sucs fermentés tandis que les larves se régalent de bactéries et de champignons présents sur les fruits.

Pour s'assurer que leurs larves ont assez de nourriture, les drosophiles pondent leurs œufs directement sur les pêches juteuses ou les bananes mûres. Appétissant quand on sait qu'elles répandent des champignons, des bactéries et des levures néfastes pour l'homme. Si elles n'avaient pas autant contribué à la science, elles auraient probablement été exterminées depuis longtemps.

Les syrphes (Syrphidae)

Hé non, l'insecte jaune et noir que vous rencontrez pendant vos promenades en forêt n'est pas ce qu'il semble être à première vue. Certains syrphes se confondent presque avec leurs cousines rayées, comme les éristales ou les chrysotoxes. Mais contrairement aux guêpes, aux abeilles ou aux bourdons, ils n'ont pas de dard – et ne piquent donc pas – et possèdent deux ailes au lieu de quatre. Leurs ailes abritent une veine unique, la « vena spuria » qui n'est pas reliée à leur base ou à leur extrémité. Certaines espèces telles que la baccha allongée se font moins remarquer. Ce petit insecte d'à peine 1 cm de long à la taille de guêpe se voit à peine.

Ces mouches uniques peuvent littéralement « flotter » : contrairement aux autres mouches, elles sont capables de se maintenir presqu'immobiles dans l'air et sont très souples, ce qui les fait ressembler à des hélicoptères. Elles battent des ailes 200 à 300 fois par seconde.

Cette activité demande beaucoup d'énergie, ce qui explique pourquoi les syrphes passent la majorité de leurs journées à proximité des fleurs où ils peuvent aspirer nectar et pollen non-stop. Leur langue courte ne leur permet de butiner que les Apiacées et les Astéracées dont le pollen ne se trouve pas trop en profondeur. Nos hivers sont trop froids pour de nombreuses espèces, qui migrent vers des endroits plus chauds pour se reproduire. Leurs descendants reviennent ensuite dès que le mercure grimpe, c'est pourquoi les syrphes ne sont visibles dans nos contrées qu'en été.

Les taons (Tabanidae)

Les propriétaires de chevaux ou visiteur.euse.s de manèges ont déjà eu affaire à cet insecte hématophage. Les taons ou mouches à cheval ressemblent à des mouches solidement bâties dotées d'un rostre robuste grâce auquel ils infligent des morsures douloureuses autant pour l'homme que pour l'animal. Comme leur trompe se compose de plusieurs « couteaux » miniatures, ils peuvent littéralement lacérer la peau et même transpercer les vêtements fins. Si vous apercevez un cheval au pré muni d'une couverture en été, cela ne signifie pas que son propriétaire est un bourreau, mais plutôt qu'il souhaite protéger son animal des taons. À l'instar des moustiques, seules les femelles mordent afin de réunir les nutriments nécessaires présents dans le sang qui leur permettront de produire leurs œufs.

Les adultes arrivent pratiquement tous en même temps et forment ainsi un véritable fléau. Cette armée assoiffée de sang part au combat principalement quand le temps est chaud et humide. Ils se lancent même parfois à la poursuite de leurs victimes et peuvent atteindre la vitesse de 25 km/h... Leur proie n'a droit à aucun répit ! La morsure la plus douloureuse est celle du taon Chrysops relictus, une grosse mouche aux yeux bleu-vert et aux ailes noires dont l'abdomen est orné de stries jaunes et noires. Il fréquente surtout les landes humides, où ses asticots vivent sur des plantes en décomposition et se nourrissent d'autres larves d'insectes.

Des « fausses » mouches

  • Les thrips (Thysanoptera) : ces minuscules insectes ailés font leur apparition quand un orage menace d'éclater. Ils ne volent pas vraiment mais se laissent emporter par les ascendances thermiques. En l'absence de vent, quand la météo est chaude et humide, ils redescendent et sont partout, se posant sur les vêtements et les vitres des voitures.
  • Les moucherons d'égout (Psychodidae) : ces moucherons appartiennent au même sous-ordre que les moustiques et étendent souvent leurs ailes poilues, ce qui rappelle les papillons de nuit ou les mites. Ils fréquentent principalement les égouts et les toilettes, en bref : les endroits humides où ils peuvent trouver des déchets organiques. Ils ne piquent pas mais peuvent transmettre des bactéries nuisibles et des maladies.
  • Les chrysopes vertes (Chrysoperia carnea) : ces insectes volants au corps allongé ne sont pas des mouches (ordre des diptères) mais font partie de l'ordre des névroptères. Elles ressemblent un peu aux moustiques mais s'en distinguent par leurs ailes arrondies finement veinées aux reflets nacrés. Leurs larves adorent les pucerons, les araignées rouges et les aleurodes, raison pour laquelle elles sont souvent utilisées comme moyen de lutte biologique contre les ravageurs dans les serres.

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