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Hermine sous un tas de bois
Hermine sous un tas de bois
Rollin Verlinde

Qui vit dans mon tas de bois ?

Ça y est, les premières neiges sont tombées ! C’est le signe que l’hiver est proche. Et qui dit mois de décembre, dit évidemment Saint Nicolas ! Mais pour éviter que le saint patron des enfants et son acolyte ne se brûlent en descendant par la cheminée, mieux vaut éviter d’allumer dès maintenant le feu… et laisser son tas de bûches dehors. Certains habitants de notre nature pourront d’ailleurs en profiter !

Un bon chocolat chaud sous un plaid moelleux, un livre à la lueur des bougies… nous entrons doucement en mode hibernation. Et nous ne sommes pas les seuls : de nombreux animaux ralentissent leurs activités en hiver pour économiser leur énergie. Si certains s’arrêtent complètement et ne reprendront leur rythme de vie qu’au printemps, d’autres cherchent tout simplement un endroit chaud où s’abriter du gel et du vent glacé. Pour eux, un tas de bois dans le fond du jardin est l’idéal ! Mais qui sont ces animaux qui fréquentent nos tas de bois ?

Certains amphibiens

Les amphibiens sont des animaux à sang froid, ce qui signifie qu’ils sont incapables de réguler seuls leur température corporelle. Pour eux, impossible de mener une vie normale en hiver sans littéralement mourir gelés. C’est la raison pour laquelle ils ont besoin d’un endroit où le gel ne pourra pas les atteindremais où ils ne risquent pas la déshydratation. Si certains comme la grenouille rousse ou les tritons peuvent préférer se cacher sous l’eau, d’autres en revanche opteront pour un refuge terrestre… comme un tas de bois. En hiver, votre stock de bûches pourrait donc tout à fait accueillir un crapaud commun, un sonneur à ventre jaune, une salamandre tachetée ou encore une rainette verte – si vous avez de la chance, car notre petite grenouille se fait toujours rare malgré sa réintroduction récente. Si vous repérez un amphibien, ne le dérangez pas et laissez-le continuer son hibernation afin qu’il ait une chance de se réveiller au printemps et de pouvoir se reproduire.

Les lézards et les serpents

À l’instar des amphibiens, les reptiles ne peuvent pas régler leur température corporelle et sont forcés d’entrer en dormance pendant les mois les plus froids. Il n’est donc pas étonnant que le lézard vivipare, le lézard des murailles ou l’orvetse fassent une place dans les endroits abrités de nos jardins. Pendant la belle saison, ils apprécient aussi le bois mort et peuvent s’y poster pour prendre un bain de soleil bien mérité. Si vous les croisez, ne paniquez pas et laissez-les en place : ils ne sont pas dangereux – et ont probablement plus peur de vous que le contraire. Vous pourriez même accueillir une jolie couleuvre à collier, qui éveille parfois une crainte non fondée car elle n’est pas venimeuse.

Le hérisson

Qui ne voudrait pas accueillir l’une de ces adorables boules de piquants ? Pour ce faire, mieux vaut ne pas être trop ordonné.e et prévoir quelques abris dans le jardin afin qu’un hérisson puisse y élire domicile. Vous pouvez bien entendu construire vous-même une suite 5 étoiles, ou simplement laisser traîner un tas de bois, de feuilles mortes ou un compost. Ces endroits seront suffisamment chauds pour que notre petit mammifère y passe l’hiver en toute sécurité – à condition bien sûr de ne pas être dérangé. Vous ne savez pas comment vous y prendre ? Voici nos conseils pour aider les hérissons en hiver.

Les petits mustélidés

Les belettes aiment trouver refuge dans un tas de bois
Rollin Verlinde
Les belettes aiment trouver refuge dans un tas de bois

Contrairement aux animaux cités plus haut, nos petits mustélidés n’hibernent pas, mais cela ne signifie pas qu’ils n’ont pas besoin d’un refuge contre les conditions climatiques plus extrêmes – hiver comme été. La belette, la fouine et plus rarement l’hermine trouveront le bois mort isolé de votre jardin tout à fait à leur goût pour se protéger du froid, du vent et des prédateurs. Et contrairement aux idées reçues, nos petites chasseuses n’ont pas que des côtés négatifs, car elles lutteront contre la prolifération des rongeurs. De plus, si l’une d’elle s’est installée dans votre garage, un tas de bois sera l’alternative parfaite pour éviter les dégâts éventuels tout en lui offrant un refuge.

Les insectes

Saviez-vous que de nombreux coléoptères affectionnaient tout particulièrement le bois mort, comme notre précieux lucane cerf-volantou notre jolie coccinelle ? De nombreux insectes passent l’hiver sous forme de larves, stade auquel ils engloutissent tout ce qu’ils peuvent (dont le bois pour certaines), tandis que d’autres vont profiter de l’isolation offerte contre les éléments. Sans surprise, les espèces xylophages comme les diplopodes ou les vrillettes seront également heureuses de trouver des branches dans votre jardin. Ces dernières sont d’ailleurs très utiles pour transformer la matière morte en nutriments et permettre à la vie de revenir. Les perce-oreilles adoreront aussi cette cachette improvisée.

Cétoines dorées sur du bois
Cétoines dorées sur du bois

Les oiseaux

Vous aimez observer les oiseaux qui se posent dans votre jardin en toute saison ? Offrez-leur la possibilité de nicher dans des branchages ! Le troglodyte mignon, le rouge-gorge et l’accenteur mouchet sont friands de cette possibilité, d’autant plus que le bois mort attire leurs proies préférées. Votre tas de bois représentera à la fois un nid douillet et un buffet à volonté que vous n’aurez même pas besoin de remplir ! Pratique, non ?

Aidez la biodiversité de votre jardin

Aidez la biodiversité de votre jardin

Vous l’aurez compris, le bois mort accueille encore une ribambelle de vie. Si vous n’avez pas encore installé de tas de branches dans votre jardin, pourquoi ne pas vous y mettre ? La biodiversité de votre coin de nature vous en remerciera – et cela sera un beau cadeau de Saint-Nicolas!

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